Le mal intérieur
Paul Robert De La Fauvellerie
"Faut qu'on parle !", à ma réaction quasi-tétanisée, ma femme savait qu'elle avait touché un point sensible. La dernière fois qu'elle avait prononcé cette phrase, c'était pour m'annoncer qu'elle me quittait pour un autre... Situation que je n'avais pas vu venir.
Certes, maintenant, c'était différent, elle était revenue et j'avais mis ma colère de côté. Mais la vérité était que mon amour pour elle s'était envolé comme ces paroles funestes... Que voulait-elle? Je lui posais donc la question, et j'eus cette réponse:
"Plus je pense à notre relation plus je pense à la chanson d'Adjani, Le mal intérieur, tu connais?"
Effectivement je connaissais cette chanson que Gainsbourg avait écrite pour Isabelle Adjani dans les années 80, et là, je me disais "elle a compris"... J'eus un petit sourire en coin.
Elle me rétorqua :"Je me souviens maintenant pourquoi je t'ai quitté. Pourtant, je te jure, je me sentais mal quand je l'ai fait. Rompre n'est jamais si facile, sauf pour les coeurs malhonnêtes. C'est par honnêteté que je suis partie. Voir ailleurs si tu y étais. J'espère que tu comprends. Tu as été l'homme que j'aimais, vraiment, mais cet homme s'est effacé avec le temps et a laissé la place à non pas une coquille vide, plutôt une carcasse meurtrie par ses échecs. J'aurais tant voulu que tu partages avec moi tes petites et grandes émotions, tes bonheurs comme tes malheurs. Mais tu ne peux pas... Ce n'est pas ta faute, je sais, mais ce n'est pas la mienne non plus. Donc voilà... Je préfère qu'on en reste là..."
Après ce long monologue, je restais bouche bée. Elle pleurait à moitié dans un mouchoir en papier. Et elle finît par s'en aller, laissant notre histoire là où elle aurait dû en rester. Mais si j'avais entendu quelque part que toutes les vérités étaient bonnes à entendre, celle-ci me faisait mal , non pas parce qu'elle s'en allait une fois de plus, mais parce qu'elle avait cerné le vide en moi... Du coup, je cassais une chaise en bois, d'ailleurs celle où elle avait prononcé son monologue... Le Roi est nu, vive le roi (des cons)?
· Il y a presque 6 ans ·♪ Le Mal intérieur ♪
(Serge Gainsbourg)
Je te sens à l'intérieur et pourtant, je te sens ailleurs.
Tu es si proche de moi, mais je sais que l'cœur n'y est
pas.
Tu me dis que je t'aime, mais toi, tu n'y crois pas.
Nous ne parlons pas la même langue, nos regards nos baisers
profonds
Comme une barque qui tangue, c'est quoi en surface, quoi au
fond?
Tu me dis que je t'aime, mais toi, tu n'y crois pas.
Je sens mon mal intérieur, c's'rait pas mal d'aller voir
ailleurs
Voir ailleurs si tu y es, plus présent qu'à mes côtés.
Tu me dis que je t'aime, mais toi, tu n'y crois pas.
Je te sens à l'intérieur et pourtant, je te sens ailleurs.
Tu es si proche de moi, mais je sais que l'cœur n'y est
pas.
Tu me dis que je t'aime, mais toi, tu n'y crois pas.
kephas
Qui a su mieux que Gainsbourg écrire sur l'Amour et ses dérèglements? Il occupe une place à part dans mon panthéon musical.
· Il y a presque 6 ans ·Paul Robert De La Fauvellerie
"le héros a du pain sur la planche" je lui souhaite de ce relever parce que l'on peut se relever de tout, si si je vous assure.
· Il y a presque 6 ans ·Lady Etaine Eire
Je vois mon personnage comme un boxeur qui se relève après les coups, même si ceux-ci sont durs.
· Il y a presque 6 ans ·Paul Robert De La Fauvellerie
J'ai l'image devant mes yeux :-)
· Il y a presque 6 ans ·Lady Etaine Eire
Je ne m'attendais pas, moi non plus, à cette tirade. C'est une double gifle. La, tout s'écroule. C'est logique de briser cette chaise, tu (ou le heros) dois te/se défaire symboliquement de ce qu'elle vient de déposer.
· Il y a presque 6 ans ·Sy Lou
Oui, tout s'écroule comme un château de cartes, et il faut se reconstruire après ça, le héros a du pain sur la planche.
· Il y a presque 6 ans ·Paul Robert De La Fauvellerie