Le bâton d'Aaron.

Christophe Hulé

Que le bâton d'Aaron engloutisse à jamais tous les serpents de ce monde.

Que celui de Moïse fasse jaillir une source éternelle.

Pharaon est légion, il change de nom mais se réincarne à jamais.

Les eaux teintées de rouge, les grenouilles, les moustiques et les poux,  et autre vermine.

Des contes pour effrayer les enfants, ou ceux qui le sont restés ?

De la forge de Vulcain aux fours crématoires, du Golem à Poutine, et tous ses illustres prédécesseurs. 

La loi du plus fort est tellement plus facile à appliquer.

Qu'il y ait magie ou non, le mal aura toujours le dernier mot.

Les temps de paix ne sont qu'illusions, même s'ils durent longtemps, mais pour certains seulement.

On serait tenté de dire : toujours les mêmes.

On démêle les fils des guirlandes électriques, comme tous les ans, c'est pas un exercice facile, mais on le fait volontiers, ça fait partie des corvées que, pour rien au monde, on ne déléguerait.

Les petits ukrainiens déballent les cadeaux, on a délocalisé les santons de Provence, les petits soldats de plomb ont été bannis, heureusement, certains continuent à penser.

Ceux qui voient l'Eldorado chez les anglishs continuent leur périple mortel.

Les marchandises se perdent dans les camions plombés ou les rafiots de la Méduse.

Dire que, si ça s'trouve, on ne pourra bientôt plus recharger nos portables.

Il y a de l'eau dans l'gaz chantait l'enfant de Toulouse.

La ville rose ou la place rouge.

OK, c'est du n'importe quoi, juste histoire de faire joli avec des couleurs.

En attendant, qui peut nous dire que les choses ont changé ?

Que le meilleur gagne, c'est du fair play quand il s'agit du foot, mais dans ce jeu, que tout le monde redoute, c'est le pire qui prend le dessus.

Et dire qu'on est au XXIème !

Joyeux Noël quand même, on est plus à ça près, ouvrons les huîtres, à défaut du Veau d'Or, il y a la dinde ou le chapon, une polémique sérieuse qui revient sur la table et déchire, pour de faux, les familles traditionnelles.

Planquons le petit Jésus jusqu'à minuit pétant.

C'est l'heure les enfants, le Père Noël est passé, avec sa hotte pleine de drones et de missiles.

Mais « on ne peut pas accueillir toute la misère du monde », ou autre pirouette.

L'important n'est-il pas de s'épanouir et d'être heureux, se satisfaire de n'être pas né « du mauvais côté » (Louis Chédid).

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