Le bois sec.

daniel-m

Le mariage étant quelque part toujours un divorce, pourquoi ne pas célébrer intelligemment les deux ?

Le bois sec.

 

 

Le ciel était encore clair et la vigne illuminait de son métal précieux un quartier de l'espace.

 

La vue était magnifique, l'horizon était lointain et mes pensées présentes étaient ailleurs.

 

Nous tournions une page, une de plus dans  notre histoire, l'hiver allait entrer dans la maison.

 

A gros coups de buches de charme rompu, nous alimentions le poêle, celui qui trône en son centre.

 

Des petits bouts de printemps illuminaient encore nos vies, alors que dehors, déjà le feuillage tombait à terre.

 

Le crépitement des flammes rythmait dans l'âtre, un quotidien monotone, à l'automne de nos existences.

 

La nature savait au dehors, inventer, et donner à son déclin de jolies couleurs chatoyantes,  présages ultime du meilleur.

 

Nous vivions ensembles mais égarés, nous dormions ensemble mais séparés.

 

Le temps avait mis sur les murs du lichen, le temps avait mis sur l'amour, des murs.

 

Et en des moments vides et moussus, nous sublimions heureux et seuls notre refuge.

 

Demain serait un autre jour, et même s'il sera pareil à hier, nous continuerons certainement d'exister, passablement.

 

Bâtissant en notre âme et conscience, la fin de nos vies même si dehors, refleurira inexorablement le printemps.

 

L'imagination est une chose précieuse qu'il ne faut jamais négliger, car elle permet de survivre, là où tout le reste se meurt.

 

Là où l'ennui aura définitivement détruit, ce qu'il y a de plus précieux, la plus belle chose qui nous habitait, … l'envie.

 

L'envie de redécouvrir ce que nous pensions savoir,  mais être également surpris de l'immensité de nos oublis.

 

Le ciel était encore clair, mais la fenêtre close m'empêchait de voir la beauté de nos détresses.

 

Détresses qui répandaient sur nos vies de douces amertumes, et l'oublie d'un printemps lointain, … mais si proche.

 

Au revoir !

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