Le cri de l'insoumise

nassira

Chap 1

Carla Maras, son mari Marc et leurs gémeaux de huit ans prennent le chemin des vacances où une petite villa les attend sur la côte niçoise. C’est Carla qui prend le volant mais elle est inquiète, la présence d'un homme étrange devant son immeuble a réveillé en elle des souvenris.

Chap 2

Carla disparait dans la forêt qui borde le relais où ils se sont arrêtés pour se reposer et se restaurer à mi-chemin de leur première halte Lyon. Marc alerte la gendarmerie. Carla est amenée par des hommes menaçant et se retrouve face à leur commanditaire un homme surgit de son passé.

Chap 3

La gendarmerie passe le relais et les environs au peigne fin sans aucun résultat. L’alerte à l’enlèvement lorsqu’un témoin, un chasseur dit avoir la femme tirée de force dans une grosse voiture foncée. Marc prend une chambre dans un hôtel à appel sa sœur Stéphanie pour venir chercher les enfants.

Chap 4

Après avoir traversé quelques centaines de kilomètre sur des routes secondaires, Carla est amenée dans une cabane au bord de la mer. Toute cette histoire la replonge dans son passé. Flashback sur ce passé.

Chap 5

La vie de Mana dans le désert où son père le richissime Cheikh Nador, qui a amassé sa fortune en faisant de la contrebande règne en maitre sans foi ni loi sur son clan. Trahison, assassinat, vols, rapt caractérise la vie d’une fille qui n’aspire qu’à vivre ailleurs.

Chap 6

Son père voudrait l’imposer comme son successeur.  L'oncle propose un mariage avec son fils. Le père accepte pour éviter les tensions mais Mana décide de s’enfuir mais vite rattraper par son oncle et ses hommes, elle est violée par son cousin afin de la lier au clan, considérant cela comme un mariage consommé.

Chap 7

Meurtrie et trahie, la jeune femme arrive à déjouer la surveillance de son clan et s’enfuie de nouveau en s’enfonçant dans le désert. La soif, la chaleur, la fatigue et la terreur eurent raison d’elle et elle git inconsciente sur une dune lorsque Marc et un groupe de touriste lui portent secours.

Chap 8

Traquée par les hommes du clan, Mana cherche un refuge dans la ville côtière ou elle avait atterrie. Elle suit le groupe de Marc et se cache dans leur petit bateau. Découverte au large, Marc qui se sent attirer par elle, décide finalement de l’aider.

Chap 9

Retour au présent : Mana est ramenée chez elle par le bras droit de son père l’homme au nom d’oiseau mais ce n’’est plus son père qui règne c’est l’oncle Mustapha qui a assis sous la luxueuse tente à la place du père. Mana ne comprend rien et va découvrir petit à petit l’effroyable plan joué par l’oncle pour devenir le maître incontesté. Mana décide de rester pour découvrir ce qui était arrivée à son père et pourquoi donc l’oncle a-t-il si besoin de sa présence.

Chap 10

Mana arrive à joindre Marc et lui raconte tout. Elle demande son aide mais encore une fois le destin va jouer pour elle.

Chapitre 1

Dès le premier regard qu’elle avait posé sur l’homme qui se tenait à distance respectable d’elle, Carla Maras comprit que quelque chose n’allait pas. L’homme, très grand, brun avec des cheveux noirs ne lui disait rien. Mais, il se dégageait de lui quelque chose qu’elle ne définissait pas et qui lui donnait des frissons dans tout le corps.

Carla n’en était pas à son premier pressentiment, pourtant. Durant toute sa vie, elle avait obéi instinctivement à ces signaux d’alarme, elle avait comme un tic-tac en elle qui sonnait dès qu’elle se sentait en danger. Néanmoins, cela lui avait été utile durant toutes les épreuves qu’elle avait passé, alors pourquoi nier cela aujourd’hui ?

Depuis dix ans qu’elle était partie, c’était la première fois qu’elle se sentait menacée de nouveau, de regarder par-dessus son épaule comme elle le faisait maladivement avant. Depuis si longtemps, elle n’avait plus ressenti cela, avait laissé de côté ses inquiétudes. Sa peur étant devenue plus confuse que réelle, se nourrissant plus de son imagination. Mais avec le temps tout avait disparu, seule parfois les nuits quelques cauchemars lui rappelaient certaines choses.

