Le 13 Novembre 2015

Aujourd'hui, j'avoue que j'avais l'intention de ne pas m'appesantir sur Facebook. Je souhaitais continuer la rédaction de mon texte "les Origines Occultes du Nazisme" qui me prend beaucoup de temps, d'énergie, et d'attention. Car c'est un thème particulièrement complexe et riche en événements, ainsi qu'en idéologies diverses et variées. Et je ne progresse que lentement, afin d'en disséquer l'ensemble des aspects qui entrent en ligne de compte pour comprendre ce système doctrinaire monstrueux.

Comme tout le monde je pense, lorsque j'ai ouvert mon ordinateur ce matin, j'ai été sidéré d'apprendre ce qui s'est passé hier soir à Paris. Personnellement, le football est un sport - comme bien d'autres - dont je ne suis pas fan. De fait, je n'ai pas regardé le match d'hier soir. J'ai visionné un film, et je me suis couché pour lire jusqu'à une heure du matin. Au moment ou ces attentats éminemment dramatiques se sont déroulés. Et tandis que j'écris ces lignes, ma télévision est allumée, et j'écoute en même temps les informations en continu qui sont diffusées sur la plupart des chaines.

Que dire à propos de tout ceci. Le sujet est vaste et je l'ai déjà abordé dans des textes précédents. Cependant, je soulignerai plusieurs choses qui me paraissent importantes à rappeler. Ce n'est que conjecture de ma part, mais je crois que le fait que la France intensifie son action en Irak, et plus modérément en Syrie, est à la base de cette action de Daesh contre notre pays. Il y a quelques jours, l'annonce a été faite que le porte-avion Charles de Gaulle allait bientôt rejoindre cette région du monde afin de l'appuyer. C'est nécessaire, vital, afin de contrer cet État islamique qui veut imposer sa loi au reste de la planète. Les migrations de dizaines de milliers d'habitants de ces contrées de ces derniers mois n'est qu'un des multiples symptômes de cette situation. Les attentats de Janvier dernier contre "Charlie Hebdo", et les faits qui s'en ont suivi, en sont un autre. L'agression intégriste d'hier soir en un supplémentaire. Les chocs des attentats de Londres et de Madrid, entre autres, se situent dans cette lignée également. En ce qui concerne hier soir, ce sont les attentats du Bataclan et du Stade de France, sauf erreur de ma part, ce sont les plus meurtriers et les plus dévastateurs que la France aient connus depuis plusieurs dizaines d'années. Et si le peuple français réagit aussi abruptement dès ce matin, s'il se soude autour des valeurs communes que notre pays défend depuis toujours, c'est qu'il se sent blessé. Autant, voire plus, qu'en Janvier dernier. Et si Daesh pensait faire plier la France, si ces terroristes s'imaginait faire peur aux français, je crois que c'est l'effet inverse qui va se produire. Plus la France, et plus largement, plus l'Europe, sera agressée, plus les membres de notre communauté continentale seront déterminés à éradiquer le fléau qu'ils représentent. Plus ceux-ci mettront les moyens nécessaires afin de les éliminer.

Un peu comme pour Stalingrad au cours de la Seconde Guerre Mondiale, qui en a été le tournant décisif, Daesh ne se rend pas compte qu'il vient de signer son arrêt de mort. Et que les français, comme la plus grande majorité des contrées éprises de liberté, et viscéralement attachées à leurs valeurs de tolérance, de laïcité, de démocratie, etc. se battront aussi longtemps et aussi farouchement qu'il le faudra pour les préserver.

Jusqu'à présent, il me semble Daesh s'est astucieusement servi des dissensions entre la communauté européenne et la Russie de Vladimir Poutine concernant le cas Syrien, afin de maintenir sa mainmise sur les territoires à cheval sur l'Irak et la Syrie qu'elle a conquise. Mais, cette fois, elle est allé trop loin. Je suppose que personne ne me contredira. Et Daesh va en ressentir très vite les effets.

