L'atrabile

Lucius Orbs

Quelques fois le temps s'écoule trop vite

Sur le sable d'une plage, balayée par les vents,

Se tient un petit garçon d'à peu près dix ans,

Portant le doux nom de Mélancolie.


Son regard, immense et insondable océan,

M'appelle, à travers le brouillard et le néant.

Ses yeux sont remplis de vie.


Il reste là, imperturbable, et me fixe pendant de longues heures,

Il ne bouge pas, on dirait qu'il veut me délivrer un message.

La brume s'épaissit, et le petit garçon a disparu. J'ai peur.

À présent, ne demeure plus qu'une traînée de poussière en rage.


Sur le sable d'une plage, désertée par les vents,

Se tient un jeune homme d'à peu près vingt ans,

Portant le nom grandiloquent d'Avenir.


Son regard, vide et froid semble tellement loin,

Loin de cette vie, loin de tout, dans le Grand Rien.

Ses yeux sont emplis de soupirs.


Il reste là, fatalement, et se met à regarder son passé, derrière lui,

Il est immobile, triste et désirant tuer l'adulte qu'il est devenu.

Le soleil rougeoie, mais son cœur demeure trempé par la pluie.

À présent, il ne possède que des souvenirs, enfouis dans son âme nue.


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