Le pêcheur, le dompteur et l'instituteur

Gabriel Meunier

Trois "modèles" dépassés ?

Fleuves rivières lacs gabots étangs torrents ruisseaux mares océans

assis en marche debout aux aguets rêveur accoudé au pont en barque sur un pliant

bien avant nos étés brûlants le pêcheur existe hors du temps

depuis la préhistoire il jette son fil comme il trempe son âme.

Patience observation communion.

Bien sûr il existe des flibustier comme partout électrocutent assomment leur butin à coups d'explosifs.

Ne parlons pas d'eux. Le pêcheur remet sa victime d'un instant en liberté.

S'il ne peut nourrir l'humanité il est prêt à tout partager.


Se faire cirer les pompes par un lion ?

Aux pieds du dompteur, allongé, soumis, le félin se prosterne.

Finalement monsieur Loyal n'est peut-être, tout bonnement, qu'un éleveur.

Un éleveur qui aurait mal tourné, ivre de puissance et dont l'ordre est le seul admissible.

Certes il récompense, caresse et flatte l'animal qui se fiche bien des applaudissements

Monsieur Loyal va même le soigner dans sa cage dont il referme bien la porte.

Dompter l'animal pour dompter sa peur ? Triste histoire.

On est tous des animaux qui s'ignorent.

Celui qui enfile un pantalon rouge et tient le fouet gagnera.

Jusqu'à quand ?


Autre envergure est celle de l'instituteur.

Responsable de générations de trublions

parfois de quelques futurs grands esprits

il a du garder un équilibre entre l'adaptation du pêcheur, l'autorité du dompteur entre l'ordre et le désordre.

De Lille à Perpignan entre septembre et juillet

la blouse grise a permis à ces hussards de la république

de dompter patiemment les chères têtes blondes.

Les dompter, peut-être...

pour en faire des êtres libres.

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