L'ADORATEUR PERPETUEL

Isabelle Revenu

Loin de moi l'idée de recevoir force coups de boutoir entre cinq et sept.

En bonne innocence, j'ai cru à..., j'ai cru que...

J'ai remisé tes berlingots moirés au fond de ma poche et mon mouchoir par-dessus.

Je pensais que tout était dans le possible, dans le faisable. Dans l'évident.

Que notre amitié douce en forme de noeud de Moebius nous conduirait l'un vers l'autre. Et surtout toi vers moi, sans anicroche aucune.

L'adultère sous-jacent de mes aveux m'a fermé ta porte. Plus d'ouvroirs comme jadis tu les dessinais pour moi. Plus de Sésame, ni de passe-partout.

Mais tu acceptes malgré toi mes jusqu'au-boutismes avec douceur et constance. Alors les larmes s'accrochent en pendeloques de plomb à mes yeux.

Je me complais dans des contrepèteries foireuses, anxyolitiques dérisoires, juste pour rester debout.

En voici une :

Tu seras pour moi unique au monde

Et je serai pour toi unique au monde.

A ma question, tu as répondu sincèrement. Et moi, je te rétorque que je ne garde en mon coeur que la proposition principale, effaçant de ma mémoire la seconde relative. Car j'ai vraiment envie qu'elle le reste. Relative.

L'espoir est le propre de l'Homme, au même titre que le rire.

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