le métier

lhauboit

Il aime, il adore ce qu'il fait,

Tellement, qu'il en a fait son métier.

Ces odeurs, ces lueurs, ces bruits,

Rien dans ce qu'il fait ne l'ennuie....

Cela commence par un bout de métal,

Droit, rond, d'équerre ou parfois bancal.

Il s'en saisit à pleines mains, le caresse,

L'observe, le retourne, et son esprit n'a de cesse,

D'imaginer ce qu'il deviendra losque l'ouvrage sera achevé.

Une fois la méthode trouvée , il lui faut le travailler,

A grand renfort de coups de marteau, le modeler.

Quand sorti de la forge, le métal rougeoyant

Devient malléable à souhait, et se plie "bon enfant",

Au moindre coup appliqué, le métal s'écrasant,

Prenant forme, prenant vie, obéissant,

Contraint et forcé, il épouse le gabarit.

Et de cette union, une volute surgit...

Deux ou trois coups de marteau rectifient

L'alignement des spires qui s'enroulent à l'infini.

Puis c'est le plongeon dans l'huile, dans l'eau,

La "trempe"à chaud, celle qui rend le métal dur et beau.

Un coup de brosse métallique, ou de meuleuse électrique,

Le profilé s'est cintré, le carré aplati, il repose, aphatique,

Froid et raide, sur le marbre de l'établi.

Ne reste plus qu'à souder ce fatras désuni.

Le masque s'abaisse, la baguette apparait,

Et quand l'amorce est faite, la soudure peut commencer.

Les éclairs, tel un feu d'artifice, éclatent en tous sens,

Illuminant la scène avec insistance....

Voila, c'en est fini, le portail est terminé,

il faut désormais le poser, mais cela, c'est un autre métier.

Moi, qui aime à forger, ce métal qu'on dit froid,

Ne voulais, qu'avec quelques mots de "bon aloi",

Rendre hommage à ce métier, cette passion,

Qui a besoin, comme en écriture, d'inspiration.....       

       

  

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