L'autre Sam

Marie Palmer

Samantha se cala dans son fauteuil et entrepris de repasser les événements de la journée dans sa tête.

Elle avait passé une journée normale à l'agence. Sa voisine de bureau s'était épanchée toute la journée sur son sujet favori : ses enfants. Et son patron était toujours aussi agaçant. Mais il y avait ce type qui était venu, Marc. Il travaillait de temps à autre avec l'agence sur des dossiers. Elle ne connaissait pas grand chose sur lui mais avait remarqué son allure, son corps massif et imposant, sa voix grave et son intelligence qui émanait de lui quand il parlait. Mais également son alliance, qui avait coupé court à toute l'attention déplacée qu'elle aurait pu avoir à son sujet. Elle s'en était alors tenu depuis à des rapports strictement professionnels avec lui et dénués de toute ambiguïté.

Mais cet après-midi là quelque chose dans ses yeux avait parlé quand il l'avait regardée. Elle n'avait pas compris ce qui lui était arrivée mais ce regard avait fait monter en elle une chaleur intense dans tout le corps. Elle s'était mise à transpirer de plus en plus et une douleur délicieuse avait envahie son bas ventre. Quand il était parti elle était restée scotchée quelques minutes debout près de son bureau. Elle était alors seule à l'agence et avait donc accueillie Marc elle-même. Elle était sonnée, c'est comme si elle avait reçu un coup sur la tête et maintenant elle se demandait si ce regard avait été réel.

Avachie sur son canapé elle revoyait l'expression de ses yeux. Elle y sentait un mélange d'intelligence, de perversion et également de désir mais elle n'en était pas sûre. Ils étaient en plus de cela d'un bleu éclatant et pur. Elle pouvait se perdre dedans.
Tout cela avait fait réagir son corps. Ce corps qu'elle avait eu tendance à mettre de côté depuis sa précédente rupture 1 an auparavant. Son sexe était chaud, elle sentait des frissons dans tout son corps et son bassin basculait de lui même comme si il était près à accueillir Marc. Elle était choquée de tout cela car elle ne pensait pas qu'elle aurait pu ressentir autant de désir sans passer par la case "sentiments". D'autant plus que ce désir était immoral compte tenu de la situation. Mais son corps s'en foutait. Ce type avait réveillé en elle un côté animal qu'elle avait oublié depuis longtemps, lassée de ses précédentes conquêtes qui lui avait laissées un arrière goût de déception sexuelle. Elle s'était alors plu à se ranger dans une vie convenable qui ne lui ressemblait pas mais permettait d'arborer une carapace et de coller de manière arrangeante à sa situation actuelle.

Elle sentit sa main droite glisser lentement entre ses jambes. Ses seins avaient gagnés en sensibilité et sa main gauche ne se lassait pas de les caresser. Le regard de Marc la hantait. Elle l'imaginait la regarder  se caresser, puis venir en elle pour la posséder. Sa main droite glissa sous sa culotte. Elle sentait sous ses doigts son sexe chaud et incroyablement humide. Ses caresses la faisaient rentrer dans une transe délicieuse. Elle allait jouir rien qu'en pensant à son regard.

 

Le lundi suivant Marc entra de nouveau dans l'agence. Il portait un costume gris clair et une chemise bleue qui se mariaient bien avec ses yeux. En croisant son regard il lui adressa un respectueux mais distant "Bonjour Samantha" puis se dirigea droit vers son patron avec lequel il devait entamer une réunion. Cet échange la laissa pantelante. Elle ne savait que penser de cet homme dont le sérieux et la droiture apparentes dénotaient du regard qu'elle avait perçu. Avait-elle rêvée la dernière fois ? Son corps en tout cas réagissait. Elle sentait la chaleur monter en elle, la sueur perler sur sa peau et ses seins pointer sous le tissu fin de son chemiser de satin.

 

Au fil des semaines, la situation ne devenait que plus difficile. Samantha avait de plus en plus de mal à se contrôler en sa présence et son désir pour lui était devenu obsessionnel. Elle se demandait comment en sortir, n'envisageant pas sérieusement une relation avec lui.

