L'anniversaire de Sophie

Aurore

Voici le texte que j'avais fait il y a un an sur la petite Sophie. Je l'ai édité. J'espère qu'il vous plaira.

L'astre divin descendait.

Il atteignait son lit petit à petit, très lentement. Le ciel était à présent coloré d'une teinte orange, rose et violette qui donnait quelque chose de magique, de spécial à ce coucher de soleil. Une grande et charmante maison couleur pastel, près d'un bosquet très dense et vert, régnait au centre d'un magnifique jardin. Là-bas habitaient roses et tulipes de diverses couleurs, toutes aux odeurs envoûteuses et agréables. C'était une grande maison en béton. Tellement grande qu'elle intimidait n'importe quel passant. Depuis la terrasse de cette demeure, innondée par les branches d'un arbre bien fleuri, l'oeil se nourrissait de vues somptueuses.

Des pas brisèrent le paisible silence. Les pas pressés d'une jeune fille.

Ses cheveux roux attachés en une tresse, vêtue d'un uniforme noir et blanc, Sophie s'assit devant le piano. Ses doigts commencèrent à danser sur les touches. Elle jouait, jouait, jouait et commença à accélerer. La musique était mélodieuse, un vrai plaisir.


La vie à l'école était difficile. Tous cherchaient à montrer qui était le meilleur. Ils s'efforçaient de devenir populaires aux dépens de leurs amis qu'ils abandonnaient peu à peu. Sophie ne trouvait aucun sens à ce comportement. À quoi bon ?

Mais la vie était ainsi. Tous ses amis étaient à présent ses ennemis, et elle, leur cible.

Elle se faisait harceler par ses camarades et humilier par ses copines. Les enseignants ne faisaient rien, et c'était bien cela le pire. Honte à eux tous.

Pour se calmer et oublier ses souffrances à l'école, elle jouait tous les jours du piano. Cela la soulageait, lui enlevait l'horrible poids que son coeur devait supporter.


Elle s'arrêta et commença à faire ses devoirs. Elle s'assit sur une chaise en bois sculpté et tapissée d'un tissu en velours rouge de la salle à manger.

Elle observa son alentour.

Elle se tenait près du piano, comme pour se réconforter. Des rideaux cachaient l'immense fenêtre de la terrasse. Elle s'imaginait gambader dans la forêt, cueillant fleurs et champignons pour sa mère.

Sa mère. Une grande femme. Directrice d'une entreprise. Toujours parfaite. Une femme très sage. Mais qui ne voyait jamais sa fille. Jamais. Son père était mort il y a quatre ans, le jour de son anniversaire. Il était pompier. Un homme courageux et très drôle. À cette époque, sa mère s'occupait plus de Sophie que de son travail. Et ses amis n'étaient pas comme aujourd'hui.

Une larme coula sur les joues rougies de Sophie. C'était son anniversaire. Et personne ne l'aimait. Sa maman, au travail, comme toujours. Ses amis la détestaient à présent. Elle était seule.

Un bruit se fit entendre.

Un petit chaton blanc et orangé était apparu magiquement, et s'approchait timidement de Sophie. Il observait la jeune fille qui pleurait. Il miaula.

La fille se tourna vers lui, surprise de voir un chaton chez elle. Elle se leva et s'approcha de lui. Ses poils étaient doux, tels de la soie. Elle le caressa et oublia complètement ses devoirs.

Le chat monta sur le banc du piano et sauta sur les touches. Un son se produisit. Le chaton avança. Un autre. La fille sourit. Et le chaton miaula. Il avança encore, encore, et miaula encore une fois. Sophie rit. Curieusement, le chat faisait des notes justes. Et en plus, il chantait. Il miaulait.

Alors elle écarquilla ses yeux vert émeraude. Elle n'était pas seule. Le chat lui faisait compagnie. Et en plus, il lui composait une chanson. Elle sourit à nouveau, cette fois en montrant toutes ses dents blanches. Et ria, puis miaula avec le chat.

Peut-être que ses amis et ses parents n'étaient pas là pour elle. Mais la nature lui avait offert un cadeau.

La musique.

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