Le cinéma, reflet de notre société.
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1895 - Louis et Auguste Lumière viennent de déposer le brevet du cinématographe, ils font la démonstration de leur invention devant un parterre de scientifiques.
1895 - Séance publique du cinématographe. Le cinématographe, l'invention des frères Louis et Auguste Lumière est présentée au public lors d'une projection payante au Salon indien, dans le sous-sol du Grand Café, boulevard des Capucines à Paris. 33 spectateurs sont présents dans la salle pour assistés médusés à la diffusion d'une dizaine de courts-métrages dont, "La sortie des usines Lumière", "L'Arroseur arrosé" et "Entrée en gare du train de la Ciotat". Ils ont payé 1,02 franc pour pouvoir participer à ce spectacle inédit ! Certains spectateurs, pris de panique, ont quitté la salle en voyant arriver ce train sur l'écran. La réalité virtuelle était née, mais personne n'en est encore conscient.
1902- 7 ans après l'invention du cinéma, le réalisateur français Georges Méliès présente son "Voyage dans la Lune". Pour réaliser ce premier film de fiction de 14 minutes, Méliès a utilisé un effet de montage en 3 plans. Grandement inspiré par Jules Verne et H.G. Wells, il met en scène un groupe d'astronomes propulsé sur la Lune dans une sorte de boulet de canon géant. Après un périlleux périple lunaire, au cours duquel ils croisent le chemin des hostiles Sélénites, ils parviennent à regagner la Terre. Par le biais de formidables effets spéciaux et trucages, Georges Méliès réalise ce qui sera considéré comme l'un des tout premiers films de science-fiction. Le public fera un triomphe à cette œuvre qui ouvrira la voie au grand spectacle cinématographique. 20 ans plus tard, ruiné et oublié, le génial créateur finira sa vie en vendant des fleurs à la gare Montparnasse.
1913 - The Kid : premier long métrage de Chaplin. The Kid, avec le jeune acteur Jackie Coogan, est projeté pour la première fois aux États-Unis. Le film est produit par la société de production de Charlie Spencer Chaplin et de ses amis acteurs, Douglas Fairbanks et Mary Pickford, la « United Artists Corporation ». En France, le film sortira sous le nom de "Le gosse".
1922 - Première projection de "Nosferatu". Le réalisateur allemand Friederich Wilhem Murnau présente son film "Nosferatu le vampire" à Berlin. Adapté du roman "Dracula" de Bram Stoker, "Nosferatu" devient rapidement la référence du cinéma expressionniste fantastique. Le comte Orlock est interprété par l'acteur Max Schreck, incarnation cauchemardesque du vampire.
1926 - Metropolis salué par la critique. Le réalisateur allemand Fritz Lang présente pour la première fois à Berlin son film "Metropolis". Dans une cité futuriste gouvernée par le despote John Fredersen, les maîtres et les travailleurs sont séparés entre parties hautes et basses de la ville. Fritz Lang appelle dans son film à la réconciliation des classes sociales. Au terme des 3h30 de film, la critique l'encense. "Metropolis" devient le chef-d'œuvre du cinéma expressionniste allemand.
1933 - Sortie de "King Kong". Le "King Kong" de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack est présenté pour la première fois au radio City Music Hall de New-York. D'une capacité de 6 200 places, le radio City Music Hall est la plus grande salle du monde. Le film remportera un succès planétaire, et la scène montrant King Kong escaladant l'Empire State Building y sera pour beaucoup.
1939 - Première de "Autant en emporte le vent". Le film de Victor Fleming "Gone with the Wind" est projeté pour la première fois à Atlanta. Adapté du best-seller de Margaret Mitchell paru en 1936, "Autant en emporte le vent" est une fresque monumentale sur fond de guerre de sécession avec Vivien Leigh, Clark Gable, Leslie Howard et Olivia de Havilland. Le film deviendra très vite un monument du cinéma hollywoodien et donc international.
1946 - "La Belle et la Bête" sort sur les écrans français. Ce film est une adaptation, réalisée par Jean Cocteau, d'un conte popularisé en France par Jeanne Marie Leprince de Beaumont, en 1758. Il raconte la relation ambiguë qui se tisse entre la Belle et la Bête dont elle est prisonnière. Les deux personnages principaux sont joués par Josette Day et Jean Marais, l'acteur fétiche de Cocteau. Le film sera un immense succès, qui contribuera à imposer son réalisateur comme un grand cinéaste et qui fera passer Jean Marais au statut de jeune premier au rang de vedette.