Mais, par rapport à tout ce qu’elle avait ressenti jusque là, l’apparition de cet homme aux épaules larges, au dos un peu voûté, l’avait vraiment inquiété, l’impression qu’il dégageait n’était pas pour la rassurer. A moins qu’il s’agisse encore de l’un de ces moments de grande lassitude qu’elle redoutait et qui surgissaient parfois comme ça dans sa vie.

Voila trois jours que cela s’était produit, enfin qu’elle fit cette rencontre en rentrant de son bureau un soir et qu’elle se trouva sur le chemin de cet homme. Il était debout contre la porte cochère de son immeuble. Les jours suivant, elle ne prêta plus attention à tout cela, tant elle était plongeait dans les préparatifs de vacances, voila des mois qu’elle n’attendait que ce départ et elle n’allait pas tout foutre en l’air pour des appréhensions.

Mais le matin du départ, dès qu’elle avait installé ses gamins dans la voiture,  ses valises et tout son bric-à-brac dans le coffre et qu’elle prit le volant en jetant un regard tendre à son époux encore mal réveillé assis à côté d’elle, elle remarqua une voiture, une Bentley foncée, garée à deux pas d’elle, toutes lumières éteintes. Elle n’aurait pas attirée son attention, si la main d’un homme n’était pas apparue hors de la vitre pour jeter une cigarette allumée. Carla démarra sèchement la voiture comme exaspérée quand elle ne comprenait rien à ses émotions et prit la direction nord-ouest pour rejoindre le Bd périphérique. Elle réprima l’envie de pousser sur l’accélérateur tant ses routes étroites aux multiples virages la fatiguaient. Au bout d’un moment, elle vit avec soulagement la sortie sur l’autoroute 666. Son objectif l’Lyon, la première étape sur cette route de voyage.

Sur la banquette arrière de la grosse voiture, une berline noire, ses gémeaux âgés de huit ans se chamaillaient comme d’habitude mais pour une fois elle les laissa faire. Elle se contenta de jeter de temps à autre un regard sur le rétroviseur pour voir qu’ils ne se faisaient pas trop mal en se tapant dessus. Les mains sur le volant, elle essaya de garder les yeux sur la route mais ses pensées vaguaient vers autre chose. Jamais elle ne s’était sentie si déconcertée si désemparée et ne comprenait pas pourquoi, tout était tranquille dans sa petite vie.

Elle jeta un regard vers Marc son mari, il s’était assoupi dès que la voiture avait démarré. Il avait passé une nuit blanche à cause d’un repas copieux, des spaghettis à la bolognaise arrosés d’un vin assez corsé. Elle rapporta aussitôt  son attention sur l’asphalte qui filait à toute allure sous les roues de sa voiture. Clara n’aimait pas trop conduire mais ce matin, elle y était contrainte sinon ils auraient raté ce départ de vacances. Voila trois ans qu’elle attendait ce moment, les affaires de Marc ne lui avait jamais permis de prendre des congés mais à force d’insister, elle était arrivé à l’en extraire du moins pour une quinzaine de jours. Elle avait loué une petite maison sur la côté niçoise et espérait bien profiter d’un bel été.

Le silence brisa d’un coup le cours de ses pensées. Les gémeaux avaient cessé de jouer depuis un moment déjà. Ils s’étaient endormis sans qu’elle ne se rende compte. Ils sont si adorables comme ça, pensa-t-elle avec une pointe de culpabilité, vu qu’elle les avait arrachés à cinq heures du matin à leurs petits lits. Elle les regarda attendrie, un moment puis refixa la route, aussitôt les bourdonnements reprenaient dans sa tête en bousculant des idées incohérentes. Qu’est-ce qui m’arrive donc, pensa-t-elle, depuis quelques jours, des sommeils agités, des cauchemars incompréhensibles, des réveils au milieu de la nuit en sursaut, en sueurs avec la sensation de suffoquer.

