Le Point Oméga
benhoguet
Je suis avec béatitude et mélancolie les photos de famille qui défilent sur le mur. Sur les plus anciennes, nos visages encore juvéniles sourient à pleines dents et nous paraissons croquer les jours avec un appétit féroce. Les plus récentes s’affichent en relief, comme si les vieilles carnes que nous sommes devenus voulaient sortir de leur emmurement. Nos rides apparaissent longues et profondes, de quoi faire douter de la pertinence de la technologie holographique pour les personnes âgées. A soixante-dix ans bien révolus, nous avons vécu et nos corps semblent rivaliser de créativité pour nous le rappeler. Mon dos est perclus de lancinantes douleurs, mes yeux sont de plus en plus paresseux et ma libido s’est depuis longtemps envolée sans laisser d’adresse. Que suis-je las de vieillir ! A un certain degré de pénibilité, le corps devrait pouvoir stagner, se satisfaire des souffrances déjà infligées et se reposer sur ses lauriers. Mais rien n’arrête la lente dégringolade de nos organismes souffreteux.
A mes côtés, Elle lit paisiblement. Je cale ma respiration sur la sienne et je me sens bien. A nos âges, je n’éprouve nul besoin de grandiloquence ou de sensationnel pour me sentir épris. Mais qu’en est-il de ma douce et tendre ? Cette impassibilité est-elle une expression de contentement – de complaisance dans le calme et la sérénité – ou alors un signe d’ennui, de résignation ? Cette pensée me hante depuis plusieurs années. Avons-nous manqué de vivre ? Avons-nous laissé les occasions devenir pulvérulences et les souvenirs devenir évanescences ? A-t-elle des regrets ? Du chagrin ? Maladroit comme je suis, j’essaie toujours de me rassurer par un humour déplacé et abscons. Au moins la fais-je toujours rire… Mais attend-elle plus de moi ? Qu’aurait-je failli à lui offrir au cours de notre long voyage ?
La torture est permanente. Qu’il doit être facile de vivre vieux pour des couples sans amour ! L’indifférence est la clé de l’insouciance. L’empathie est un fléau, un doux fléau qui nous rend bon, beau et humain, mais un fléau tout de même. Il s’empare notre esprit et le laboure sans relâche pour y semer confusion et culpabilité. Alors j’aime vivre dans ce glorieux passé capturé, parfois avec spontanéité, parfois avec mise en scène, par toutes ces merveilleuses photos, capsules temporelles chargée d’amour, d’amitié et de jeunesse. La certitude de l’amour des premiers temps. L’indubitable et indestructible lien qui nous pousse constamment l’un vers l’autre sans que jamais nous en soyons rassasiés, voilà ce que je retrouve dans ces clichés. Voilà ce que je ne sais plus voir aujourd’hui.
Un vieil ami que la vie a jugé bon d’éloigner de moi m’a récemment présenté cette procédure inventée par un docteur, sorte de savant fou qui se veut au service de l’humanité et de l’amour. Sur le papier, c’est un charlatan. Mais, confiant dans le jugement de mon ami, je me suis penché sur la question. Cet homme est un vendeur d’espoir et de temps. Il promet une vie plus longue avec l’être aimé, une cure de jouvence qui ravivera la flamme vacillante de l’affection sénescente. Une gageure, me dis-je sur l’instant. Mais quelques mois plus tard, l’idée trottine toujours quelque part dans ma tête. Pourtant radieux, Son sourire ne me satisfait pas. Il n’est plus aussi ardent. Nos éclats de rire sont moins fréquents. Nos embrassades moins fougueuses. Pourquoi se résigner avant de tout avoir envisagé ?
Mon tourment me fait perdre la tête et ma peine me pousse à la convaincre de s’adonner à ce projet. Le professeur Van Vogt et moi avons donc pris rendez-vous.
Il devrait bientôt arriver. Une petite mélodie signale que quelqu’un attend à l’entrée. En faisant glisser mon doigt sur un écran, le visage du visiteur s’affiche.
— Oui ?
— Professeur Van Vogt.
— Oui, bien sûr, entrez donc.
