Le jour où on m'a demandé d'écrire sur Paris

Mettons les choses au point, je ne suis pas parisien. J'étais, dans un passé pas si lointain, autant attiré par la vie parisienne que ma voisine aime écouter "Jump Around" d'House Of Pain. Ma voisine à 82 ans.

Ca ne veut pas dire que je n'aime pas Paris, j'y suis allé 2 jours. Pour la première fois de ma vie à 22 ans. J'aime bien Paris pour tout vous dire, c'est grand, c'est beau, pour le provincial que je suis, et même plus que ça, pour le breton que je suis, Paris est sur une autre planète. On comprend mieux le titre de ce livre du peu recommandable géographe Jean-François Gravier : "Paris et le désert français". Surement situait-il la seule oasis dans ce désert du côté de Vichy. Non, je ne cherche point à m'écarter du sujet principal. J'ai plein de choses à dire sur Paris, croix de bois, croix de fer, tellement que je ne pourrais pas tout dire ici. 

Quand on arrive dans Paris, on arrive de nulle part. Le sous-sol nous recrache. On naît dans Paris. Je peux dire que je suis né à Paris, le 4 septembre 2011. Et mes yeux de nouveau-né ont voulu tout voir d'un coup, d'un seul. J'ai lu La curée de Zola, je sais tout sur ce que Haussmann a fait de Paris. J'ai écouté MC Jean Gab'1, Java, je connais les stations de métro et les réputations des quartiers. Les noms me sont familiers, j'ai joué au Monopoly, je regarde les infos, je jette parfois un coup d'oeil à la presse, parisienne ou pas. J'ai vu des films tournés à Paris, oui car nous avons des cinémas ici en Bretagne, et même l'ADSL. Et même la TNT, mais ça on s'en passerait très bien. Voilà, j'ai lu, j'ai entendu, j'ai vu. Mais jamais je n'ai senti Paris, jamais je n'ai touché Paris. Jamais je n'ai vécu Paris. 

Comment? Comment les parisiens peuvent-ils se plaindre? Voilà la première question que je me suis posé. Après j'ai pris des photos et j'ai mangé dans le parc des Tuileries tout en me retenant de donner de l'espoir en mie de pain aux pigeons. La deuxième question que je me suis posé, c'est de savoir pourquoi le Louvre est fermé le mardi. Tout comme le musée de l'évolution. C'est bête quand on va à Paris un mardi et un mercredi, et que l'on est jeune étudiant en histoire, ce qui veut dire entrée gratuite et tourisme culturel. 

Sinon j'ai pris le métro, à peu près toutes les lignes. Le métro c'est une expérience au départ (j'avais déjà pris le métro à Rennes, mais à Rennes chers amis il n'y a qu'une ligne...) , on est content de bien se repérer, de voir des vrais parisiens, et puis une fois que l'on a goûté à la chose 3,4 fois en 2 heures, ça devient banal, l'excitation n'est plus là. En fait c'est comme le bus mais c'est sous terre, donc en moins bien, ça c'est sur. Gast. 

Je ne vais pas raconter mes exploits touristiques, à moins que cela intéresse quelqu'un de savoir que j'ai cherché Le café de Flore pendant 30 min à Montmartre.

Je voudrais juste dire que si Paris, en un jour improbable, pour je ne sais quelle raison, venait à disparaître, j'aurais le coeur brisé en mille morceaux, en colère contre moi-même d'avoir fait dans ma vie de Paris un lieu si lointain, si peu sensible, juste des images, dégoûtée de ne pas connaître ces moindres mystères et recoins. En 2 jours, cette ville m'est devenu familière, j'y gagnais mes repères. J'ai goûté Paris. J'en recommande directement une pleine bolée. A bientôt amis parisiens.