Lady SAS

Cyrille Bouchard

Scène d'action :

      L'oreille rivée à la porte de la chambre du palace, Anna pouvait entendre l'écoulement d'une douche. Petrov se faisait une beauté. Elle pénétra doucement dans la suite. Les lieux étaient magnifiques. Le russe ne se refusait décidément rien. Par sécurité, elle jeta un coup d'oeil dans la salle de bain dont l'entrée était entr'ouverte. Le colosse était bien sous la douche. On distinguait son corps de gymnaste. D'une moue admirative, Anna contempla cette architecture. Mais l'heure n'était pas à la bagatelle, il fallait faire vite.

       Elle se dirigea vers le salon et commença à chercher les documents. Quelques tiroirs plus loin, il n'y avait toujours pas trace de la liste des infiltrés à Tunis. Sans succès, elle fouilla partout dans la pièce quand, s'apprêtant à passer à la chambre, elle entendit un léger bruit, se retourna et, devant elle, alors que la douche coulait toujours, Petrov se tenait debout, entièrement nu, tenant un dossier à la main.

        "C'est ça que tu cherches salope ? C'est ça hein ?" hurla-t-il.

        Il se précipita alors sur Anna avec une grande serviette dont il lui recouvrit le visage, cherchant à l'étouffer. Il lui fallait se tirer immédiatement de ce mauvais pas sinon ce serait la fin de sa courte vie d'agent secret. Elle essaya de frapper en vain au juger. Son énergie déclinait rapidement. Le russe avait une force herculéenne et enserrait son visage dans un étau. Mais, enfin, l'un des ses poings lancé au hasard atteint un but ; les parties sexuelles de son adversaire qu'habituellement elle traitait mieux que cela chez un homme ! Elle continua à cogner à cet endroit sans relâche de toutes ses forces. Petrov, dans un immense cri de douleur, lâcha prise et tomba à genoux, plié en deux.

         Anna enleva la serviette, prit le temps de respirer très fort et vit le russe en mauvaise posture. Certains mecs avaient beau être bâtis comme des armoires, elle en conclut que leur fragilité se logeait encore et toujours entre leurs cuisses. Elle lança son pied pour le toucher violemment au visage lorsque, dans un ultime effort, Petrov l'esquiva et lui prit le talon pour la soulever et l'envoyer retomber lourdement contre un meuble. Le russe, qui s'était refait une santé, fondit sur elle et se mit à l'étrangler. Cette brute pouvait tuer en quelques secondes. Et Anna n'avait pas l'intention d'abréger son séjour sur terre.

          Perdant petit à petit connaissance, elle se remémora soudain le mode de défense qu'employait autrefois certaines femmes pirates. Elle dégrafa alors son chemisier et arracha son soutien-gorge pour offrir à la vue de son agresseur ses seins prodigieux. Même avec le bas-ventre en compote, Petrov fut encore sensible à la vue d'une oeuvre si parfaite et, surpris, desserra son étreinte. A cet instant, Anna se saisit du pied d'un lampadaire dont le socle en marbre entailla le crâne du mastard qui s'écroula sous le choc. Haletante et vacillante, Anna ne demanda pas son reste, saisit les documents et s'enfuit. 

        

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