Grande est ma surprise à la vue de cet homme au moins aussi âgé que moi. Je m’attendais à un jeune homme aux cheveux fous et aux lunettes grasses. Très distingué, je redoute même l’effet de son charme sur Elle. La vieillesse n’abolit pas la jalousie… Très éloquent, il nous explique les bienfaits de sa procédure. Tout cela semble merveilleux à mes oreilles. Vivre une seconde fois. Profiter une seconde fois. S’aimer une seconde fois. Cherchant visiblement à nous épargner un trop-plein de technicités, il nous explique simplement que nos esprits, nos souvenirs, seront transférés dans de jeunes corps.
Quelle audace ! Quelle transgression ! Mais quelle idée ! Il reste étrangement évasif sur l’origine de ces nouvelles enveloppes pour nos vieilles âmes. Mais qu’importe, voilà tout ce dont je rêve. Une autre chance de la rendre heureuse. Mais elle semble réticente et une fois le professeur parti, il me faut de longues heures pour parvenir à une décision. Qui n’a jamais rêvé de vivre plus longtemps ? Les arguments s’écrivent presque tout seuls dans mon esprit. Mais le doute éthique est parfois trop fort. Finalement je lui explique mes tourments, mes craintes et mes espoirs. Les larmes dégoulinant sur mes joues, ma voix chevrotante, mon être rempli d’un amour encore vivace ont finalement raison de toutes nos hésitations.
Dans six mois, nous aurons à nouveau vingt-trois ans.
Plus nous attendons le jour J, plus les questions s’amoncèlent. Comment allions-nous vivre dans ce nouveau corps sans ressentir une terrifiante ubiquité ? Est-il seulement possible de se reconnaître sous les traits d’un autre ? D’une autre personne qui a vécu avant nous. Nos inquiétudes n’ont pas été totalement apaisées par les explications du professeur. Nos souvenirs seront extraits de notre mémoire puis « arrangés ». Le souvenir de la procédure sera effacé et nos souvenances ajustées. Nous penserons avoir accumulé les expériences d’une vie entière au cours de nos vingt ou vingt-cinq premières années. Notre nouvel être connaîtra alors cette sensation de plénitude, d’accomplissement devant un début de vie déjà si riche. Et il ne s’accommodera pas d’une vie terne. Ce glorieux et fructueux passé le poussera sans cesse à profiter au maximum de chaque fragment d’instant auprès de sa ou son bien-aimé.
Pleins de doutes, nous nous rendons malgré tout aujourd’hui dans son laboratoire. Nous venons de passer une semaine entière en famille. Nos enfants sont heureux, indépendants, et ils vieillissent eux aussi. L’argent qu’il nous restera après la procédure pourvoira à leurs besoins et leurs caprices. Nous n’avons pu nous empêcher d’écraser une larme lors du départ mais nous sommes partis confiants et fiers. De leur côté, ils ont dû penser que nous devenions séniles. Les personnes âgées s’émeuvent souvent d’un rien, pensèrent-ils probablement.
Dans une vaste salle ronde aux murs d’un blanc parfait et presque phosphorescent, deux sièges bardés d’équipements aussi variés qu’inquiétants trônent en son centre. Un casque dont s’élancent des dizaines de fils rappelle de nombreux films où les cobayes ne finissent jamais très heureux. Elle serre ma main d’inquiétude. Sa poigne est telle que je peux sentir son pouls. Du pouce, je lui frotte le dessus de la main. Son cœur ralentit et Sa respiration se fait plus régulière.
Peu avare de commentaires obséquieux et superfétatoires, le professeur nous accueille et s’efforce – un peu trop – de nous rassurer. Il nous fait asseoir et une armée d’assistants et de laborantins nous manipulent, nous harnachent, nous connectent, nous sourient et nous tranquillisent – au sens figuré, en nous assurant que beaucoup d’autres personnes ont subi cela avant nous, comme au sens propre, puisqu’ils nous injectent un sédatif sans réel avis préalable.
Elle et moi nous tenons la main et plongeons nos regard l’un dans l’autre. J’y lis de l’espoir. J’essaie de teindre mes yeux avec toute l’expression de mon amour pour Elle. Parviendra-t-Elle à me lire ? Dans le doute, je préfère le lui dire. Ma voix est faible mais encore audible. Bientôt nous basculons dans une obscurité finale, le dernier moment dans nos corps premiers.
