Le génie autrichien n'a de cesse : Parov Stelar & sa bande aux Eurockéennes

pigeonsanspoils

Première écoute dans une vieille voiture. L'atmosphère collait à la perfection aux sons entendus. Un coup d'amour, illico presto. Une amie ventait leurs exploits scéniques : rien n'était mensonge.

Le 5 juillet 2014.

Plus qu'une révélation interstellaire aux confins de la myriade galactique. Ma plus fidèle acolyte et moi-même tenions AB-SO-LU-MENT à nous situer entre les premières et dixièmes loges. Aussi, nous chauffions nos places le plus tendrement du monde durant les 30 minutes précédant le fameux cataclysme de "l'électro-swing".


On y est : la foule déboule, et les cumulonimbus choisissent désespérément le meilleur instant pour pointer leurs narines. Mais sachez que des nuages chialant ne parviendront JAMAIS à me gâcher mes plaisirs les plus simples comme loufoques. 
La scène s'obscurcit. Des cris hystériques commencent à retentir. Les miens inclus. Bien que mon gosier ne soit pas doté de la parole, je sens qu'il en pâtit follement. L'éclairage justement coloré et tamisé débarque, accompagné du majestueux club des cinq.


EN PISTE, LES GARS!


Le doux clavier sort ses premières notes piquées. La diva au charisme insensé, aux talons de 12 centimètres et à la voix  singulière enchaîne, se fondant avec tant de naturel dans le tableau musical que c'en est déconcertant. Le Dj s'emboîte à son tour. Les paumes des mains du public s'entrechoquent ou battent un rythme aérien. Moi, j'alterne. Parce qu'il n'y a rien que je n'ai pas envie de faire hic et nunc. Trompettiste et batteur les rejoignent, et là, démence absolue. 


La bière de 50 centilitres appartenant à mon virevolté de voisin arrière m'asperge subitement les cheveux que l'on pourrait aisément confondre avec une meule de foin, et dégouline le long de mon dos, de mes bras, de tout ce qui me compose extérieurement, finalement. Et le pire, c'est que le bonheur envahit entièrement mon âme et ma chair à ce moment précis. J'essaye vainement de rebondir sur Gaïa, mais son aspect de bourbier fait presque office de sable mouvant et me capture au sol. Mes bottes sont faites prisonnières, et ne rêvent que de croiser leurs souliers charmants pour une proche délivrance. S'ajoute à cela le tuyau du "camelbak" (sorte de gourde en poche) du spectateur placé devant moi, qui vient tamponner mon front à chaque soubresaut de l'individu. J'ai dû perdre quelques neurones en route. Mais qu'importe.


L'effort (qui n'en est pas véritablement un) physique est si intense que la sudation ne souhaite pas m'épargner. J'alimente presque seule le marais sous mes pieds, et trime de plus en plus pour m'en défaire. Sale cercle vicieux. Des confettis dégringolent du ciel, et viennent se perdre dans ma jungle capillaire, pénétrer dans l'entrebâillement de mon sac à dos, ou bien finissent par adhérer solidement à mes zygomatiques.


Mes paupières se relâchent de félicité lorsque le saxophoniste nous fait grâce d'un solo à vous couper monstrueusement la chique. Un monde parallèle apparaît,  comme si mes esgourdes captaient cette hécatombe mélodique en plus des hurlements de la foule à partir d'un bocal servant usuellement aux poissons de Chine. Jamais auparavant un concert ne m'avait tant enivrée, hors les quelques ridicules gorgées de houblon. J'ai eu le tubercule tout du long, accompagné d'un sourire XXL. Continuellement.


Vivre et ressentir une telle liberté demeure rarissime lorsqu'un univers opposé à l'onirisme nous aspire quotidiennement.

Transcendance optimale. De Z à A.

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