Le bruit des talons sur le parquet.
sadnezz
Cinq centimètres suffisent. Le plaisir est sage, presque bridé. Il se suffit à lui même puisqu'il dérange à la bibliothèque... Attire l'oreille, déconcerte. Sept centimètres attisent déjà l'intérêt, moins conventionnellement c'est certain. Le parquet semble avoir été fait pour résonner de ce bruit là. Chacun de ses craquements se lie à cette claquante et féminine symphonie comme s'il souffrait de plaisir, masochiste heureux de son sort soudain moins ingrat. Au creux d'une chambre le son semble tout prendre pour écrin, il raconte un lente préparation. Une divine ascension. Le bruit des talons attise plus qu'il n'atermoie... Mais à dix, de centimètres s'entend, écoutez la jouissance agonisante d'un vieux parquet de chêne sans âge et rondement ciré... C'est une rencontre au sommet. Le bruit est soudain plus brut, déterminé. Les stilettos ont quelques abyssaux secrets pour savoir déconcentrer. Tous les yeux les cherchent, source transcendante de ce chant qui attire, et le port de tête a perdu toute notion de badinerie. La silhouette se meut d'une quintessence directive. Chaque pas sur le bois martyr comme les talons et leur échelle des plaisirs, est un compte à rebours inversé.
Coup de coeur pour ce texte qui tient de la douce mélodie, hypnotique et enivrante, peut-être plus encore lorsqu'elle est (d)écrite par une dame. Une lecture qui me rappelle le bruit de ces mêmes pointes sur la moquette, envoûtant, peut-être un texte à venir... J'aime par ailleurs cette idée de "plaisirs minuscules", merci !
· Il y a plus de 6 ans ·la-musique-de-l-ame
J'adore ...du talent au bout des aiguilles
· Il y a plus de 10 ans ·mysterieuse
Quelle description! On sent la force du symbole, et on a la même impatience de voir apparaître le sujet de ces sons hypnotisants.. Je dirais, à mon humble avis, que ce texte est une amorce digne de ce nom. L'envie d'aller plus loin est bel et bien là :)
· Il y a plus de 10 ans ·Mes salutations sincères
koya-al-gaad