La machinerie entortillée du professeur extrait désormais nos souvenirs pour en dresser une sorte de carte, le chemin de notre vie. Les souvenirs partagés en sont les pierres angulaires, les jalons de notre attachement. Les autres souvenirs viennent s’y greffer comme les œuvres entourant la pièce maîtresse d’un vernissage. Toutes nos vies défilent devant nos yeux, un phénomène d’ordinaire supposé marquer le moment de la mort. Mais il est vrai que nous nous apprêtons à renaître. Et toute renaissance passe par une nécessaire extinction.
Je revois notre premier baiser. Une pulsion dans un moment d’ivresse délicieuse. Un point d’orgue en début de partition.
— Quelle fougue ! me dit une douce voix à mes côtés.
Je la vois qui se tient, comme moi, au dessus de la scène de notre réminiscence.
— C’est vrai. Heureusement que t’es jetée sur moi, timide comme j’étais… lui répond-je. Tu as toujours été la plus dévergondée.
— Ben voyons ! Je pense qu’au final, tu es de loin le plus débauché de nous deux, s’amuse-t-Elle. Regarde-moi ça, quelle passion ! Mais une passion qui va finir par s’essouffler quoi qu’on fasse.
— Ne dis pas de bêtises ! Elle ne s’essouffle pas. Elle s’embellit, se transforme en intimité, en partage, en amour inconditionnel. Mon cœur s’emballe toujours quand je te vois au petit matin. Je trépigne toujours d’impatience lorsque j’ouvre un de tes cadeaux et ton parfum submerge toujours mon esprit d’un flot d’intenses émotions. Rien ne se perd, tout se transforme pour le mieux.
Nous nous revoyons malades, nous transmettant sans arrêt tous nos rhumes.
— Je n’ai jamais su rester loin de toi.
— Moi non plus, répond-Elle. Et puis, partager uniquement les bons moments, c’est un peu facile.
— Parfaitement ! Ta grippe c’est ma grippe !
Les méandres insondables de la mémoire nous conduisent de bribes en bribes. Les évènements marquants succèdent aux anecdotes. Je nous revois mon fils et moi jouant, nous poursuivant dans la maison familiale où nous avons tous tant partagé. Une bousculade de trop et nous brisons une magnifique sculpture que je Lui avais offerte.
— Tu m’avais dit que tu n’y étais pour rien ! Petit menteur…
— J’ai paniqué, dis-je en riant. Pauvre petit, il a dû me haïr de l’avoir laissé être puni !
— Mais je m’en doutais.
— Oui je me souviens, je l’ai envoyé dans sa chambre mais ensuite c’est toi qui m’as dit d’aller dans la mienne !
— Je plaisantais mais tu m’as pris au sérieux…
— J’étais vraiment perturbé… Du coup je suis allé bouder.
— Et moi j’en ai profité pour te réconforter, dit-Elle avec une voix vibrante de mélancolie. Tu ne savais plus comment t’excuser…
— C’est parce que je hais l’éloignement, et encore plus si tu te trouves dans la pièce à côté. J’avais envie d’abattre la cloison mais heureusement tu es arrivée avec un petit sourire moqueur.
— Et nous avons fait l’amour.
Est-Elle réellement avec moi ? Ou est-ce que je discute avec une création de l’esprit ? La machine nous connecte-t-Elle ? Voyons-nous tous les deux la même chose ou voit-Elle ses propres souvenirs de son côté en échangeant avec un Moi imaginaire ?
Les disputes sont prégnantes dans ce torrent de moments partiellement oubliés. Mais ce ne sont pas forcément les passages les plus négatifs, les plus dignes d’être refoulés. Les discussions un peu vives sont les nécessaires incartades qui rétablissent l’équilibre miraculeux entre deux personnes si différentes à l’origine. L’amour n’est pas lisse. Il est irrégulier, cela lui donne son caractère. Ses aspérités sont les incidents de parcours qui le définissent. Mais plus importants que le bossellement, ce sont les retours à la normale, à la surface plane des instants de pur bonheur. Le grand amour ne connaît que des irrégularités qui s’élèvent parfois haut mais qui ne s’étalent jamais inconsidérément. Le grand amour est clément et bon, les disputes sont là pour nous le rappeler.
