Le jour se lève

aile68

Le jour se lève sur un soleil transparent, laissant l'aube se répandre sur les herbes folles et les robes blanches de jeunes vierges énamourées. Là sur les boutons en fleurs, des baisers d'amitié, qui en disent long sur les promesses du printemps. Jeunes filles, jeunes gens si proches et si loin, dans leurs regards de braise, l'amour s'arrête, se fige en un nuage blanc, comment dire je t'aime? Quelque chose à apprendre des plaintes amoureuses, vent de fleurs passager, la brise caresse les joues des enfants qui courent dans le square, fleurs et cheveux s'emmêlent à jamais. Quand le printemps cède le pas à l'été, un soleil encore plus transparent étend ses rayons à travers les vitres en un jeu d'ombres sur les murs et les rideaux striés des fenêtres ouvertes. Bain de lumière, bain de soleil, écrire au dos d'une carte, "il fait beau, les oiseaux chantent!". Arroser les plantes de la voisine, nourrir le chat plaintif puis dans le balcon parler jusque tard avec les frères et soeur. Quand il fait chaud, très chaud, une chaleur caniculaire, le temps s'arrête sur les places et les trottoirs, et les fontaines ne sont plus que jeux d'eau éclaboussants. Les gens, les voitures se traînent jusqu'à l'automne qui jaunit et roussit, couvrant le sol d'un tapis feuillu et craquant. L'été s'invite encore, il devient indien, sympathise avec le gardien du square qui s'éponge le front d'un grand mouchoir à carreaux. On a du mal à imaginer que la neige immaculée couvrira les collines et les montagnes. Parfois le froid est de la partie avec ses matins sombres, au premier jour de l'hiver, il y a un peu plus de lumière, c'est les bougies de la planète entière qui s'allument pour dire que Noël arrive. 

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