Le parfum ou l'amour?

Il y a cette effluve, tellement douce et brute à la fois, unique et entêtante, insolente, et propice aux rêves, mais j'en redemande encore. Il y a ton parfum si particulier, mais qui se vend comme un simple flacon d'une senteur commerciale, et que tu portais si bien. J'adorais me nicher dans ton cou, juste pour te respirer, juste pour le respirer. J'adorais la dépendance que j'en avais. J'adorais sa propagation jusqu'à sur mes vêtements, mes cheveux, mes mains. J'adorais porter cette odeur parce que j'avais comme l'impression de porter une partie de toi.

Maintenant, c'est le début de l'automne, le froid arrive, les odeurs se sentent mieux. Ton parfum qui était si banal, arrive jusqu'à mes petites narines, et je m'attends toujours à ce que tu sois là, quelque part dans les parages. Pourtant tu n'es pas là, d'autres consommateurs de cette substance tellement délicieuse à l'odorat, te remplacent. Et moi je reste là, à savourer délicatement l'air qui semble sentir comme toi, à en dépendre encore, et peut-être aussi, à vouloir que tu sois là, dans cette foule de gens, dans ce marché d'odeurs.

Seule la tienne me reste en tête, je pourrais la reconnaitre entre mille. Alors dis-moi, de qui étais-je le plus accro? De toi? Ou de ton parfum?