Le jour où je suis mort
Caïn Bates
En fait, il y en a eu plusieurs mais ce n'est pas le sujet. Du moins, ce n'est pas vraiment de ce jour dont je vais parler. Je suis constamment en train de mourir, nous le sommes tous.
Bref, venons en au fait. Ce n'est pas le fait de mourir qui est dérangeant, c'est plutôt d'attendre de mourir, d'en avoir peur, de ne pas y penser, de trop y penser. Et pourtant, c'est une phase obligatoire...
Plus important et inévitable que la Mort, il y a la souffrance. Elle est présente sous tellement de formes que certaines peuvent encore nous être inconnues.
La souffrance doit être chérie plus encore que son absence nous rassure. Sinon, qu'aurait on pour la remplacer ? Du vide ? Un sentiment d'être incomplet ? Connaîtrions nous le plaisir sans la souffrance ?
Je sais que vous me répondrez que l'on ne peut se complaire dans la souffrance, qu'il n'est pas sain d'y penser sans raison. C'est que vous n'avez pas compris son utilité. Ou certains diront qu'ils ont su s'en accommoder avec le temps, ça ne fait que démontrer que vous ne l'avez pas choisie mais qu'elle a été subie. Et c'est là que ce n'est pas sain.
La douleur, le chagrin, la mélancolie, tout ce cocktail de sentiments inconfortables ne sont que des outils qui ont été directement catégorisés comme des armes alors qu'ils sont le bouclier le plus solide, l'abri le plus protecteur, le brasier le plus réconfortant.
Quoi de mieux qu'un désert pour prêcher la souffrance tandis que nos camarades poètes, écrivains et que nos amis lecteurs nous quittes les uns après les autres ?
Les paumes nues rougies par le soleil et les chevilles brûlées par le sable chaud, crions à nous arracher la voix leurs glorieux vers dans cet écho bon qu'à ne nous rendre nos propres mots. Arrachons nos chairs déjà meurtris pour revêtir leurs peaux si neuves, essayer leurs plumes si spéciales. Ne nous arrêtons pas à l'encre aussi virtuelle soit elle, c'est le sang qui retranscrit le mieux les émotions.
Votre confort est temporaire, illusoire. Embrassez la souffrance.