Le passé nous rattrapera - Prologue

akayuki-ookami

 Ils se connaissent mais jamais ne se parle, l'un pour l'autre ils ne sont qu'un camarade parmi tant, un visage connu, oublier quand on ne le voit plus. Au-delà de cela pourtant, ils sont lié par un symbole que l'on ne voit pas, auquel on ne prête aucune attention. On le leur à fait remarquer en souriant. Tout deux ont haussé les épaules : l'information ne méritait guère leur attention. Chaque jour au lycée, ils se croisent. Parfois, ils se saluent, se sourient, d'autre fois ils ne se remarquent même pas mais en ce moment, ils se remarquent un peu trop. Chacun fige son regard sur le collier de l'autre et tout deux voient la même chose : une plaque de fer semblable à celles des militaires, couverte de mots en latin dont ils ne comprennent pas le sens, sur une peau légèrement hâlée. Cela devrait leur mettre la puce à l'oreille et pourtant cet indice si flagrant ne leur permet pas de comprendre qu'ils se connaissent, peut-être trop, au point de s'oublier mutuellement.

Le premier garçon s'appelle Christopher, il n'a pour le moment que 17 ans mais déjà la stature d'un homme haute d'un mètre 76. Ses cheveux blonds coupés courts jurent avec des yeux gris aussi profond qu'un orage, des lèvres fines, légèrement rosies. Sa peau est un peu halée, pas bronzée certes mais elle a ce quelque chose que lui apporte son sang Italien, ce quelque chose de doré, de lisse qui reflète chaque éclats du soleil avec une sensualité qui en a fait tomber plus d'une. C'est un jeune homme calme qui sait garder la tête froide et prendre des décisions, sérieux dans son travail et dans ses relations. Il est évidemment célibataire : sûrement trop mature pour son âge où tous le monde est fêtard.

Le second garçon se nomme Alexandre, il est bien plus frêle, bien plus pâle et, au contraire de Christophe, ses cheveux sont d'un noir inquiétant, ses yeux d'un marron rougeâtre et son caractère... décalé dirons nous. Il se vêt de noir et de blanc, retrouve ses amis au bar tous les soirs pour boire quelques verres jusqu'à en être saoul. Il a redoublé sa seconde année de lycée et à donc un an de plus que le premier garçon. Cependant, malgré ses 18 ans, il n'a jamais été amoureux, n'a jamais ressenti le picotement au cœur qui rend l'amour si délicieusement indispensable. Trop immature dans ses relations, ils les apparentent à un jouet qui le diverti jusqu'à ce qu'il s'en lasse. Quelques minutes, quelques heures, parfois quelques jours mais jamais quelques mois.

A en juger par ces différences, il est normal que tout deux ne se fréquentent pas. Cependant, quelque chose les lie malgré tout : leur passion. En effet, leur rêve à tout deux, leur envie, leur besoin, leur vitalité ; ce qu'ils veulent faire du reste de leur existence c'est être avocat. Il ne fait aucun doute par conséquent qu'ils iront dans la même FAC non pas grâce à leur résultat mais bien grâce à leur talent oratoire. Ainsi, ils se croiseront certainement à de nombreuses reprises durant leur carrière, peut-être d'ailleurs devront ils se confronter l'un à l'autre. Déjà, ils sont dans la même classe depuis deux ans, la classe pour un BAC général L. Tandis que Christopher espère obtenir la mention « très bien », Alexandre lui s'accrocher au vague espoir d'échapper au rattrapage.

Parmi leurs points communs, on trouve aussi une chose plus inhabituel. Tout deux, en effet, on consulté pendant un an la même voyante mais sans le savoir. Elle les connaît par cœur, elle sait les choses qu'ils ont oublié depuis longtemps, elle sait sur eux des choses auxquelles ils n'oseraient pas penser sans rougir et jamais elle n'a dit à l'un ou à l'autre qu'il avait oublié tout ces moments merveilleux. Tout ces moment qui ont soudainement été enfouit quelque part, au fond de leurs pensées. Car si l'Homme oublie, le cerveau lui garde toujours à l'esprit ces souvenirs délicieux.

Depuis leur première année dans le lycée, Christopher et Alexandre se regardent de loin. En passant en première ils se regardèrent de plus près, de toujours plus près. Puis venait les vacances, l'oublie, et on recommençait au point que finalement ils ne se rapprochèrent jamais assez pour se serrer la main et lancer dans un sourire « salut, ça va ? On est dans la même classe et on s'est jamais parlé, je trouvais ça bête. ». Bien sur, seul Alexandre aurait pu dire pareil phrase mais cela aurait fait bien avancer les choses. Seulement, il ne l'a pas fait, le jour des résultats du BAC est arrivé, tout deux sont en proie au stresse, côte à côte, le regard fixé sur la liste. Côte à côte sans se voir, se parler ou se toucher, sans avoir conscience de la présence de l'autre. Ils parcourent tout deux la liste, Alexandre pousse un cri de joie et lance à ses amis « Que les vacances commences ! ». Christopher le regarde du coin de l’œil et affiche soudain un doux sourire. Il est reçu avec mention mais étrangement cela ne lui fait ni chaud ni froid. Il regarde Alexandre sans rien dire, il le regarde comme s'il était enfin proche de celui qu'il aimait. Il le regarde puis il s'en va, tout simplement.

  • Hinhiin ! Intéressant comme première approche ! J'ai hâte de lire la suite.

    Et si j'ai bien deviné le thème entre les lignes, je t'invite à lire mon texte en lien ci-dessous (tant qu'à faire, je fais ma pub !)

    · Il y a presque 11 ans ·
    Logo bord liques petit 195

    octobell

  • C'est agréable à lire et surtout, je trouve que ta narration est intrigante puisque tu parviens à nous révéler la personnalité des protagonistes avec subtilité et élégance !

    · Il y a presque 11 ans ·
    Mains colombe 150

    psycose

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