Le bide du vide

Jean Claude Blanc

soir de blues...

                               Le bide du vide

Le jour fuyant à ma fenêtre

Entonne sa marche funèbre

La nuit me gagne, je sens son voile

Qui m'enténèbre le moral

 

Grande maison vide, règne le silence

Pour mes rêveries, suis en partance

Histoire de taire, mes noires angoisses

J'écris ma peine, et le temps passe

 

J'ai fait le tour de mes intimes

Ont pris la poudre d'escampette

Il a suffi d'une tempête

Pour que détalent les vermines

 

Seul, dans mon crâne, je fais le compte

De mes regrets et de mes hontes

Quand cessera-t-il me torturer

Mon sens de culpabilité

 

Chacun pour soi et Dieu pour tous

Chacun son sort, le repousse

S'en éblouir, sur cette Terre

C'est entrevoir déjà l'enfer

 

Mon hotte chargée, pleine mon outre

Cadeaux de Noël, n'ai rien à foutre

Fait profil bas, mon espérance

N'ai pas le goût, de faire bombance

 

Depuis longtemps, en pénitence

A l'intérieur, plus le feu sacré

Mes 2 petits, chair d'insouciance

Se font du mouron pour leur stressé

 

Ne me plains pas, j'ai eu ma chance

Près de 20 ans, fou d'insouciance

Petit à petit, s‘est dégradé

Pas fait son deuil, père divorcé

 

Tombé de haut, pour en finir

Corps résistant, veut pas mourir

Mon disque dur, de souvenirs

Me gave d'histoires, à endormir

 

Une fois encore, je rebondis

Malgré ma hargne et mes soucis

Je me croyais, fragile d'esprit

Soit, est innée mon énergie

Soit le mal me ragaillardit

De mes scrupules, j'ai fait le vide

Qu'importe si, j'ai pris des bides

Pas disjoncté, encore lucide

Même si j'étire, pas mal mes rides

Ces derniers mois, j'ai dégusté

D'amour lassé, ensorcelé

Ne jugez pas mes errements

Vous avertis, c'est que du vent

Ces quelques jours, seul, cloitré

J'ai cogité « à qui me fier »

Je vais trier sur le volet

Les moralistes, les amitiés

Les faux prophètes, les alliés nés

 

Sage décision, me souffle mon psy

Ne ferai plus honneur aux filles

Aux parentés, aux présomptueuses

Passe l'amour à la lessiveuse

Mi philosophe, mi sauvage

Quoique se rejoignent, côté esprit

Il y a les grands et les petits

Moi, l'instinctif, j'ai mes orages

Ce sera dur, me mettre en cage

Je suis paré pour les outrages

 

A force d'aventures et de frasques

S'est endurcie, ma carapace

Tendresse, caresses en surface

Plus d'illusions, car j'ai la poisse

« Ce fut un mal, pour un bien »

Sentence brutale, d'un pote du coin

Suis encore mâle, plus chaud lapin

Sevré des belles, malgré leur seins

Vais devoir faire copain-copain

 

Ces quelques jours de retraite

En ma tanière, c'est pas la fête

Je dois éprouver ma quéquette

Qui en a marre d'être à la diète

 

La Femme en moi, toujours demeure

Fervente, subtile au joli cœur

Comme en témoigne, ma fidèle

Brunette, yeux clairs, que je modèle

A elle ma douce affection

Passion tranquille, cette mignonne

On s'est rejoint, par la raison

Et par nos manies polissonnes

Dieu sait, ce qu'est fait notre horizon

Nous, on s'en moque, nos cœurs rayonnent

Tendresse charnelle, on craint personne     JC Blanc   décembre 2014  (réaction)

Signaler ce texte