Le paysage changea vite de visage, des poteaux électriques remplaçaient les arbres, quelques buissons verdâtres ornaient les vastes étendues de terre, puis au lointain l’on devinait une chaine de montagnes basses. Elle roula encore quelques heures, plongée dans ses pensées, en essayait de démêler le fils de ses idées, de se concentrer sur « le quoi ou le qui » qui avait déclenché de nouveau ses cauchemars. Pourquoi le passé, après toutes ces années, reprenait subitement forme et corps en elle. Dix ans sont passés depuis tous ces évènements, pensa-t-elle, dix ans, pourquoi tout semble refaire surface maintenant. Elle sentait presque l’odeur de son père derrière elle, un mélange de tabac et de citron envahissait ses narines.

Il faisait sec et chaud, le soleil presque au zénith tapait diablement sur la carrosserie de la voiture, l’impression que l’été venait de prendre à cet instant précis sa véritable croisière. Carla mit en marche le climatiseur avant de regarder sa montre, il n’était pas loin de midi, cela faisait presque quatre heures qu’elle roulait.

Un panneau lui indiqua qu’elle n’était qu’à quelques kilomètres d’une aire boisée avec un relais routier. Elle surveilla attentivement la sortie pour ne pas la rater, en posant légèrement le pied sur le frein pour ralentir un peu. Elle s’y engagea aussitôt que le sentier s’offrit à elle sur la droite et roula encore un peu. Le bruit des pneus qui crissaient sur les graviers réveilla les gémeaux qui s`exclamèrent en même temps ;

-   Maman, maman on est arrivés ! Elle est où la mer.

-   Mais non mes chéris, on va juste se reposer un peu et manger quelque chose. Vous n’avez pas faim, un bon hamburger ça vous dit ?

-    Oh oui, oh oui ! Crièrent les enfants

La joyeuse agitation réveilla Marc qui regarda autour de lui.

-   On est où

Avant qu’elle ne lui réponde, un chalet en bois apparait au bout de l’allée, en avant plan d’une haie de sapins et de hêtres. Il se confondait presque avec les bois de la forêt boisée qui s’étendait à perte de vue derrière lui. Dès que la voiture s’immobilisa dans le petit parking, Marc mit pieds à terre, heureux de se dégourdir les jambes. Il s’étira un moment, respirant à fond l’air pur et frais qui le ranima d’un coup. Les garçons affamés courraient déjà vers le chalet.

-  Va les rejoindre Marc, je voudrais marcher un moment.

-  Tu vas bien mon cœur ?

-  Oui bien sur, ne t’inquiète pas, je voudrais juste me détendre un peu avant de reprendre la route.

Carla s’engagea dans le chemin forestier qui partait devant elle en se multipliant en autant de petits sentiers qui courraient furtivement entre les arbres.

Au moment où elle s’enfonçait sous la lumière diffuse des hêtraies, une voiture noire se gara à côté de la sienne. Elle ne remarqua pas les trois hommes qui y descendirent.

Elle suivit un chuchotement d’eau, plus bas, caché, nonchalant et solitaire un petit ruisseau jouait avec des feuilles et des branchages touffues qui le taquinaient de quelques caresses. Elle retira sa chemisette à carreaux bleue, plongea un bout dans l’eau, s’épongea avec le cou, les joues, les cheveux, mouilla un peu son tricot de peau à bretelle,  avant de s’asseoir sur le bord pour se relaxer. Elle sortit de son sac un peigne et une glace pour se recoiffer.

L’intérieur du relais était frais et propre. Des tables en bois étaient disposées les unes contre les autres dans le coin restaurant, couvertes de petites nappes à carreaux rouges, un rien de carte postale touristique, une autre couleur aurait paru déplacée ou inadéquate. Du fond les cuisines, séparées par une lourde porte battante qui facilitait le passage des plats sans trop de dégâts, dégageaient une bonne odeur de viande grillée et un relent de café fort. Marc eut toutes les peines du monde à entrainer les gémeaux vers les toilettes, ils avaient besoin de se soulager et de se débarbouiller avant de passer à table. Mais, ils étaient trop affamés et surexcités pour se faire entendre. La fatigue, l’insomnie et l’exaspération eurent raison des dernières bribes de patience de Marc qui les menaça d’un retour immédiat à la voiture sans bouffe ni Coca. Sa voix s’était si durcie que cela surpris les quelques voyageurs et touristes attablés, les gamins comprirent qu’ils devaient obéir sans plus attendre.

