Le bébé de mon ex

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Synopsis:

Capucine a 29 ans, un boulot, une colocataire, et un ex. Quand au détour d'un site de retrouvailles d'anciennes connaissances elle découvre que Clément, alias Monsieur Connard, son ex maudit va avoir un bébé, sa vie bascule, il va falloir digérer ça et transformer un événement tragique en bonnes résolutions même si le parcours sera semé d'embûches cocasses, délirantes et peut-être même romantiques!

Extrait:

« Monsieur connard va avoir un gamin!

Comment le sais-tu?

Sur potes d'antan, Paul m'a demandé comme amie, j'ai cliqué sur sa fiche, histoire de voir, et il est pote avec Monsieur connard, lors j'ai cliqué.

Et tu sais avec qui?

Non, j'm'en fous »

 

En fait, je ne m'en foutais pas du tout, j'ai laissé l'ordi et mon portable dans le salon, je suis partie dans la salle de bain, j'ai fermé la bonde de la baignoire, renverser le flacon de bain-moussant et fait couler un bain.

Et je regardais l'eau couler, la mousse se former, et je ne pleurais même pas. Tout humain normalement constitué aurait pleuré, c'est ce que mon psy disait.

Je suis rentrée dans mon bain, l'eau coulait toujours et je me suis endormie.

 Quand je me suis réveillée, j'étais dans une chambre d'hôpital, couverte de bandage. Magalie était là. Magalie est ma coloc depuis 4 ans. Depuis en fait, que je me suis enfuie un soir de l'appart que je partageais avec Monsieur connard.

"Le médecin est dans le couloir, je vais le chercher
Pourquoi j'ai tout ces bandages?
T'es con, tu t'es endormie dans le bain en laissant couler l'eau chaude!"

 Le médecin est entré dans la chambre, il a commencé à m'expliquer que j'étais brulée version coup de soleil des Antilles…

"Ce n'est pas très grave, on est bientôt en hiver, on ne verra rien

Il me regardait comme si j'étais anormale

Mademoiselle, avez vous essayé de mettre fin à vos jours?

Non. Mais comment peut-il penser çà!

Je vous demande ça parce qu'un choc émotionnel pourrait expliquer votre geste.

Je me suis juste endormie.

Notre psychologue passera vous voir."

Et merde, il va falloir que je me coltine un psy pour des brûlures. Tout fout le camp-là.

 

"Mag, c'est quoi ce délire?

Je sais pas, le principe de précaution?

Arrête, j'ai rien fait de mal sérieux

T'as juste laissé débordé la baignoire, vider le ballon d'eau chaude et t'as juste liquidé le bain moussant à la cerise qui m'avait couté un bras.

J'étais crevée, tu le sais

Oui je le sais, je leur ai dit

T'as rien dit d'autre?

Non, j'ai rien dit pour Monsieur connard."

 Je regardais dans le vide, en fait non, pas dans le vide, mais le truc marqué « vide » à côté de l’oxygène, et je me demandais à quoi pouvait servir le vide.

Ma réflexion coupa court quand une femme entra dans la pièce. Elle portait une blouse rose comme si on était dans une maternité. Elle a attrapé mon dossier et a commencé à le lire sans dire un mot, même pas un bonjour. Elle avait l’air comique en train de marmonner. Plus les secondes passaient plus Mag s’enfonçait dans la chaise en plastique et devenait blanchâtre. L’espace d’un centième de seconde, j’ai cru qu’elle faisait un malaise.

Il n’empêche que c’est dingue comme le temps semble long depuis que blouse rose est entrée dans la pièce.

 Elle est ressortie, sans dire un mot, elle a laissé mon dossier sur la table. Mag a compris, a attrapé mon dossier et me l’a passé. Je l’ouvre « TS probable ». Ca a été fait quand je suis arrivée aux urgences, c’est qui ce foutu médecin ?

Je redonnais le dossier à Mag, elle le remit sur la table, la porte s’ouvrit au même moment. Je venais d’adopter un psy, voilà où j’en suis.

 « Bonjour, je suis le docteur Bourmand, Madame, pouvez-vous sortir de la pièce s’il vous plait »

 Merde, ce n’est pas à moi qu’elle parle mais à Magalie. Je suis désormais en tête à tête avec le Docteur blouse rose et je ne souhaite qu’une chose qu’elle parte et vite !

 « Mademoiselle, le médecin qui vous a reçu aux urgences pense que vous avez essayé de vous suicider.

Euh. Elle me regarde fixement comme si de ma réponse dépendait la circulation des trains dans toute l’Europe.

Je suis là pour vous aider aujourd’hui à avancer et à savoir pourquoi vous avez fait ce geste.

Le truc, c’est que je n’ai pas essayé de me tuer !

Pourtant tout ressemble à une tentative de suicide »

 Plus la discussion avance, plus je me braque avec le sentiment qu’elle sait déjà ce que j’ai fait pourquoi et comment.

 "Hum. Elle fait une de ces têtes ! Je crois qu’il y a quand même un prroblème là. La douleur ne vous a même pas réveillée ?

Non, mais c’est possible ?

Oui, ça arrive, mais…

Mais ?

Parfois le cerveau fait perdre connaissance à cause de la douleur, mais aussi à cause de la fatigue, du manque de glucose.

J’étais fatiguée, je travaille de plus en plus tard depuis que mon binôme de travail est congé maternité, je dors mal, j’ai l’impression de ne jamais récupérer.

Oui, mais ce qui est arrivé fait de plus en plus penser à une TS.

Je crois que vous savez mieux que moi ce que j’ai.

Oui, c’est mon métier."

 

J’ai  vraiment envie de lui coller une gifle, ou non, de lui coller un poing, je vais ruminer à la place, je n’ai pas de force.

Elle me fixe, madame blouse rose me fixe avec son regard de taupe qui ne veut pas mettre de lunettes par coquetterie. J’ai presque l’impression d’avoir une souris en face de moi, elle fait des mimiques sans cesse. Elle me fixe, dix bonnes secondes, et sort de ma chambre, sans m’en dire plus.

J’hésite entre m’effondrer en pleurs, hurler et rester impassible. Sauf que tirer à pile ou face quand il y a trois possibilités, c’est quelque peu compromis. Et puis, on entre dans ma chambre. On, c’est monsieur blouse rose. 1,80m, une carrure d’athlète, et des yeux verts qui ressortent avec son sourire.

Je me sens tout de suite mieux, ….

 

 

 

 

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