Le clochard et le Parfum

sabsab

Les clochards à Paris ce n'est pas ce qui manque. Le nouveau qui a élu domicile en bas de chez moi tient son rôle à merveille. Il est intemporel et a tout l'air d'un personnage Dickensien avec ses 15 sacs poubelles, sa longue barbe blanche défraichie, sa vieille peau striée comme une pomme pourrissante, son bonnet sale et troué et ses mitaines aux doigts. Il ressemble au Père Noël qui serait tombé dans une décharge, sauf que sa hotte poubelle n'est pas farcie de jouets, mais de livres, d'un tas de livres et qu'il se balade avec un sac de couchage en guise de rennes. L'autre jour je l'ai même surpris entrain de lire Le Parfum dePatrick Süskind! Ainsi va le monde, nos miséreux sont plus instruits et cultivés que les hommes qui gouvernent notre pays.

Je ne suis pas sure qu'il soit possible, en l'état, de remplacer la bouteille de gnôle par un bon roman, mais sans doute a-t-il compris que pour s'échapper de ce triste monde, la lecture était encore le plus noble moyen.Faut que je pense à lui apporter quelques bouquins et y glisser un bifton comme marque page.


Cet homme là a du goût. Le Parfum est à lire si ce n'est pas déjà fait, car il faut découvrir l'histoire "d'un des personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque (XVIIIe)".

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