Le paradis, c'est d'être assis à la terrasse un soir d'été et d'écouter le silence. Alain-Fournier
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Il était près de dix sept heures quand elle décida de se lever pour aller se préparer un thé vert, assorti de tuiles aux amandes que sa mère lui avait apportées la veille. Elle se fit donc un plateau, et ressortit pour goûter sur la terrasse, encore bien ensoleillée, en cette fin du mois de septembre.
Depuis qu’elle avait quitté l’école, il y a une bonne vingtaine d’années, septembre était son mois préféré. Les journées étaient encore longues, les températures, le plus souvent, encore estivales, et les touristes avaient regagné la capitale ou d’autres contrées, et lui rendaient ainsi son petit village encore un peu sauvage, du sud ouest.
La terrasse, qui longeait deux murs de la petite maison de bois, était exposée sud ouest, et bénéficiait ainsi d’une luminosité tardive. Sur les lames de sapin, se trouvaient un petit canapé en résine devant lequel trônait une table basse assortie qui soutenait le plateau fumant.
Le chat était allongé sur les lattes, ayant décidé d’arrêter sa chasse aux lézards qui passaient et repassaient incessamment sous lesdites lattes, trouvant là une cachette appropriée et suffisamment énervante pour le pauvre matou.
Elle se servit une tasse de thé en contemplant ses fleurs. De grands pots de terre cuite contenant aster, bégonia, anthurium étaient disposés le long du chemin de cailloux blancs qui menait jusqu’à la terrasse, un magnifique bougainvillier marquait l’angle, et, de l’autre côté, plantés en terre, il y avait rosiers, cosmos, campanules, hibiscus, laurier-rose, ainsi qu’un jasmin qui grimpait sur un claustras, et dont le léger parfum embaumait les narines de chaque être passant devant.
Un socle en bois exotique cintré portait un hamac dans le coin du L de la terrasse, et c’est précisément à cet endroit qu’elle vint finir de se détendre après avoir bu sa deuxième tasse de thé.
Le balancement permettait une relaxation approfondie, laissant son esprit au repos, et donc libre de vagabonder vers des pensées futiles et apaisantes. De cette place, la vue donnait sur le bassin d’eau douce, dont le bruissement du circuit d’eau s’écoulant de la fontaine, était également très agréable. Des poissons rouges, par définition, mais aussi gris et orange, jaunes ou encore noirs, nageaient entre la laitue d’eau, le nénuphar et les autres plantes aquatiques utiles à l’équilibre des habitants du bassin. Ce dernier était le centre d’un massif floral très coloré, particulièrement réussi. Des bananiers, arbres aux papillons, agaves, sauges, giroflées, œillets et autres pervenches mêlaient leurs teintes dans la douceur de cette fin d’après-midi.
Elle prit son livre, l’ouvrit, mais finalement ferma les yeux, se laissant caresser par les derniers rayons de soleil, et s’assoupit.