Le logement de mes rêves
Möly
Le thème de ce concours me touche particulièrement car il y a encore quelques semaines, j'étais à la recherche (désespérée) d'un logement ; trois mois de latence plus ou moins bien vécues. Ça fait réfléchir sur l'accès au logement, sur ce que représente le fait d'avoir un logement. Je vais peut-être dévier quelque peu du sujet mais je tenterais de m'en rapprocher au maximum.
En quittant ma colocation fin septembre, je me disais que c'était enfin le moment de pouvoir bénéficier d'une totale indépendance : je venais d'obtenir un contrat impliquant un salaire tombant tous les mois, j'ai aimé la vie en colocation mais je me disais qu'il était temps d'avoir mon « chez moi ». Car oui, à 26 ans, après avoir vadrouillé à droite, à gauche, j'avais envie d'un peu de stabilité avoir un logement à soi apporte, évidemment, une stabilité au quotidien. Je me disais qu'avec un salaire, ce serait plus simple, ayant réussi à payer des loyers avec les allocations, en étant en service civique ou encore en formation : ça me paraissait évident que cette fois ma situation me permettrait d'avoir l'appartement de mes rêves.
Oh, je ne demandais pas grand-chose, 30 mètres carré, une chambre séparée et éviter de vivre en dehors de la ville pour garder une vie sociale –chère à mes yeux- ; un appartement meublé car ne sachant pas ce que je ferais après mon contrat, je ne voulais pas m'encombrer de mobilier. En fait, je demandais que l'appartement de mes rêves, soit un appartement des plus simples. Je voulais juste qu'il soit chaleureux, qu'en y pénétrant, je m'y sente bien. Et j'en ai visité un nombre inconsidéré de logement, j'en ai vu des appartements pour lesquels ce fut le coup de cœur. Une jolie chambre lumineuse, une grande pièce de vie avec un balcon, un jardinet en centre-ville, du bois, des poutres, de l'ancien, du récent. Ils ont défilé devant mes yeux, j'ai traversé la ville en long, en large et en travers à la recherche de cet appartement tant attendu.
En vain. En vain, oui, car ça ne fonctionne pas comme ça, aussi facilement. Je suis tombée sur des propriétaires paranos, stupides, exigeants, égoïstes et comme partout sur quelques gens biens mais peu nombreux. On m'a refusé mon « appartement de mes rêves » sous prétexte que mon salaire n'était pas assez conséquent, que je n'étais qu'en CDD, qu'une seule une personne pouvait être cautionnaire ( !), on m'a fliqué, questionné et on est même allé jusqu'à vérifier sur internet qui j'étais vraiment ! Comment ne pas être scandalisée ?
Après l'échec cuisant auprès de particuliers, je me suis tournée vers une agence de location particulière : « L*c'T*it : La Location Immobilière n'est pas une agence immobilière traditionnelle, c'est une société spécialisée dans la location immobilière de particuliers à particuliers, qui permet à ses clients de traiter directement avec les propriétaires." ; agence qui m'a demandé la liste de critères de l'appartement de mes rêves une énième fois…Et ce fut le même cirque, échec sur échec, sauf que cette fois j'avais payé pour obtenir quelque chose. Et bien évidemment, mes 200 euros je ne les ai jamais revu et ça ne m'a pas permis de trouver un logement! J'aurais du revoir mes critères, c'est-à-dire louer un studio de 15 mètres carré où tu dors dans ta cuisine ?! A 27 ans, avec un travail et un salaire ? C'est une blague ?! C'est ça le logement en France ?
A côté de ça, les démarches pour obtenir un logement HLM sont longues, tellement demandées qu'avec ma situation je n'étais pas prioritaire loin de là. Les logements habitats jeunes, même principe : une chambre minuscule et une grosse régression ou un appartement tout petit, mal foutu, mal situé, dans lequel je me serais pas sentie bien. Alors c'est ça le délire, j'ai pas le choix ? J'ai un salaire de merde et un contrat précaire donc je le ferme et j'accepte les propositions secondaires et tant pis pour ma tronche ? L'accès au logement devrait être un droit égal pour tous ! On devrait tous avoir le droit à l'appartement de nos rêves ! On ne devrait pas avoir à affronter des propriétaires véreux ou des agences aux honoraires exorbitantes ; dans un le premier cas on se fait jeter et dans le deuxième on a pas le moyens de payer. Alors salaire de merde, chômeur, RSA etc. : démerde toi !
