L'Arbre rêveur

Frédéric Dessault

L'arbre est immense, isolé, cerné par une étendue déserte.

Cependant il reste fier, donne une impression de confiance, de défiance, veut montrer aux bûcherons assassins, sa force, sa grandeur, sa puissance centenaire.

Seul, il attend, debout.

Il attend le retour des oiseaux pour avoir un peu de compagnie, et l'éclosion des jeunes pousses pour s'en faire des amis.

Il attend la venue de la belle saison, le retour du soleil et de la douceur.

Il attend le passage d'un gentil promeneur, pour lui raconter, lui murmurer, en un souffle fragile, son histoire ancestrale.

Ressent-il la tristesse ? Ressent-il la peur ? Ressent-il la tendresse ? Ressent-il la douleur ?

L'arbre se tient, droit, de toute sa majesté, il ne vacillera pas.

Mais quand vient le vent frais, qu'une brise implacable vient le saisir, qui peut le protéger ? Qui l'aidera à tenir ?

Dans le froid glacial, il tremble, ses branches nues frémissent.

Sous le ciel gris, l'atmosphère est lugubre et les ombres grandissent.

L'arbre lutte.

L'arbre espère.

L'arbre patiente.

L'arbre rêve, un futur incertain.


D'ici à voir, dans ce court texte, un message politique et idéologique il n'y a qu'un pas… que je me permets de franchir, sous forme de conclusion, avec la question suivante :

Les utopistes et les rêveurs, les façonneurs esseulés, qui veulent esquisser un joli monde, ne devrait-il pas être plus écouté en ces jours parfois trop sombres ?!

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