1960 - Palme d'or controversée pour "La Dolce Vita". La Palme d'or du XIIIème Festival de Cannes revient à "La Dolce Vita" de Federico Fellini. Ce film marque un tournant dans la carrière du réalisateur italien : il renonce à l'intrigue classique pour lui préférer une mosaïque d'épisodes sans aucun autre lien qu'un personnage spectateur (Marcello Mastroianni). Le film est condamné par le Vatican et hué par le public cannois. Aujourd'hui, la scène où Anita Ekberg se baigne dans la fontaine de Trevi fait partie des séquences les plus célèbres du cinéma.
1968 - "2001, l'Odyssée de l'espace" sort dans les salles françaises. L'américain Stanley Kubrick réalise, avec l'aide d'Arthur C. Clarke, un film d'une ampleur considérable pour la science-fiction. Des singes évoluent sous l'emprise d'un étrange monolithe noir. Quatre millions d'années plus tard, une mission spatiale est envoyée sur la Lune pour étudier ce même bloc mystérieux. En 2001, embarqués dans un vaisseau à destination de Jupiter et accompagnés de l'ordinateur Hal, astronautes et scientifiques tentent toujours de trouver des explications. En vain. Accompagné d'effets spéciaux d'une grande qualité, le film de Kubrick traite différents thèmes avec beaucoup de philosophie : l'évolution humaine, les risques du développement technologique, ou encore, l'avenir de l'espèce humaine, Dieu ?
1977 - Début de la saga starwars. La Guerre des étoiles du réalisateur américain George Lucas sort dans 32 salles aux États-Unis. Le film aux effets spéciaux révolutionnaires et porté par la musique de John Williams est un énorme succès. Réalisé avec un budget modeste de 10 millions de dollars, il remporte en trois mois 100 millions de dollars. Il sera couronné par 6 Oscars. Lucas investira alors dans la suite de sa trilogie : "L'Empire contre attaque" en 1980 et "Le retour du Jedi" en 1983. 22 ans plus tard, il réalisera le premier épisode de sa saga : "la Menace fantôme", rapidement suivi de "l'Attaque des clones" puis de "la Revanche des Sith". Cette nouvelle trilogie retracera le passé du terrible Dark Vador, jusqu'à la naissance de Luke Skywalker. Un nouveau mythe était né.
1983 - Sortie de "Tchao Pantin". Le film de Claude Berri, "Tchao Pantin", sort dans les salles françaises et offre un nouveau visage à Coluche. Interprétant un homme solitaire et rongé par l'alcool, Coluche est loin de ses rôles comiques de "L'aile ou la cuisse" ou de "l'Inspecteur La Bavure". Il recevra le césar du meilleur acteur pour cette interprétation.
1998 - Sortie française de "Titanic". Le film le plus cher de l'histoire du cinéma (plus de 200 millions de dollars de budget) apparaît sur les écrans français trois semaines après sa sortie américaine. Il totalisera plus de 20 millions d'entrées dans l'hexagone et sera le premier film à dépasser la barre du milliard de dollar au box-office mondial. "Titanic" rapportera à son réalisateur James Cameron et à la Century Fox 1,2 milliard de recettes et 11 oscars à Hollywood.
2005 - Sortie de la Marche de l'Empereur. Le documentaire de Luc Jacquet dédié à la marche du manchot empereur dans les déserts glacés du pôle sud débute sa carrière fulgurante. Détrônant l'habituelle explication scientifique en voix off pour une histoire poétique évoquée par des acteurs de renom tels que Romane Bohringer et Charles Berling, il fera la conquête du monde et établira le record d'audience aux États-Unis pour un film français. Cependant, la version américaine adopte les traditionnels discours scientifiques et musiques symphoniques.
2009 – Le premier avril 2009, sortie de « Frost/Nixon » de Ron Howard. En 1977, l'interview télévisée de l'ancien Président Richard Nixon menée par David Frost a battu le record d'audience de toute l'histoire du petit écran américain pour un magazine d'actualités. Plus de 45 millions de personnes ont assisté à un fascinant affrontement verbal au fil de quatre soirées. Un duel entre deux hommes ayant tout à prouver, et dont un seul pouvait sortir vainqueur. Leur affrontement a révolutionné l'art de l'interview-confession, a changé le visage de la politique et a poussé l'ancien Président à faire un aveu qui a stupéfié le monde entier... à commencer sans doute par lui-même.
Ce film retraçant un virage politique important dans l'histoire des États-Unis est une réussite et a été très favorablement accueilli par la critique.
(Merci au site « l'Internaute » catégorie histoire du cinéma, pour quelques précieux compléments d'informations.)