C’était le bruit de brindilles cassées et des roulements de pierres qui arracha Carla à sa méditation. Elle fronça les sourcils et se retourna pour inspecter les lieux, mais sans aucune inquiétude, certainement des promeneurs ou Marc qui la cherchait, se dit-elle. Pourtant, son instinct la titillait, elle frissonna et se rendit compte que quelque chose l’effrayait,  non sans en définir la nature de ce pressentiment.

Carla décida de rebrousser chemin lorsqu’un mouvement brusque se fit derrière elle, et qui se termina par un cri étouffé : une main l’empoignait par les cheveux et lui tirait la tête en arrière violemment, l’autre s’était abattue sur son visage, se plaquant sur sa bouche, l’empêchant de crier. Elle était si désarçonnée par le choc et saisie de terreur qu’aucun son n’aurait sorti de sa bouche même si elle le voulait. L’homme la maintenait solidement contre lui, lui interdisant tout mouvement, bouger devint douloureux pour elle. Un autre homme se planta devant elle, lui offrant un visage froid et des yeux d’un gris d’acier. Le cœur de Carla cognait fort et très vite, ses jambes ne la portaient plus, toute sa terreur venait de ce regard-là. C’était l’homme vu au-bas de chez-elle.

 -  Ah ! Te voila donc princesse Mana ou dois-je dire Carla. Tu vas nous suivre tranquillement sans faire d’histoire, penses à tes deus gamins et à notre tueur dans le relais avec eux. Aurais-tu oublier les habitudes de ton cher père,  tu sais très bien qu’on ne se déplace qu’à trois, il dit que le chiffre trois lui porte chance. Le fil d’Ahmed est dans le relais. Tu te souviens d’Ahmed le tueur de ton père n’est-ce pas princesse, son fils Tarik est pire que lui, un vrai monstre sans foi ni loi. Un coup de fil de nous et adieu ta petite famille.

A l’évocation de ses deux garçons, une terreur immense la secoua, et la peur visible passa dans ses yeux verts.

Pour la convaincre que sa menace n’était pas vaine, l’homme de main de son père lui plaqua sous les yeux son téléphone mobile et fit défiler une série de photos des gamins, photos prises sur plusieurs jours, scènes de vie quotidienne des gémeaux, foot, piscine, fête foraine, école.

Puis une photo récente prise à l’instant dans le chalet-relais.

-  Ton père est devenu capricieux, quel intérêt de te ramener après toutes ces années, alors que nous avions abandonné les recherches te concernant. Pour  nous tous tu étais morte. 

Les deux hommes l’escortèrent sur un petit chemin de terre qui se prolongeait au devant en labyrinthe dans une forêt qui n’en finissait plus. Au devant elle, elle vit une petit route départementale et la Bentley foncée, aperçue déjà ce matin. Elle réprima violemment ses larmes en pensant aux enfants et à Marc, elle aurait aimé les rassurer. Comment vont-ils réagir à sa disparition ? Ils vont faire quoi sans elle dans ce relais, sur ce chemin de route qu’ils ne voudront pas quitter. Elle détacha son bracelet en cuir tressé, fabriqué par les enfants dans l’un de leurs après-midis créatifs et le laissa tomber sur les feuilles qui jonchaient les sous-bois. Elle le savait léger et ne ferait aucun bruit, peut-être cela rassurerait les siens s’il le trouvait. Plus geste désespéré que vraiment réfléchi.

L’homme au regard d’acier ouvrit la portière et la poussa sur la banquette de skaï noir. Elle recula au fond du siège, apeurée, désespérée. Un homme qu’elle n’avait pas vu jusqu'à maintenant s’installa près d’elle, les deux autres visiblement plus jeunes, montèrent devant et l’un d’eux prit le volant.

Elle n’eut aucune peine à reconnaitre celui qui s’était glissé à ses côtés même s’il était accoutré d’un costume européen, si cintré qu’il faisait ressortir les saillis d’une musculature protubérante. Jamais, elle n’aurait pu oublier cet homme, c’était son pire cauchemar, il l’avait traqué pendant des jours dans le désert. Elle le craignait plus que tout et il le savait, c’est pourquoi il lui offrit un vilain sourire moqueur et triomphateur.

