Le fruit, la maison et l'oiseau
kephas
Dans le ciel d'azur volait un oiseau,
Au-dessus d'une montagne d'horizon,
Au-dessus d'un jardin au par-terre de fleurs,
Au-dessus d'un grand arbre fruitier,
Au-dessus d'une maison rectangulaire,
Au toit de tuile vieillie.
L'oiseau se posa sur l'arbre,
Avec la ferme intention de se rassasier.
Le fruit s'écria :
Avant d'être convoité par toi,
J'ai dû combattre le bon combat,
De la vie fragile, qui ne tient qu'à un fil !
J'ai dû transformé mon être sans cesse balancé,
Entre le grand jour lumineux et le sombre abîme !
J'ai dû résisté aux éléments, à la pluie et aux vents !
J'ai su préserver mon trésor intacte,
Bien accroché à ma branche !
Maintenant, en tant que fruit accompli,
Je fais parti de la multitude de l'arbre !
Arbre sans lequel je ne serais point né,
Mais ensemble, nous participons à sa beauté !
Parce qu'alors, sans fruit, il serait stérile et mort,
Bon à être coupé et jeté au feu !
L'oiseau lui répondit :
Certes, tu es un fruit et tu portes la vie,
Mais c'est la branche qui te porte !
La branche porte les fruits,
Mais c'est le tronc qui la porte !
Le tronc porte les branches,
Mais ce sont les racines qui le portent !
Les racines portent l'arbre,
Mais c'est la terre qui les porte !
La terre porte les racines,
Mais c'est Dieu qui porte la terre !
Nous sommes tous unis par cet élan vital,
Et nous nous soutenons tous l'un l'autre.
Après avoir épargné le fruit,
L'oiseau s'envola et se posa sur le toit de la maison.
La maison rectangulaire s'écria :
Avant d'être la maison de leur rêve,
C'est dans leur corps que j'ai pris forme !
Nourri par leur chair et leur sang,
C'est de leur esprit qu'ils m'ont insufflée la vie !
Ils m'ont érigée pierre à pierre,
Élevée de l'ombre à la lumière !
Ils m'ont sauvée des eaux,
Tirée des flammes !
Maintenant, en tant que maison bâtie,
Je suis le parfum de leur vie !
Je suis l'abri sûr qui protège leur corps !
L'autel sacré qui célèbre leur amour,
Le foyer qui réchauffe leur cœur !
L'oiseau lui répondit :
Certes, tu es le fruit de leur effort,
Et ils se disent dans leur âme,
Nous avons bien travaillé,
Nous voilà en sécurité maintenant !
Nous avons beaucoup de biens en réserve,
Reposons-nous, mangeons, buvons et réjouissons-nous !
Mais Dieu leur dit : Insensés !
Cette nuit même votre âme vous sera redemandée,
Pour qui sera-ce ?
N'amassez pas des trésors sur la terre,
Où la ruine les guette !
Mais amassez des trésors dans le ciel,
Ou rien ne peut les détruire !
L'oiseau s'envola et reprit son vol,
Au-dessus des toits...
Au-dessus des jardins...
Au-dessus des montagnes...
Dans le ciel d'azur...
Kephas.
qui n'a jamais pêché
· Il y a presque 3 ans ·... pose la première pierre,
jusqu'au faite de la maison...
Quand elle sera terminée,
tu verras s'élever l'horizon
toujours plus haut .
En quittant la terre
après une vie bien remplie,
élevée d'ombre et de lumière,
tu côtoieras les oiseaux
avant d'entrer au paradis,
et ta maison paraîtra toute petite
( c'était celle de ton rêve ),
Mais, comme la vie est brève
tu demanderas à ceux
qui t'ont succédé
s'ils se félicitent
d'y habiter
comme un bernard-l'hermitte
abrité dans ta coquille
pour y fonder famille.
C'était sans doute
un habitat provisoire
un peu trop insolite
pour qu'on y demeure :
trop proche de l'autoroute
et de sa trajectoire
elle sera détruite
( c'est ainsi que les rêves meurent )
La ruine les guette
et rien ne les rachète,
Dieu a autre chose à faire
que de s'occuper des biens sur terre
- il a déjà de la peine
à entretenir le jardin d'Eden...!
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rechab
Bien, envoyé bravo !
· Il y a presque 3 ans ·kephas
Il y a une belle percée...mais il faut extraire les fautes !
· Il y a presque 3 ans ·Gabriel Meunier
Bien, merci !!!
· Il y a presque 3 ans ·kephas