Le Ginkgo biloba

Il est plus simple de parler d'abord de l'entretien de cet arbre d'exception puisqu'il n'y en a pas ou presque, plutôt que de parler de lui et de le décrire. C'est pourquoi je commencerai par vous dire de le planter à l'automne, de le protéger du froid au pied les deux premières années et de l'arroser juste ce qu'il faut durant cette même période. Vous aurez ensuite trois à cinq cents ans pour le regarder grandir, grandir, grandir. De par la très grande taille qu'il atteint à l'âge adulte, le ginkgo est réservé aux grands jardins et aux parcs. J'encourage cependant tout le monde d'en planter car on le voit trop peu. L'arbre a une croissance assez lente, vous aurez donc tout le temps de le voir prospérer.

Le Ginkgo est un arbre d'exception et lorsqu'on y regarde de plus près, il est carrément intrigant. Les botanistes l'ont classé dans les conifères, mais cela n'en est pas un, en fait, il est inclassable puisqu'il est le seul rescapé de sa grande famille. Il y a plusieurs centaines de milliers d'années, alors que dame nature se cherchait encore, alors que le grand bouillon de la vie débordait de partout, alors que les dinosaures et d'autres créatures incroyables peuplaient notre terre, un végétal ne savait pas vraiment dans quelle direction il devait évoluer, entre animal et végétal, il hésitait. Il produisait des fruits. Rien de bien particulier à cela, mais dans ses fruits, il n'y avait pas de graines, mais un embryon de plantes et ses fruits s'apparentaient à des … œufs. La texture de ses feuilles en forme de queues de poissons ressemblait à de la … peau. De plus, il faut à madame Ginkgo un mâle puisqu'elle est femelle. Lorsque le soleil venait à manquer et que la saison changeait, ses feuilles prenaient une magnifique couleur or pour tomber ensuite à terre, ce qui à l'époque était une révolution chez les plantes. L'arbre a traversé le temps sans rien changer ou presque. Il a survécu à tous les cataclysmes, à toutes les catastrophes. Faut-il parler des Ginkgos qui ont survécu à la bombe d'Hiroshima. Ils sont aujourd'hui vénérés comme des dieux au japon, symboles de la résurrection par tout un peuple.

Pour la petite histoire, son appellation populaire d'arbre aux quarante écus ne viendrait pas de la couleur automnale de ses feuilles, mais lorsque au 17^ème siècle l'arbre qui arrivait de Chine en Europe par le biais de marchands ambulants, un individu mal intentionné n'aurait proposé que quarante écus à un marchand ivre mort pour l'acquérir.

Cet arbre est aujourd'hui menacé d'extinction à cause de, devinez qui, l'homme. Non pas à cause de la pollution, il est à l'épreuve du pire, mais pour une raison encore plus stupide et insidieuse. Lorsque les fruits (les œufs) de l'arbre tombent à terre en automne, ils pourrissent et dégagent une odeur nauséabond (c'est vrai, ça fouette !). Pour éviter cet inconvénient, on ne plante plus que des Ginkgos mâles. A terme, il n'y aura plus de femelles pour perpétuer naturellement l'espèce, la reproduction sexuée étant la seule qui assure le brassage génétique et donc l'évolution (c'est d'ailleurs une notion très généraliste). Le Grand et Majestueux Ginkgo risque donc simplement de dégénérer avant de … disparaître.

Le Ginkgo ne connaît aucune maladie, aucun parasite, il est utilisé en médecine et en phytothérapie pour soigner des maladies liées à la circulation sanguine, c'est le meilleur bouclier contre l'AVC parait il, c'est aussi un tonifiant et une infusion régulière de ses feuilles rallongerait la vie et toutes nos capacités intellectuelles et physiques. Certains lui approprieraient même des vertus aphrodisiaques. Cet arbre m'inspire l'admiration, l'humilité et un grand respect.

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Amis de la « culture », … Bonsoir ou bonne nuit, c'est selon :o)