" L'Amour ne dure que trois heures..."

L'amour dure trois heures… et encore !!

L'amour chez les mecs, ça dure pas trois ans, pas trois mois non plus, c'est à peine trois heures qu'il faudrait dire et encore je te compte les préliminaires du resto et du ciné !! Les pauv'choux, ils tiennent pas la distance, ils font l'amour en oubliant d'aimer ! Et baiser sans en-brasser les sentiments de chacun,  ça étreint mal !

Et ils sont là, avec leur désir tout entier en toi qu'il prenne pour du plaisir amoureux à partager, mais c'est juste Amour propre et habits-sales en même temps. Les mecs, y sont jamais amoureux dans leur tête la première fois, y a que leur cerveau reptilien qui t'aime vraiment. Et le temps que ce sentiment de bas-étage, remonte quatre à quatre l'escalier jusqu'à ton septième ciel et gagne leur corps tout entier, il leur faut des lustres, des plombes…. Souvent ils s'en rendent compte quand tu les croises dans l'escalier…pour les quitter !   

Alors que nous les femmes d'intérieur, on aspire à plus… Ce qu'on aimerait à l'instant de la rencontre, c'est une sorte d'amour extra-corporel, qui nous emporterait de la tête qu'au pied final. On est comme ça, on fonctionne tout en bloc, jamais par étage comme tous ces mecs obsédés uniquement par ta raie de chaussée! Dans la relation,  tous les niveaux comptent! Y a pas de ségrégation entre les fesses de la cave, les seins au balcon et la tête dans les nuages! Tout participe au désir, à l'excitation d'un amour tout entier, sans paliers de décompression!

 Voilà pourquoi, si un jour tu décides de t'investir dans mon intérieur, de devenir ma p'tite bite au logis, t'es obligé de prendre l'immeuble tout entier, de la cave à minet au grenier à souvenirs de minette ! Non seulement, c'est pas que chair, mais en plus c'est pas un contrat précaire, du genre meublé à la petite semaine ou à la nuit ! Moi, je te propose d'entré un bail 3,6, 9  renouvelable par tacite séduction et pas un vulgaire 3, 6 ,9 masculin: j'te translate : Trois heures du mat, je rentre mâle accompagnée avec un bailleur fatigué. Six heures, ils ronflent ! Neuf heures, il est déjà parti, emportant mon cœur sans prévis !!    

Texte Thierry Gautier ( Copyright SACD 2015)

Illustrations Marine Vassal