Régulièrement elle était obligée de plonger la main entre ses cuisses et de se caresser longuement pour fuir son obsession. Les passages répétés de Marc à l'agence l'empêchaient parfois des heures entières de se concentrer sur son travail et elle avait été obligée une ou deux fois de s'isoler dans la salle des archives pour faire courir ses doigts dans son intimité et soulager ainsi ses ardeurs. Elle s'imaginait Marc la prenant sur son bureau, une journée où elle était seule, comme la fois où tout avait commencé. Elle commençait par s'agenouiller à ses pieds et par englober tout son sexe dans sa bouche. Sa langue allait et venait sur le membre durcit et elle s'enivrait de son goût salé, de l'odeur de sa peau et de cette pleine présence dans sa bouche. Puis Marc la prenait par la taille, l'installait soigneusement sur son bureau et défaisait un à un les boutons de son chemisier. Il caressait alors de ses grandes mains ses lourds seins ronds et écartait le tissu de son soutien-gorge de dentelle blanche pour embrasser ses tétons dressés. Puis il passait la main sous sa jupe et descendait lentement sa culotte vers le sol. Enfin il caressait de sa main ses lèvres intimes chaudes et mouillées, pendant que d'une autre main il lui tenait la tête, l'embrassant suavement en enfonçant de temps à autres la langue dans sa bouche. D'un regard elle apercevait sa voisine de bureau qui venait de rentrer dans l'agence et qui se tenait droite, surprise et interloquée, les regardant sans rien dire poursuivre leur jeu. Mais déjà Samantha s'abandonnait et l'oubliait. Marc venait d'écarter ses cuisses d'une main et de rentrer en elle, l'empalant de son sexe droit et dur. Ses va et vient incessant la poussaient peu à peu vers l'extase, et c'est à ce moment là de ses rêveries qu'elle jouissait seule, derrière la porte de la salle des archives, tremblant que l'on rentre et qu'on la découvre là, en pleine jouissance et pantelante avec sa jupe remontée et ses cheveux ébouriffés.

 

Un matin, elle décida qu'elle n'y tenait plus. Il fallait que cette situation cesse. Elle essaierait de puiser dans son regard et si elle n'y retrouvait pas ce qu'elle avait perçu au premier abord, elle l'oublierait et reviendrait à son ascétisme d'alors. Marc devait passer dans la matinée déposer un dossier et elle en profiterait pour provoquer une conversation.

En arrivant devant l'immeuble elle plongea avec sa voiture dans le parking, dans lequel elle avait une place réservée. Elle portait une jupe en flanelle gris et un chemisier blanc. En sortant de sa voiture ses hauts talons claquaient contre le sol bétonné. Elle dépassa une rangée de voiture et s'enfonça dans un long couloir qui devait la mener vers les étages supérieurs jusqu'à arriver au rez-de-chaussée. A un détour sombre du couloir sa respiration se figea. Elle venait de sentir une main sur sa bouche tandis qu'un corps l'enserrait par derrière. Elle se retrouva plaquée le visage contre le mur, une main la maintenant et une autre descendant sous sa jupe puis écartant sans pitié sa culotte pour fourrager avec ses doigts dans son entrejambe. Elle n'avait pas mis longtemps à s'humidifier. Cette situation était effrayante mais son corps était dévoré d'excitation. Elle sentait la main épaisse lui écarter les plis de son sexe et la pénétrer de ses doigts, un puis deux puis trois, tout en continuant à lui caresser le clitoris avec les doigts restant. La vitesse de sa respiration s'accentuait et elle commença à pousser des gémissements involontaires. La main qui la plaquait contre le mur était maintenant passée sous sa chemise et s'immisçait dans son soutien gorge pour caresser sa poitrine. La main sur son sexe n'avait pas perdu en rythme et elle senti bientôt un plaisir intense remonter le long de son corps et des tremblements l'envahir. C'est à ce moment là que les mains et le corps étranger l'abandonnèrent et elle se retrouva seule, la jupe retroussée, essoufflée contre le mur froid et gris du couloir. Tout cela s'était passé si vite et elle était complètement étourdie. Elle attendit une ou deux minutes puis remis de l'ordre dans ses cheveux et sa tenue et entrepris de terminer son ascension vers le rez-de-chaussée. En marchant elle se demandait ce qui lui était arrivée et qui avait pu lui faire cela. Compte tenu de la force physique qu'elle avait ressentie, c'était assurément un homme, mais les 12 étages de l'immeuble regorgeaient d'hommes qui pouvaient se prévaloir de posséder la même force.

En arrivant à son bureau elle aperçut Marc qui se tenait dans le hall en grande conversation avec son patron. Elle était étonnée de le voir là si tôt. Quand il l'aperçut il lui fit un petit signe de tête à sa manière : sérieuse, respectueuse et toujours distante. Ses cheveux poivre et sel étaient délicieusement décoiffés. Samantha rougissait en le regardant. Elle était encore troublée par ce qui venait d'arriver et ne pouvait pas garder son calme habituel. En partant il passa devant elle et lui adressa un "Bonne journée Samantha". Elle resta figée de stupeur. Elle avait senti dans ses yeux une perversion appuyée, un regard qui en disait long. Elle s'était sentie transpercée par ce regard et son niveau d'excitation était à son plus haut. Avant qu'elle n'ait pu balbutier une réponse il était sorti de l'agence et avait disparu.

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