Le ciel du treizième mois

chevalier-neon

Demain, j'inviterai le printemps,
comme le matin dernier.
Nous qui dansions, entrelacés,
devant la fenêtre ouverte,
présentés aux yeux du monde
comme des amants libérés.
Ah, ce soir,
je rêverai des roses
et de l'amour en prose.
Puisque j'ai mal,
puisque l'amour est mâle,
je trancherai à l'épée
les cristaux que mes yeux ont versés.

Puisque mes iris sont roses,
puisque les siennes sont bleues,
nous colorons les jours
comme une aube timide.
Ah, sur ses pétales de lèvres,
le baiser déposé
a un goût d'hiver fondu.
Les larmes, encore,
elles arrosent ses fleurs
comme il les ensoleille.
Alors ce soir,
je porterai une robe rouge.
Et d'une couronne de fleurs
le roi sera sacré.

Sous l'ombre des arbres,
les rayons se cachent pour briller.
C'est dans l'anonymat que les secrets
accomplissent leurs bienfaits.
Puissent les jours passés
emporter les peines venues d'ailleurs.
Puisque je suis lui,
puisqu'il est en moi,
je suis devenu la conscience de la vie
que possède l'homme heureux.


Jour nouveau,
apporte avec toi
l'odeur de sa chaleur.
Et qu'elle fonde en moi,
en des larmes de soulagement,
la glace des émois d'hiver.

Le treizième mois
arrive
doucement.
À la veille de l'aube,
je tombe amoureux
les yeux fermés,
à rêver de la réalité


Jusqu'à ce que l'amour nous répare,
nous nous sommes mariés.

(17 mars 2011)

Signaler ce texte