L'AUBE

Philippe Larue

Amélie était assise sur le bord de l'embarcadère 

Une légende se tenait à ses côtes: l'aigle géant de Haast, descendu de son aire.

Tous les deux faisaient des ricochets et regardaient l'étang sourire, sourire, sourire... 

Parfois même, il éclaboussait les martins-pêcheurs qui essayaient d'attrapper un goujon d'or, de ses rires.

C'etait l'aube, cette heure magique où les rêves s'évaporaient dans leurs tuniques blanches 

Mais Amélie avait fait, avec la lune, une nuit blanche à éclaircir ses joies vibrantes comme des avalanches

L'helianthe du ciel commençait à peindre à l'est de l'horizon 

A poil, ses martres et ses mangoustes s'agitaient sur l'immense toile du ciel, suivient des petits-gris, des putois, des blaireaux, des daims, des loups et même des ours d'Alaska. Cela faisait une énorme cargaison!

L'aube de Noé chantait devant Amélie, princesse des Elfes ce jour. 

Ses yeux étaient en effervescences devant ses beautés connues qui voyageaient comme des troubadours.

Les ocres, du jaune à l'orange,parfumaient les ambres jusqu'à Aristote qui ciselait sur le delta de la Vistule, près de la Porte d'or de la Baltique

Et les cotons épongeaient pendant que les grandes cigognes  calligraphiaient du bout de leurs ailes énergiques

Il y avait même les huiles des tournesols qui se mélangeaient au soleil

Amelie rigolait de voir les Aristochats essayer de jazzer des langues de chats sur l'aube en éveil .

Des moines, curieusement accompagnés de sœurs qui se chiffonnaient de blagues, récitaient des psaumes sous les peupliers blancs.

Leurs aubes sanctuairisaient des touches pourpres, comme des prunes au firmament.

L'impermanence des couleurs éclairaient des moines bouddhistes sur le noble chemin Octuple qui chantaient des mantras.

La comparaison des trois joyaux avec un vieux livre les amusaient à dire; Ainsi parlait Zarathoustra

Le Rigger se prenait pour une Miss France 2000. Un filbert se prenait pour une baguette de sourcier en bois de coudrier.

Des fans heureux faisaient des dégrades de couleurs sur la Miss France qui changeait  de chemisier.

Amelie vit des canards faisant la course avec un bateau à roues à aubes

Cette musique ressemblait à un jazz de Nouvelle-Orléans. Pour Amélie, c'était visiblement des signes! Même le sanglier se voyait déjà en haut de l'affiche: ici gît une daube!

Amelie fut réveillée par de doux baisers posés délicatements sur ses joues.

Un troubadour lui souriait en lui apportant cette poésie lyrique écrite sur une feuille d'acajou.

On entendit alors les bambous pousser les pandas à apporter du champagne pour cette réunion des êtres !

L'amour voguait sur toutes les rivières qui apportaient milles et une joies sur cette lettre! .

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