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Nous pouvons dire que le cinéma est très certainement le reflet de notre société, mais il n'est, et fort heureusement pas que cela. Je ne sais plus qui aimait qualifier en premier le cinéma comme une «énorme machine à rêves », il me semble que c'était Walt Disney, mais je n'en suis pas sûr. C'est je crois ce que devrait être le cinéma, pour moi en tout cas. Nous transporter durant 120 minutes environ, à travers de belles images, un scénario adroit, une intrigue, des émotions, comme le ferait un livre qui nous laisse lui, le plaisir d'imaginer à travers des mots. La lecture et le cinéma n'ont aucune connotation commune et cela m'agace d'entendre régulièrement des gens les comparer. Le cinéma et l'écriture, sont deux choses et deux démarches intellectuelles totalement différentes.
Ce qui est cependant extraordinaire avec le cinéma, tout comme d'ailleurs avec la littérature, c'est que tout est possible. Nous pouvons voyager dans le temps avec des fresques historiques plus ou moins romancées. Nous pouvons nous pencher plus ou moins profondément sur nos sociétés actuelles avec des films comme Slumdog Millionnaire ou encore Into the Wild, par exemple. Nous pouvons nous projeter dans un avenir plus ou moins lointain avec le cinéma d'anticipation souvent très intéressant puisqu'il permet pour certains, de développer une large réflexion sur nos devenirs si nous continuons d'agir comme nous le faisons. Des films comme « soleil vert », d'ailleurs tiré d'un roman, avaient en leur temps, tiré la sonnette d'alarme, permettant au plus grand nombre d'amorcer une réflexion personnelle et individuelle. De nombreux films sont d'ailleurs tirés de romans, mettant ainsi en images ce qui était déjà couché sur le papier. Le réalisateur projetant ainsi son travail de lecteur vers le spectateur avec sa propre vision des choses. Il faut alors considérer le travail intellectuel de celui-ci et non regretter les images que nous nous étions nous même projetées à la lecture de l'ouvrage.
Le cinéma reflète toujours une part de réalité, c'est inévitable, au cinéaste alors de transcender cette réalité et de nous faire entrer dans la part de fiction de son film pour réussir à nous captiver et nous intéresser à ses intentions. Souhaite-t-il nous divertir, nous instruire ou nous impressionner ? Raconte-t-il suffisamment bien son histoire pour nous captiver ? A nous ensuite de fournir un travail d'imagination, un travail intellectuel ou tout simplement nous laisser aller à rêver. Le cinéma est simplement la mise en images de l'imaginaire du réalisateur, « la projection visuelle d'un scénario. C'est une autre manière d'écrire. »
Le cinéma ? ... Le mot de la fin.
En ce qui me concerne, j'aime tous les genres, à partir du moment où celui qui me raconte une histoire réussit à me captiver d'une manière ou d'une autre. Et il y a des milliers de manières de raconter une histoire et il y a des milliers d'histoires. J'aime le cinéma pour ce qu'il me procure, une évasion furtive, une part de rêve. J'aime le cinéma lorsqu'il dénonce. J'associe aujourd'hui, comme beaucoup d'entre nous, le cinéma à une distraction, juste l'envie de passer un bon moment
Et pourtant, en relisant le petit historique plus haut, l'on se rend compte que le cinéma nous avait déjà mis le nez dans notre caca depuis plus d'un siècle !? Alors, le cinéma un art mineur ? Certainement pas ! … Avec la littérature, c'est un peu pareil n'est ce pas ?
Bien à vous.
Quelle belle rétrospective ! J'avais oublié certains films et ce qui les entoure encore... Et je suis d'accord avec toi sur le choix du titre.
· Il y a plus de 6 ans ·Sy Lou
Le cinoche, comme les bouquins font partie de notre culture. Culture générale toujours perfectible d'ailleurs. Ce texte, réédité ici, m'a fait me rappeler que je devais voir "Frost/Nixon"
· Il y a plus de 6 ans ·depuis un moment, par exemple. Mais si je ne l'ai pas encore vu, c'est que j'ai perdu mon temps à regarder des films américains de super héros ! :o) Merci pour tes lectures;
daniel-m
La vie est plus intéressante que le cinéma, et on s'fait beaucoup trop d' cinéma dans la vie...
· Il y a plus de 6 ans ·arthur-roubignolle
C'est une jolie formule ! :o)
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m
Merci
· Il y a plus de 6 ans ·odess
Merci à toi !
· Il y a plus de 6 ans ·daniel-m