Le monopole de la déprime

Je ne sais pas pour toi, mais chez nous, les vacances, c'est le moment où on fait le plein de jeux de société.

Et bien, après une petite semaine au chaud, à lancer des dés, tirer des cartes et déplacer des pions, je te confirme, il n'y a rien qui me déprime plus que de jouer au Monopoly.

Acheter des rues, choper des gares, éviter la prison, mouais, pourquoi pas ? C'est après que ça se gâte.

Cette longue agonie sans fin... Le but étant tout de même, je le rappelle, de ruiner ses copains.

C'est affreux quand on y pense. De ne devoir sa victoire qu'à la faillite des autres joueurs. Au Monoply, tu as beau être le roi du pétrole, des billets plein la poche, des sous qui te sortent par les oreilles, tant que les autres ne sont pas sur la paille, ça ne s'arrête pas.

Je ne sais pas, moi, au Cluedo, le but du jeu, c'est de trouver le coupable, pas de zigouiller le Professeur Moutarde, de planquer le chandelier et d'échapper à Scotland Yard.

Non, le Monopoly, c'est comme Risk, en fait, ça m'ennuie à mourir. Il faut croire que je ne suis pas fait pour conquérir le monde.

Moi, ce que j'aime, c'est Cranium ! La Course des Tortues, Time's up, Carcassonne, Les Aventuriers du Rail... J'adore le Taboo ! Les jeux de 7 familles ! Je ne me lasse pas du Pictionary. Qui peut se lasser du Pictionary ?

On dira ce qu'on veut mais je n'ai jamais autant ri que la fois où Hector a voulu me faire deviner « pièce montée » et que j'ai cru que c'était une crotte de chien... Où la fois où Violette devait faire un bébé (facile, pourtant le bébé) et qu'on hurlait tous « Tortue ! Tortue !», comme des damnés, autour d'elle.

Sans rire, tu as déjà rigolé, toi, en jouant au Monopoly ?

Ce jeu, c'est le meilleur moyen de s'embrouiller. Déjà, ça dure quatre plombes. Et si tu survis sans piquer du nez, immanquablement, à la fin, tu dois supporter des cris de victoire rageurs et agressifs « Ha ha ! Comment je t'ai plumé, là ! »

Pff !

Moi, je te le dis, tu veux garder tes amis ?

Joue au Mistigri. Ou au Rami. Ça craint rien, ça, le Rami.

La preuve, j'y joue tout le temps avec Papily !

TIMothée