Le labyrinthe des sons.
Stella Arccopinto
Le petit Léon ne participe jamais aux dictée. C'est bien sa chance. Il est sourd depuis tout petit et par conséquent est dispensé de la terrible heure de la dictée. Ça ne l'a jamais déranger d'être sourd bien au contraire mais ça dérange tout les autres autour de lui: Ses camarades sont jaloux, certains ont peur, d'autres se moquent. Ses parents sont inquiets et culpabilisent d'être entendant.10/10 aux deux oreilles. Mr Babel qui assiste le petit Léon et qui lui donne la leçon, tout les jours, en langue des signes, depuis trois ans ne s'entends pas très bien avec Mme Lebref, la maitresse du petit Léon. Ses voisins ne savent pas lui dire bonjour et la boulangère du quartier parle toujours trop fort dans l'espoir qu'il entende un jour. Le petit Léon adore regarder les lèvres de la boulangère qui s'agrandissent et font des grands "o" et des grands "a" dès qu'il entre dans la boulangerie.
Nous sommes le 18 février 1983, la dictée à commencé depuis 5 minutes. Mme Lebref observe Mr Babel du coin de l'oeil. Mr Babel observe Mme Lebref sous ses lunettes. Les mouches dansent au dessus des têtes. La classe est silencieuse. Le petit Léon regarde dehors deux oiseaux sur une branche qui s'embrassent. Il est bientôt midi on entends déjà quelques ventres gargouiller. Le petit Léon ressent que le sien vibre très fort les autres doivent surement l'entendre quand tout à coup un chant limpide et clair se fait entendre derrière la fenêtre. Personne ne se retourne. Léon semble être le seul à entendre ce chant. Le petit Léon est tout troublé, il bégaie quelques sons quand Mme Lebref le fit sortir accompagné de Mr Babel afin que la classe puisse continuer dans le calme.
Dans le couloir Monsieur Babel demande à Léon ce qui s'était passé. Léon répondis avec des gestes tremblants sur ce qu'il venait d'entendre. Une voix de femme. Une chanteuse d'Opéra. Mr Babel dit à voix haute "Est ce que tu m'entends, là" ; le petit Léon répondit d'un tour de tête "Non" et continua avec ses mains à raconter le son de cette voix fabuleuse.
- Mais comment sais tu que c'était de l'Opéra
- J'ai ressentit les même vibrations que lorsque Papa écoute Bach Chopin Verdi ou Mozart
- Peut être que tu as rêvée, Léon, tu as rêvé que tu entendais, c'est tout. Les rêves sont magiques parfois, tu sais, et cela veut aussi dire que tu rêves les yeux ouverts, parce-que je ne t'ai pas vu t'endormir, aujourd'hui. Et ça c'est une chance rêver les yeux ouverts.
Le petit Léon ne fit plus aucun signe de la main pour tenter de s'exprimer. Il a compris. Mr Babel ne croit pas en son histoire. Soudain il fit mine d'avoir mal à la tête et demande à rejoindre l'infirmerie au plus vite. Mr Babel l'accompagne.
Madame l'infirmière est une jolie femme rousse aux cheveux éclatants, ses lèvres sont rouge cerise et rappellent les bonbons sucrées qui collent aux dents, c'est donc un visage d'ange qui ouvre la porte à Mr Babel, qui troublé par la beauté de cette nouvelle infirmière, s'exprime très confusément.
- Bonbonjour made-moiselle, voici-çi-çi Léon enfin le le le petit Léon on on on aime bien l'apepeller le petit Léon, il est sourd enfin non non non non-entendant depuispuis sa naissance, il sait lire sur les lèvres et sait sait sait très bien lire et et et et écrire,vous poupourrez cocococommuniquer avec lui fafacilement et...
- Excusez moi Jérôme mais je connais très bien le grand Léon, on aime bien l'appeler ici le grand Léon. Je ne savais pas en revanche que vous souffriez du begaiement...Qu'est ce qui vous amène ici Mr Babel?
