Le corps de pierre soupire

rechab


Ici le corps de pierre soupire,
s'abandonne sous la marche
                             des géants .
Ils ont taillé le plateau
à grands coups de serpe,
- Mais c'était y a longtemps - .

Le Méjean dégouline de soleil,
et filtre son or,
dans celui des chênes
et des frênes :
- les chemins ombreux,
des voies de l'automne.

De gros nuages sont venus
s'essuyer leur front gris,
faire se ployer les branches,
              avec la neige brune
de feuilles prenant leur envol
jouant avec les oiseaux.

L'eau a couru en ruisseaux,
Il en reste des traces :
Des flaques à la surface
des chemins,      et le tapis des mousses,
se remet à vivre après le départ
                                        de l'été.

Une chapelle naine,
Qu'on dirait " de poche"
se blottit au creux d'un surplomb,
         une oreille collée sous la roche,
contre les eaux souterraines,
dont on entend la chanson .

        C'est un murmure continu,
qui rebondit jusqu'au Tarn:
Oui, le corps de pierre soupire,
De ses roches mises à nu,
       elles ont rendu les armes
avant de rebondir.

de l'autre côté d'une vallée étroite.
         Une route lentement se hausse,
à force de lacets et détours
appuyée sur les falaises droites,
où le royaume du causse
se défend de toutes ses tours .

Les géants se sont endormis,
épuisés par leur longue marche,
( le siège d'une guerre,
dont il n'est permis
que de voir les arches )
            du pays de Sauveterre...


RC

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