L'Anachorète

henri-charte-pocel

Plissure de mes trêves sur le déclin du jour. Je suis l’anachorète qui parle à travers le silence. Je jeûne des visages d’hommes, la cire dans laquelle ils ont coulé leur souvenir reste prise à mes cheveux sales. 

Mon rocher est planté dans le ciel, vieille mansarde que rien ne peut briser davantage. J’y lèche le salpêtre de l’amour du vide.

Ils me jettent l’anathème car je n’ai plus de Dieu, et l’opprobre se fracasse sur mon crâne de pauvre.

Je prie l’oiseau et l’âme ensemble. Ils m’ont pris le roseau où je soufflais mes chants. Il ne me reste plus que l’entier soupir de ma folie.

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