-  J’ai fini par te retrouver Mana, il m’a fallu dix ans mais te voila entre mes mains. Personne ne m’échappe tu dois le savoir. L’humiliation que j’ai subie par ta faute gronde encore en moi. Si j’avais une quelconque décision, je t’aurai tuée et enterrée ici dans ces bois étrangers mais ma mission est de te ramener vivante chez-nous.

 Quelques trente minutes plus tard, Marc se rendit compte que Carla ne revenait pas. Il demanda à la serveuse de garder un œil sur les gamins le temps d’aller voir ce que faisait sa femme. Il fit un tour dans le parking, regarda dans la voiture, alla inspecter les lieux autour du relais, regarda derrière la station service, avant de s’aventurer à son tour sur le sentier bois. Après avoir assez pénétré dans la forêt, il se mit à crier le nom de sa femme, de le hurler par moment, rien, rien, aucun bruit sauf l’écho de sa voix qui devenait incertaine, tremblante. Les inquiétudes l’assaillaient, ses jambes devenaient flageolantes, il commença à craindre le pire en regardant la rivière serpentait plus bas.

Il revint vers le chalet, regarda dans chacune des cabines de toilettes, alla même dans les cuisines….nulle trace de Carla. Il questionna tous les gens présents, commençait à perdre patience, à crier, à malmener les clients, les pauvres serveuses restaient pantelantes devant le désarroi de Marc et lorsque les enfants se mirent à pleurer qu’il se rendit compte de leur présence, qu’il les avait affolé. Il finit par se ressaisir et appeler les secours. Au bout d’un moment une voiture de gendarmerie traversa le parking et se gara devant un Marc perturbé et gesticulant. Il raconta d’un coup tout ce qui s’était passé depuis leur départ de Paris jusqu'à la disparition de sa femme aux deux gendarmes qui lui posèrent un tas de questions.  Mais il faillit s’étrangler lorsque le gendarme lui rappela qu’il faut attendre vingt-quatre-heures pour lancer les recherches, afin d’être certain qu’elle n’allait pas revenir ou qu’elle n’a pas disparu de son plein grès. Mars s’élança, furieux en entrainant l’un des gendarmes à l’intérieur du relais, il  pointa son doigt tremblant de rage vers ses deux gamins apeurés :

-  Une mère ne disparait pas de son plein grès en laissant ça derrière elle, dit-il en s’asseyant près des enfants qu’il tenta de sécuriser avec des sourires crispés.

L’un des gendarmes lui promit d’agir aussitôt que le délai réglementaire serait écoulé et d’être sur qu’elle n’était pas partie de son plein grès à moins d’avoir la certitude que quelque chose lui est arrivée.

-  Comment ? S’écria Marc si vous ne faites rien. Sous la table, ses genoux rebondissaient comme des marteaux piqueurs, incapable de se calmer même en présence des garçons qui restaient silencieux mais terrifiés.

-  Il va falloir venir avec nous Mr Maras, nous avons besoin de prendre votre déposition.

- Tout ce que vous voulez, juste vous devez m’aider à retrouver ma femme, vous ne pouvez pas attendre, la nuit va tomber et qui sait ce qui lui est arrivée dans ces bois.

C’était un Marc désespéré, qui retenait presque ses larmes, qui gesticulait debout, nerveusement, ne sachant que faire de ses mains, de ses bras, de ses jambes, de sa voix. Une confusion totale s’était emparé de lui et ne savait plus comment se contenir même la présence de ses enfants ne l’apaisait plus.   

- Si j’avais su que cela devait être notre dernier jour ensemble, je l’aurais pas quitté une seconde. Je l’aurai gardé dans mes bras, jamais je n’aurai relâché son étreinte.

- Soyez courageux Mr Maras, on finira par la retrouver, surement elle s’est égarée dans la forêt, elle va revenir.

Le gendarme resté à l’extérieur, entra subitement dans le chalet, le chemisier à carreau bleue de Carla dans les mains, ainsi qu’un peigne et une glace.

-  J’ai trouvé ces objets près de l’étang. Est-ce qu'ils appartiennent à votre femme ?

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