Le cas DSK
Hervé Lénervé
Bien sûr, on se gausse de cette mésaventure d'un grand, promis aux plus hautes fonctions de l'Etat, déchu par de bas ébats. Pourtant, à y regarder autrement, nous avons ici, tous les ingrédients d'une dramaturgie grecque.
DSK était sur le point de gagner le trône du Pays. Tout lui souriait effrontément et son avenir était clément. Ciel bien dégagé derrière les oreilles, mais voilà venir à l'horizon une zone de turbulences, de gros nuages noirs obscurcir l'azur… mauvaise augure.
Depuis sa petite enfance, sa mère, DSKène qui était oracle à ses heures creuses (de 19 à 21 heures) lui prédit un destin fabuleux pour peu que jamais, il ne s'intéressât de près comme de loin, mais surtout de près nonobstant, au cul des gonzesses.
Or, cette prophétie maternelle détermina certainement la propension obsessionnelle du rejeton pour tout ce qui portait jupons. Pas plus haut que trois pistaches, il se cachait déjà, dessous le grand escalier, pour reluquer les dessous des soubrettes, de ses sœurs, sa mère, son père et ses frères, c'était le bonheur !
Il fit de brillantes études, bien qu'il fût pris souvent la main dans le panier des antisèches. Il se révéla être un grand tribun, fascinant les foules de l'agora, par sa dialectique martiale au pas de charge. Son regard de killer aux yeux clairs, pourfendait, sabre au clair, ses adversaires politiques. Il était le meilleur de ce Vème siècle avant mon fils, le petit Jésus. Rien ne pouvait lui arriver, il était brillant, puissant et charmeur.
Malheureusement, comme il n'avait jamais suivi les préceptes de sa mère, la belle DSkène, il culbutait sauvagement tout ce qui passait de près comme de loin (éh, c'est pas un peu fini avec les distances) dans les parages. Il avait le bras long dans la cité et long sous le chiton. (Tunique de la vieille Grèce, antique, ok , si vous préférez.)
Il rencontra une jeune charcutière qui tenait des rubriques alimentaires sur les scènes publiques du Pays. Elle était de bonne famille, de bonne fortune et comme elle était bonne, elle-même, DSK la prit en ligne de mire. Puis il la prit en épousailles et par derrière aussi. La charcutière abandonna sa carrière de diseuses de bonnes recettes pour se consacrer corps et âme à son pygmalion. Elle l'aimait et le chérissait, lui l'aimait entre autre, entre d'autres.
Or, un jour, c'était la nuit d'ailleurs, il s'arrêta pour se poser dans une auberge renommée, bien que déjà nommée « A la bonne franquette ». Malheureusement, dans son empressement d'homme pressé, il lut « A la bonne braguette. » d'où cette méprise anecdotique. Se croyant dans un lupanar, il sauta sur la première venue, non ce n'était pas Eve, mais une matrone qui vidait les pots de chambres. Le queutard en oublia les bonnes manières dont il n'avait jamais eues et la culbuta tête par dessous jambes, sans même lui dire « γειά σου! » (Hello ! En langue hellénique qui nique.) La même pas belle n'en fut pas choquée outre mesure, mais réalisa l'aubaine de sortir de cette auberge. Elle exposa les faits à la justice en exposant ses fesses comme pièces à convictions.
Cette affaire fit grand bruit et comme le bruit est l'ennemi du silence, il délia les langues. D'autres vinrent par wagons devant les tribunaux pour se plaindre des manières du butor qui, on l'a vu, n'étaient pas bonnes à tout faire. Sa charcutière le défendit griffes et kalachnikov sorties jusqu'au bout, mais elle épuisa sa fortune et finit par épuiser sa crédulité, elle le quitta. Il fut condamné à porter une ceinture de chasteté tous temps, on le démit de toutes fonctions honorifiques et il se retrouva à faire la manche pour se sustenter.
Voilà, si franchement, on n'est pas en plein dans une tragédie grecque ici, c'est à douter de mes talents de dramaturge.
Allez, salut les copines et restez éloignées de près comme de loin, mais surtout de loin de DSK.
PS. Ceux qui auraient, des fois, compté combien de fois revient le mot « bonne » dans ce texte gagnent le droit de me relire gratuitement… Cool !
Un mec qui nique tout ce qui se présente ne peut être foncièrement mauvais... (bon ceci dit c'est quand même un enc...de socialo capitalo-bobo opportunisto-gaucho macho) Une pensée émue pour Anne Sainclair au passage...
· Il y a plus de 6 ans ·arthur-roubignolle
Je suis injuste, car je n’ai jamais pu blairer la charcutière des rubriques cœurs écrasés, tripes à l’air d’Anne Sainclair, c’est épidermique, excusez m’en ! :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
Pas de boulangerie ni de boulangère dans les parages, comme quoi il avait le bout plus salé que sucré. Pas de vahiné vanillée non plus! Très marrant!
· Il y a plus de 6 ans ·goodcyrilwriting
Merci et pardon pour le manque de réactivité, mais je faisais la sieste, ensuite, la vaisselle, puis les courses et le ménage, le jardin, le potager, l’entretien de la piscine, le nettoyage du bateau et de la Maserati, enfin que des corvées. :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
Je me souviens d'un LSK c'est exquis, mais DSK c'est l'ex qui finit chocolat.
· Il y a plus de 6 ans ·yl5
Là, je sèche, je suis chocolat ou je lèche du chocolat. :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
La mite au lit gît par excellence ! Quel narrateur! Toujours aussi fan je suis malgré mes absences. Amicalement
· Il y a plus de 6 ans ·nehara
Bonjour, toi ! Tu me manquais ! :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
Toi aussi ☺️ Plus le temps avec un parent malade dont je m’occupe à temps plein. Mais des retours fugaces pour puiser un sourire salvateur dans tes textes et bien d’autres qui me chantent des airs pleins de vie. Merci pour cela.
· Il y a plus de 6 ans ·Bien amicalement
nehara
De toute façon, il vaut mieux ne pas être trop addict à ce site. Bien amicalement, too !
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
Gratuitement ? Ce serait un blasphème :)
· Il y a plus de 6 ans ·Mario Pippo
Pardonnez, Seigneur, mes blasphèmes ! :o))
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé
Dieu te pardonne, mon fils. Mais n'oublie pas que tu peux me tutoyer. Comme la reine d'Angleterre :)
· Il y a plus de 6 ans ·Mario Pippo
ha, ha, ha !
· Il y a plus de 6 ans ·Hervé Lénervé