Le goût du Malabar.

- Tu sais Philippe, il y a des moments qu'on ne peut pas oublier, d'autres ou l'on se dit: j'ai déjà vécu cette scène là quelque part...Tiens vas-y, sent moi çà ! Met ton nez et pioche ! Lilie me tendait un pot de forme confiture, cintré de métal et d'une pastille orange de caoutchouc autour, comme on tend des fleurs vers quelqu'un pour lui plaire. Dans un doigt rapide sur la bague d'acier, dans un clic d'ouverture et dans un nouveau - Vas-y , sent moi çà ! je me soumettais au jeu, le nez dedans le pot et Lilie. Elle portait une petite robe à fleurs , un collier de pierres de couleurs, des marques de soleil, des bracelets qui faisaient du bruit, des pieds nus dans des botillons de cuir américain, et un cul couvert de sable et de vent d'une semaine à Hossegor. Sa poitrine perlait d'huiles essentielles et sa bouche se tenait proche de la mienne. Dans le dedans de la boite il y avait l'odeur de l'enfance et le goût du sexe mélangés. J'étais dans des Malabar, dans des décalcomanies de transfert, dans un Hulk d'image et des pouvoirs fantastiques. Nos mains se déshabillaient, une à une vers le moment là...