L'AUBE

Laurence Marie Legrand

Enfant du désordre qui a mené toute sa vie sur les spirales d’une corde de métal.

Enfant de la fragilité qui a mené toute sa vie sur un colimaçon de cristal fatal.

Enfant de l’émotion qui s’est blessé sur son hypersensibilité .

Enfant blessé par la douleur qui le pli tel un roseau noyé ou une fleur fanée.

Dans ses yeux que les mille étoiles parsemées ont fait espérer, ne reste maintenant que quelques brisures étiolées d’un verre sans tain.

Cheveux bouclés, teintés de fils argentés d’un récent passé tourmenté, l’enfant marche encore troublé.

Sur les chemins hypothétiques d’une liberté voilée, les rafales la font trembler.

Cet enfant vient d’arriver sur une île de beauté afin d’y respirer un calme souhaité……

Son visage supporte immanquablement les sillons profonds d’un bouquet d’émotions.

Elle a tant à distiller de sa mémoire inachevée, mais se referme, se retranche, devient blême et penche.

Enfant de la lutte, que l’âge vieillissant, rattrape à chaque minute,

Enfant du courage car le lien qui le maintient est un petit cœur carmin,

d’une jeunesse pleine d’entrain.

Enfant blasé qui n’attend plus rien et ne croit plus à ce destin que d’autres ont a festins.

Dorénavant, se profile à l’horizon une certitude maladive d’une petite vieille à l’aube de la fin.

Au miroir, de béryl fragile, je feins et je met un masque de carnaval vénitien.

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