l'amour dans le ventre

L’amour dans le ventre

J’y allais, lentement, avec le temps de sentir sous mes pieds, chaque pas qui rencontre l’herbe fraiche, j’y allais dans un soleil éblouissant, dans l’inconnue sans armure, sans peur, je laissais derrière le temps avancer pendant que moi j’allais là bas, vers l’arbre.

De loin il me semblait juste petit mais avec un rayonnement qui m’avait séduit, plus j’avançais, plus j’étais dans la certitude, plus j’étais dans une rime parfaite, dans une découverte qui me faisait vibrer, comme une musique, une voix, d’ailleurs j’entendais étrangement une voix, une voix d’homme qui aurait pu ressembler à celle d’un homme sage, l’élocution laissée étendre les lèvres se rejoindre et puis les souffles entre exister, je marchais nue vers la lumière, dans le rythme de cette voix.

J’étais maintenant devant, l’émotion était grande, l’arbre plus que centenaire, peut être un arbre qui aurait toujours existé était là, un tronc immense et des racines tout autour, longues, certaines sorties du sol, des branches sans fleurs, un arbre en automne, pourtant il était beau, il était là rencontre attendue, mon ventre se faisait chaud de le voir si près, comme si la marche avait été longue, je ne sais pas combien de temps mon voyage a pris, je n’ai pas la notion du temps.

Je l’observais, je sentais à l’intérieur de moi, mon sang se chauffer, j’étais dans le rayonnement, j’étais au même niveau de chaleur que lui, nous étions formés des mêmes choses, nous étions certains de cet inévitable tête à tête.

La première femme que j’ai discernée dans toutes ces branches nues, était enroulée à la manière d’un serpent, elle me souriait, elle était belle, il me semblait qu’elle dégageait la jouissance, le plaisir, je sais que c’était ca, elle jouissait doucement, en me rapprochant d’elle je vois qu’elle est de l’arbre, qu’elle est en lui, sa peau semble douce et a la couleur de l’arbre, je crois que j’assiste à un phénomène, je crois que je suis dans un monde extra ordinaire, tout cela m’excite et j’accueil cette chaleur, cet arbre, cette femme qui jouit et j’ouvre encore mes yeux plus grands et je découvre d’autres femmes, des petites, des blondes, des brunes, toujours belles, toujours dans la jouissance, j’assistais à une hallucination, surement une hallucination.

J‘étais attirée, appelée, la voix encore, défiant mes sens en égrainant des mots d’amour, j’entendais petit à petit gémir les femmes, cette bande au sonorité aphrodisiaque me plaquât contre le tronc que je découvris chaud.

Mes mains en premier, découverte d’un  tronc à l‘écorce chaude et à la texture d‘une peau épaisse, je sentais dessous la vie, dedans la sève, la sienne et peut être celles des femmes suspendues, accrochées à lui comme sous l’emprise, sous le charme.

Je ne me suis pas demandée si j’allais devenir l’une d’entre elles, j’ai  pensé il est bon, j’ai senti la douceur, j’ai senti l’amour et petit à petit, mon ventre collé au sien, mon sexe nu contre une petite branche, je sentit un bourgeon ,  nourrit de mon essence de désir, l’arbre grandissait en moi et je grandissais de lui et je jouissais de lui.

Je suis sur une branche, j’entends jouir des femmes autour, j’entends des voix, je sens le plaisir, je sens que je ne suis plus seule, je sens être dans l’amour.

Mon cœur tremble encore, mon sexe est dans ce plaisir inavouable, je jouis à l’excès, je jouis tout le temps, je jouis des autres femmes qui jouissent, je jouis de lui, je jouis dans la naïveté, je jouis dans sa voix, je jouis de nos natures communes, je jouis sans complexe, il jouit de moi et des autres,  il jouit de nous porter avec lui ailleurs.

Je reste là, je regarde une nouvelle femme arriver, je jouis, je lui souris, l’arbre et moi avons créé une nouvelle branche, c’est  ma nouvelle place auprès de lui, je me sens bien, si bien, l’amour qui pousse dans le ventre.

L’animelle