Nos yeux émerveillés se rappellent la famille, les amis. Ceux qui nous aident, ceux qui nous distraient, sans jamais nous faire s’éloigner, ceux qui nous renforcent, nous confortent, nous réconfortent. Et ceux qui nous envahissent, nous submergent.
Et les souvenirs s’enchaînent, s’entremêlent aussi vite que le temps passe et s’écoule avec la suavité d’une source et la force d’une chute, le louvoiement d’une rivière et la vélocité d’un grand fleuve. A peine commencé, le voyage semble déjà s’achever. Tellement d’eau s’est déversée, tant de protagonistes ont sillonné notre vie, tant de bonheur a éclairé notre parcours.
En voyant ce film, cette superproduction que fut et qu’est toujours notre vie, je ne peux que constater mon erreur. J’ai réalisé la complétude ressentie à chaque moment. Les enivrants premiers instants et l’angoisse permanente de leur évanescence. L’obsession constante d’entretenir une flamme prise dans les grands vents, aléas de la vie. Protéger cette lueur dans l’obscurité grandissante d’un monde où l’amour fou confine à l’insolence, où il nous pousse parfois au déni, au refus de l’incompréhensible et de la haine au nom d’une idée supérieure : l’osmose comme antidote à l’ostracisme involontaire qu’une société cruelle cherche à nous infliger, l’amour comme dernier carcan du beau contre l’ignominie d’un monde souvent chaotique.
— Il fait arrêter ! lui lance-je.
— Quoi ? Mais, et ton rêve d’immortalité ?
— L’immortalité. Mais quelle immortalité ? L’insoutenable imprécision de la répétition d’une vie déjà vécue ? J’ai eu tout faux ! Je t’aime avec toutes les certitudes que m’offrent les soubresauts de mon âme lorsque je pose le regard sur toi. Je refuse de prendre le risque de ne pas ressentir la même chose envers cette nouvelle Elle, cette imparfaite copie de la perfection que tu représentes pour moi. Ce n’est pas parce qu’on appelle une personne différente Elle qu’elle est Elle. Tout comme le mot Cupidon ne tire pas de flèches, ton prénom seul ne renfermera jamais l’esprit de celle que j’ai aimé.
— Mais il est trop tard.
— Peut-être pas. Je ne sais pas si c’est vraiment toi ou mon imagination, mais tu dois lutter. Dis à ton esprit de résister, de se réveiller. Rappelle-toi de tout, n’oublie rien. Imagine la suite. Ne laisse pas ta mémoire s’engourdir et se laisser aspirer !
Sans aucune idée du moyen d’arrêter cette procédure contre-nature, je lutte. Je crie, je m’ébats, je me remémore mon enfance, mes moments de félicité et de peine, mes maladies et mes sourires. Mon esprit est en ébullition. Tout au moins aurais-je combattu et offert à ma vieille personne un dernier festin de tous ces régals que la vie m’a offert.
La blancheur du décor est une véritable torture pour les yeux. La silhouette encore brumeuse du professeur se penche sur moi.
— Qu’est-ce qu’il s’est passé ? demande-je, mais visiblement de manière inaudible car aucune réponse ne me vient.
Paniqué, ulcéré, vexé, le professeur ne comprend pas. Une fois plus lucide, je lui explique mon combat intérieur. Elle a partagé cette difficile bataille, nous étions liés malgré le démenti de Van Vogt à ce sujet. Selon lui, les deux machines sont totalement indépendantes. Mais tous les deux, nous savons que notre lien - peut-être invisible, transcendantal - est plus puissant que n’importe quelle mécanique. Nous avons parlé ensemble. Nous avons lutté ensemble.
A nouveau, il essaie de nous rappeler les bénéfices de sa procédure. Un corps amélioré dans une tentative éhontée de transhumanisme. Des proportions divines, un physique parfait, des productions de phéromones augmentées pour un amour plus intense, une attirance immédiate et sans conditions. Mais l’artificialité n’a jamais engendré l’amour, la ruse n’appelle au mieux que l’attachement : l’amour ne ment pas. Le mensonge n’appelle que la déception : l’amour ne meurt pas. Il est une dilection, une union symbiotique où chacun absorbe une part de l’autre. Une odeur dont on ne saurait ni voudrait se défaire, des souvenirs qui nous unissent par-delà l’éloignement et la souffrance. Aujourd’hui, je sais avoir senti cette fragrance, avoir touché ce corps et vu ces merveilles. Plongé dans un autre être, comment attendre de mes mains qu’elles se souviennent de la cambrure de Ses formes délicieuses, comment dire à mes yeux que ce regard noisette est celui dans lequel ils se sont maintes fois perdus. Quand bien même nous vivrions dans notre propre réplique, notre clone, identique en tout point, l’ingénierie ne saurait recréer l’alchimie perdue d’un bonheur fugace, d’un plaisir partagé sans soucis de s’en souvenir mais qui reste néanmoins ancré au plus profond de nous.