On m'a fait comprendre à plusieurs reprises que si mes parents avaient été chirurgiens ou directeur général de je ne sais quelle entreprise à la con ; les proprios m'auraient fait signer les yeux fermés ! Les agences, c'est pareil ! A 30 ans, tu dois encore demander à tes parents de t'aider, est-ce qu'on se rend compte la situation dans laquelle on fout les gens ? On leur démontre juste indirectement qu'ils ont raté leur vie, qu'ils n'avaient qu'à faire plus d'études. C'est honteux !
Alors voilà, le logement de me rêves c'est ça : un logement pour tous et peu importe ta situation, un droit inaliénable dont chacun devrait bénéficier ; ne plus voir de gens galérer à se loger, de gens dans la rue. Et ne plus avantager certaines personnes sous un prétexte financier. Se loger décemment c'est une nécessité : être à l'abri, au chaud, chez soi. C'est un équilibre important, peu importe que l'on parle de maison ou d'appartement. L'appartement de mes rêves c'est pas un cagibi où on enferme une famille entière avec les toilettes sur le palier.
Le logement dont je rêve : c'est un lieu où je me sens bien, où je me sens à l'aise, qui est lumineux et pas insalubre, équipé du nécessaire pour vivre correctement, dans lequel je dors paisiblement et dans lequel je peux recevoir. C'est quand même pas demander la Lune, si ?
Petite note pour signaler une petite faute "fait signER"... Mes encouragements pour tes recherches!
· Il y a presque 9 ans ·bruitdepapier
Je te remercie pour ton commentaire, effectivement une faute d'orthographe peut piquer les yeux....Mais je vais me permettre à mon tour une petite remarque parce que ça m'agace un peu, oui, je le dis: si je publie des textes sur ce site c'est pour voir un avis extérieur sur la forme -le style d'écriture- ou le fond -les sujets évoqués-; chacun est donc libre de me dire ce qu'il aime ou non et pourquoi. Mais qu'on prenne juste le temps de me signaler des fautes, franchement, je ne vois pas l'intérêt....J'ai l'impression que les gens aiment avoir ce petit "pouvoir"...Je suis la première à le faire car c'est important certes mais toujours après avoir pris la peine de donner une opinion à l'auteur(e) sur son texte. Je suis désolée, ce message ne s'adresse pas qu'à toi, je l'ai encore fait remarquer à quelqu'un d'autre hier. Ce qui m'importe ce n'est plus ma note en dictée mais un avis sur ce que j'écris. Voilà, je tenais à le dire mais merci d'avoir pris le temps de me lire.
· Il y a presque 9 ans ·PS: J'ai finalement trouvé un logement ;)
Möly
Désolée d'avoir été sèche... J'ajoute que ton texte, est bien développé et illustré, donc très pertinent par rapport au problème de société abordé. D'un point de vue subjectif, j'ai trouvé que la véhémence du ton porte préjudice au propos. Félicitations!
· Il y a presque 9 ans ·bruitdepapier
Non, non, tu n'as pas été sèche...Je ne l'ai pas pris comme ça, c'est juste que j'ai remarqué que souvent les gens vont lister les fautes d'orthographe avant de réagir au texte. Pour quelqu'un qui écrit (et je ne suis pas du tout en train de dire que j'ai des qualités littéraires évidentes), ou du moins pour moi, c''est important d'avoir des retours, des critiques négatives et/ou positives et quand on me dit juste "t'as fait une faute là"...ok, merci de me prévenir mais... c'est tout? Cela dit peut-être que l'absence de critique veut tout dire aussi, hein...
· Il y a presque 9 ans ·Sinon, pour la véhémence du ton c'est complètement fait exprès, c'est voulu (cf: le blog que je tiens lestheoriesdemo.canalblog.com, sur lequel j'écris des articles sous la couverture d'une personne bien véner, cynique et un brin vulgaire). ça passe ou ça casse...mais moi j'adore ça! :)
Merci pour tes retours!
Möly