Le message d'Elsa

jonathan

A m'selle Cy. gaz'elle des jeudis


De : elsa_mortouvif@Youhou.com

A : L_hommesansbagages@gmal.com


Lil' Johnny Jo, auteur à thème sur l'même thème, ton cul de nègre et tes fossettes à sacre auraient pu me convaincre, mais Mi amor les hirondelles volent bien bas ce soir, la terre n'est pas plate et voici ta Missa pro defunctis mon pote.


J'piffe pas les poètes, les poisseux originaux qui commentent le monde et ses toux grasses l'index au ciel en fourrant un nez de délicat dans une vinasse à vingt-cinq barres. T'as pas l'chic, juste l'habit, à peine les mots, même pas le fond. T'es un imposteur et j'chie dans tes draps avec mon jolie cul d'princesse qui te dit regarde la lune.


Tu sais pourquoi ? Parce qu'une éternité de femme à s'faire dépouiller par la misère phallocratique c'est déjà trop. Alors j'vais les remuer mes fesses à t'en faire saigner les yeux, comme un hommage à mes sœurs ; putes, soumises, ménagères à trois sous, habilitées à écouter vos débits sans paroles, vos exploits sans fondements, vos vies de miséreux garçons qui pissent dans leurs slips.

J'vais venir chez toi, te sentir l'oreille et l'épaule, déféquer mes phéromones et t'entendre vomir ton intellectualisme de raisonnable penseur. Penseur médian à l'opinion moyenne d'un cadre ordinaire sans expression. T'es un vide, un gouffre, le chaos, la nuit noire, un désodorisant, une lunette de chiotte, un trottoir, un quotidien.


Moi j'suis une femme et j'aime le vin, John Fante, les jeans et me faire défoncer.


Et toi idiot, qu'as-tu fais de ton art ? Tu as levé des autels à ma grâce, chanté mes soupirs et tant attendu. Mais je suis libre maintenant de ne plus entendre ta connerie consensuelle de vieux phoque attardé.

Libre de glisser presque nue sous les nuits épaisses d'un Paris dégénéré, de louer mon nombril, de saigner des oreilles, de frémir jusqu'à l'aube, d'être chatte et mentir, de me lever et mentir, de travailler et mentir, de prendre un taxi et mentir, de te regarder encore droit dans les yeux et de te mentir mille fois.


Maintenant, mange des médicaments, fabrique des papillotes, écris un bouquin, j'm'en balance, mais oublie-moi, j'ai un temps qui file.

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