— Vous ne pouvez pas arrêter maintenant ! s’emporte le professeur. Vos souvenirs premiers ont été effacés. Il ne vous en reste qu’une copie résiduelle, une fantasmagorie éphémère. Petit à petit, vous oublierez tout, jusqu’à l’utilité de respirer.
— En bien soit, lance-t-Elle.
— Au revoir, clôture-je.
Nous rentrons chez nous et décidons de nous allonger. Main dans la main, les yeux dans les yeux, nous nous souvenons une dernière fois. De notre rencontre, des moments d’intimité, d’harmonie mais aussi de conflit, de bonheur comme de douleur. Une véritable épopée se joue dans nos têtes. Avant la nuit, nous refaisons le rêve de toute une vie. Le prisme étincelant de nos deux esprits qui regardent leur monde passé et leurs émotions présentes illumine notre court futur.
Nous nous essoufflons doucement, sombrant dans de douces ténèbres, enveloppantes, définitives et réconfortantes. Les genoux ramenés contre le buste, nous nous rendons à la nature comme nous y sommes venus. Nous nous essoufflons, bien avant que notre amour s’épuise. L’immortalité de l’âme défie la temporalité étroite de l’être. La vie n’est que le vecteur d’un legs immortel et incommensurable : un amour grâce auquel personne ne ressentira pour nous pitié ou regrets. Face à une vie pleine et satisfaisante érigée en monument dans un dernier souffle de passion, nul ne saurait nous plaindre.
Certains nous admireront d’avoir refusé la facilité, l’artificialité, pour préserver une union immaculée, humaine et sans dérisoires artifices. Mais notre mérite n’est pas si grand car notre finité est indispensable à l’éternité du sentiment d’adoration que nous avons éprouvé tout au long de ces années.
L’instant final, le point oméga d’une vie dont l’alpha fut notre rencontre. Une vie dans une vie précédemment dénuée de sens. Comme le film dans le film, notre amour a donné la perspective indispensable à la compréhension de nos destins. Un oméga fugace en contrepoint d’une existence vibrante et pleine. Un équilibre parfait, la fin nécessaire à la transcendance de notre vécu en la plus exquise des entités : l’amour éternel.
Un regard lucide sur l'amour. Et oui la passion ne dure pas éternellement ... mais ce qui vient après est tout aussi beau. Bravo :-)
· Il y a plus de 14 ans ·zoetrop
Par rapport au sentiment d'une vie pleine à deux, votre texte m'a fait penser à Lettre à D d'André Gortz.
· Il y a plus de 14 ans ·Il est rassurant de savoir que la délicatesse n'est pas totalement en voie de disparition. Merci
paoladele
C'est bien écrit. Vous possédez une écriture riche et une imagination développée! Vous décrivez l'amour sans jamais versé dans la mièvrerie, j'apprécie. Continuez comme ca!
· Il y a plus de 14 ans ·brioul
Je prend vos deux comparaisons comme des compliments. Pour avoir vu le film depuis je me doute que nous avons eu des sources d'inspiration communes! Même si je trouve que Eternal Sunshine traite plutôt d'une douleur brutale, d'une peine intense, tandis que j'ai souhaité écrire sur le sentiment de complétude, de béatitude que l'on peut ressentir devant une vie pleine... A bientôt! :)
· Il y a plus de 14 ans ·benhoguet
Belle histoire... et beau scénario de film peut-être...?
· Il y a plus de 14 ans ·Un Eternal sunshine plus mélancolique?
sandra-hals
Belle écriture, je suis soufflée. En, lisant ce texte j'ai pensé à Barjavel.
· Il y a plus de 14 ans ·merci
Jeanne S.