Par contre, ne nous trompons pas de cible. Autant Daesh est un État Islamique à effacer définitivement de la surface de la Terre, autant les populations de ces pays qui le fuient et qui tentent, par tous les moyens, de rejoindre l'Europe, en sont autant les victimes que nous. Comme ceux et celles qui me lisent régulièrement le savent, je me méfie énormément de la Religion pour tout un tas de raison. Hier soir encore, vers vingt heures, j'ai rédigé un texte concernant le documentaire "Infrarouge" diffusé sur France 2 il y a quelques jours. Cette fois, il s'agissait de crimes rappelant les horreurs des camps de la mort nazis durant la Seconde Guerre Mondiale. Sauf que cela s'est passé en Irlande entre le milieu du XIXème siècle et la fin du XXème siècle. Cette fois là, ce n'était pas l'œuvre de l'Islam, mais de la Religion Catholique, et de son emprise totalitaire sur les esprits et la façon de se comporter contre les femmes tombées enceintes hors mariage. Mais l'esprit est le même. Cette volonté de la Religion de s'accaparer les âmes et les manières de vivre de chacun.

De fait, 99 % des musulmans, ou des Catholiques, ou des Juifs, en ce qui concerne les trois grandes Religions monothéistes qui se partagent le monde, sont des personnes qui souhaitent exister en paix. Qui souhaitent vivre leur foi dans la tranquillité, dans la concorde. Dès lors, les migrants de ces derniers mois, les Musulmans de France ou d'ailleurs, ne sont pas à stigmatiser pour des actes terroristes dont ils ne sont, ni responsables, ni coupables.

Je crains, hélas, que beaucoup cherchent à trouver un bouc émissaire en se tournant vers les Croyants en cette Religion. Ce serait une grave erreur, qui ferait le jeu de l'extrême-onction française et européenne qui, je l'entends déjà, s'apprête à surfer sur l'émotion suscitée par ces attentats, pour juger et condamner "ceux qui ne sont pas comme nous", ces "étrangers" qui "envahissent" la France avec une "Religion qui n'est pas issue de la Civilisation Judéo-chrétienne dont ils sont les héritiers" ; d'après eux, les seuls et légitimes. Et le danger d'agrandir la fracture, les tensions, les méfiances, déjà existantes, entre les différentes composantes de la société français, est sérieux. Et, je le répète, dans les semaines et les mois à venir, l'extrême-droite ne va pas manquer d'utiliser ces faits barbares afin de détourner l'attention de leurs électeurs, et des autres, des véritables causes de ce fléau.

Enfin, pour terminer, pour aujourd'hui, j'ajouterai ceci. Il ne faut pas se leurrer : que ce soit les attentats d'hier soir, que ce soit ceux de Charlie Hebdo, de Madrid, de Londres, etc., ce ne sont que les aspects les plus visibles d'une guerre mondiale qui ne dit pas son nom. La guerre d'Irak, Daesh, Al Al-Qaïda, le 11 Septembre, les attentats de 1995 même, ne sont que les batailles ponctuelles liées à cette dernière. Depuis vingt ans environs - je pense aussi à l'Afghanistan, aux attentats du Liban, de Turquie, au Maghreb Islamique, au Mali, etc. -, nous vivons dans un monde dont la configuration a totalement changée. Que nous le voulions ou pas, qu nous l'acceptions ou pas, que nous cherchions des boucs émissaires ailleurs que là où ils sont véritablement, ou pas, c'est un fait. L'Islam n'en n'est pas la cause. Ce sont les Islamistes. Des islamistes que nous avons dressé contre nous, que nous avons utilisé lorsque nous avions besoin pour maintenir notre emprise sur les richesses de leurs pays. Puis, qu'ensuite, au gré des renversements d'alliance, d'une géopolitique fluctuante, nous avons lâché, nous occidentaux. Que nous avons armé parfois également, afin de renverser le régime Syrien, afin de chasser les Soviétiques d'Afghanistan, afin de préserver nos intérêts dans telle ou telle partie du monde... Et nous avons ainsi créé un monstre encore plus abominable, encore plus terrifiant, que celui que nous avons abattus à la fin des années 1980 avec la chute du bloc Communiste.

Nous sommes entrés dans une nouvelle Ère. Une nouvelle page de l'Histoire de l'Humanité s'est ouverte depuis une vingtaine d'années, et celle-ci se trouve quotidiennement à l'ombre de cette Troisième Guerre Mondiale. Car, ne l'oublions pas, ce qui s'est déroulé hier soir, se renouvellera forcément, immanquablement, demain, la semaine prochaine, dans un an, en France ou ailleurs en Europe, tant que cette dernière ne se sera pas terminée d'une manière ou d'une autre...

Dominique