L'arbre du parc

Il semble si vieux, ses rides semblent ancestrales...

Incapable de se déplacer, comme sans expression,

Pourtant il vit. Son allure dénote qu'il fut magistral.

A une forte bourrasque, il ferait fi de l'agression.

Cette saison, il accuse encore un hiver rigoureux

Qui va, à coup sûr, à nouveau l'affaiblir un peu plus.

Devant l'indifférence des promeneurs amoureux,

Ils n'ont pas idée de la résistance qu'il lui a fallu.

On ne peut absolument pas lui octroyer un âge.

Mais nous pouvons bien deviner qu'il a dû abriter

De nombreux amoureux s'embrassant sous son feuillage,

Habit verdoyant qu'après le printemps, il revêt.

Pour lui, la récompense méritée d'avoir résisté.

Aux premières chaleurs du soleil, sa sève exulte

Comme le sang dans nos veines, il peut exister !

Combien de printemps depuis qu'il est adulte ?

Nul ne le sait, ce qui est sûr est que cela lui sied.

Ses branches semblent revigorées par les rayons.

Après cette dure période de l'année si suppliciée,

La jubilation s'exprime à ses premiers bourgeons.

A le voir, il est beaucoup plus vivant que certains,

Mon fidèle compagnon, témoin de ma satisfaction.

A le redécouvrir, chaque année quand j'y reviens,

Je m'appuie contre lui et me sens en communion.

Depuis que j'ai l'âge et la joie de m'en approcher,

Jamais je ne manque de le remercier de ses dons :

Ces belles offrandes où l'on aimerait s'accrocher.

Je le reconnais, je l'aime d'amour et d'affection.