- Léon à mal à à à à la tête et il entend tant une chanteuse d'Opéra. Pouvez vous vouvouvou le garder pour le dédédédéjeuner je crois qu'il est qui'il est qu'il est fatigué?
- Bien sûr Mr Babel et encore désolée je ne savais pas que votre prénom vous ferais bégayer ainsi. Viens Léon je vais m'occuper de ton mal de tête.
La jolie infirmière referme la porte et laisse Mr Babel s'éloigner.
Elle signe d'une grâce incroyable deux trois phrases montrant ainsi qu'elle maitrise la langue des signes et demande au grand Léon quelle était donc cette étrange histoire et cette chanteuse d'Opéra dont à parlé Mr Babel.
Le petit ou le grand Léon ne sait pas comment répondre. Doit il dire ce qu'il à entendu ou bien ne plus jamais le raconter? Il réfléchit un moment et décide de tout dire. Il se lance. L'infirmière à les yeux qui brillent au fur et à mesure de l'histoire. Elle se lève et danse en riant. Elle est si heureuse. Elle lui explique qu'une vieille légende raconte qu'une jeune princesse est enfermée dans les sous sols de cette école et qu'elle chante souvent en hiver, c'est une chanteuse d'Opéra mais il est dit que seuls les personnes qui n'ont jamais mentit peuvent l'entendre. "Personne ne l'avais jamais entendu avant toi Léon". Elle fouille dans l'armoire à pharmacie et sort d'une boite poussiéreuse une jolie paire de yeux lumineux comme deux belles lampes bleues.
- Tiens je te donne ça mon grand Léon. Ils te permettrons de voir dans le noir. Si jamais tu choisis d'aller dans les sous sols de cette école sache qu'il y a un grand labyrinthe qui enferme cette princesse. Fais attention.
Léon descend le long couloir qui emmène aux cuisines, la porte des sous sols se trouve là-bas. Le réfectoire de la cantine est bondés d'enfants affamés. D'horribles sons de fourchettes, de rires, de cris et de fourneaux forment une mélodie angoissante. Léon n'entends rien. C'est bien sa chance. Après une série d'aventures et de cache-cache il arrive enfin devant la grande porte des sous sols. Le chant est étouffé mais il l'entends très bien, c'est de l'Opéra et c'est du Verdi. Il ouvre doucement la grande porte sans se faire prendre et descends le long escalier en fer. Arrivé en bas 10 couloirs s'offrent à lui. Lequel choisir. Le Labyrinthe de l'infirmière n'est pas une légende. La voix de la chanteuse se fait plus clair, elle résonne, il décide de fermer les yeux et de suivre le chant pour se guider. Après trois heures de marche à l'aveugle et de concert lyrique, le petit Léon arrive au plus près du but. La voilà. C'est une petite fille, une jolie fille de son âge, une belle princesse aux cheveux dorés. Le petit Léon s'empresse devant la demoiselle et lui sourit tant il est émerveillé de pouvoir entendre sa voix. La princesse chante de plus en plus fort mais elle semble ne pas voir le petit Léon. Envouté par sa musique il se jette sur elle et lui donne un tendre baiser pour avaler tout ces sons merveilleux, un Opéra une Opérette, n'importe quelle note. La princesse effrayé ouvre ses paupières. Elle n'a pas de yeux. Le labyrynthe des sons enfermait une aveugle. Le petit Léon se détacha d'elle, sortit les yeux lumineux de sa poche et les plaça délicatement sur le visage de la princesse. Une lumière jaillit de tout les murs du labyrinthe et le sol se transforma en eau. Léon et la chanteuse d'Opéra furent projetés au sommet d'une tour. Le petit Léon est devenu grand. Il règne en beau prince. La princesse chante toujours son amour à Léon et voilà qu' il entends les oiseaux , l'eau des fontaines, les cheveux de sa femme dans l'air du vent lui chanter un Opera. L'école s'est transformée en château. L'infirmière est devenue reine et son roi n'est autre que Mr Babel, la boulangère et les parents de Léon sont devenus jardiniers ils taillent des arbres aux formes splendides et Mme Lebref nettoie les carreaux.