L'amour est laid

maranais

I/ Le personnage et son histoire :

Le protagoniste est un jeune homme incarnant la réussite.

Entre 20 et 30 ans, beau visage, viril, vêtu d’un costume.

S’il devait répondre à un cliché, ce serait celui du trader ou de façon générale, du jeune diplômé d’une grande école, requin en devenir.

Il a fini ses études. Trouvé du travail immédiatement. La crise, connaît pas (enfin si, mais pas pour les mêmes raisons que tout le monde).

Il assure. Il faut assurer, tout le temps, sans faillir. Se montrer impitoyable, ne pas se laisser gagner par la fatigue, la compassion, l’envie de rire, d’être amoureux ou tout autre sentiment susceptible de l’humaniser. Car selon lui (et effectivement dans l’univers qu’il côtoie) il n’y a de la place que pour les dominants.

Mais il est jeune et la sensibilité ne l’a pas encore quitté, bien au contraire.

Il ne veut pas trop réfléchir, pas trop penser, pas prendre conscience de ce qu’il fait, de ce qu’il ne fait pas, de ce à côté de quoi il risque de passer….

Sauf qu’il y a des moments où ça le rattrape.

Ce clip est l’histoire d’un combat. Il lutte contre lui-même.

Une partie de lui (jeune cadre dynamique et audacieux) tente de se protéger de la réflexion, des sentiments (qu’il juge nuisibles)… l’autre partie c’est sa sensibilité, qui refuse de céder totalement, qui l’oblige à penser, à se remettre en question, à ne pas abandonner toute éthique.

La troisième partie, c’est sa soupape de sécurité, c’est l’aspect débauché de son existence, décadent. Les nuits en boites à consommer plus que de raison, les rapports tarifés et purement plastiques avec de superbes créatures…

II/ Les scènes :

Les trois parties décrites précédemment s’alternent en fonction des couplets.

1) On le voit furtivement dans son rôle de « trader » (ou autre attribut professionnel) dans un bureau type open space. Une large fenêtre permet de voir qu’il fait nuit dehors. Les bureaux autour du sien sont inoccupés. On peut aisément deviner qu’il fait des heures sup. Très actif derrière son ordinateur. Buvant du café pour tenir le coup.

2) Il apparait ensuite dans un parc. Son regard semble s’adoucir, il est pensif, semble peut-être même triste ou rêveur. Quelque chose l’a attendri (un enfant qui joue, un animal ?)

La carapace se craquèle, il est en proie au doute sur son existence.

3) On le revoit dans son rôle de trader, même décor que précédemment, même activité, on devine que c’est un autre moment, il fait jour.

4) Il rentre chez lui en passant par le parc, la nostalgie apparaît sur son visage.

5) Il sort en boite de nuit pour décompresser, assis sur un canapé design, on le voit boire de l’alcool, il y a quelque chose de désespéré dans la façon dont il porte le verre à sa bouche, comme avec trop d’acharnement. Une jolie femme, qu’on devine matérialiste s’approche. Il l’enlace, mais avec dégoût. On devine qu’il rêve à un autre style de relation.

6) Lundi matin, au travail, il regarde par la fenêtre et arrache sa cravate.

Signaler ce texte