L'air de la campagne

Chris Toffans

Pov'concitoyens, pov'concitoyennes,

"La campagne se mène avec des fusils à un coup. Pour l'instant nous n'avons pas tiré" En risquant cette subtile métaphore, Alain Juppé s'est efforcé de convaincre les électeurs que la bataille présidentielle n'était pas encore perdue pour l'UMP. Le baptême du feu est d'ailleurs prévu pour ce dimanche, jour de repos pour le citoyen mais pas pour le candidat en quête de soutien. Dimanche soir Nicolas Sarkozy va effectivement tirer son coup devant des milliers de téléspectateurs, histoire de montrer qu'il en a et que l'impuissance qu'on lui prête en matière de politique économique n'a pas de fondement. Reste à savoir si, pour reprendre une expression prisée des candidats d'extrême gauche et d'extrême droite, il utilisera un 'pistolet à bouchon' ou si au contraire il prévoit de sortir l'artillerie lourde. Il s'agira pour lui de viser juste, afin que ce tir au pigeons ne devienne pas une partie de roulette russe. En un seul coup il va devoir toucher le coeur des Français. En un seul coup il lui appartiendra de brosser un bilan percutant de son quinquennat, et dissimuler que dans le domaine de la vente militaire, même les rafales ne rapportent rien. La balle est désormais dans le camp du président. Et l'avenir nous dira si Nico le pistol-héro est Star shooter ou fatal bazooka.

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