Le Purgatoire d'Ivy Land.

haylen

Je suis tout et à la fois absolument rien.

Je ne pense pas que le but d'un journal c'est de raconter nos vies, aussi insipides soient-elles, juste pour avoir l'impression d'exister à travers quelque chose qui n'appartient pas à ce monde. Je trouverais ça ridicule de dire que je suis une adolescente un peu déprimée et déprimante qui continue de vider les paquets de cigarettes de sa mère et qui croit que le garçon d'à côté finira par se souvenir d'elle.

A quoi est-ce que ça me servirait mise à part me rendre compte que mon monde n'intéresserait personne ?

Pourquoi écouter les conseils d'un vieil homme aigri qui te vide les poches juste parce qu'il t'a écouté pleuré pendant quarante-cinq minutes ? Pourquoi je devrais écouter les ordres et les conseils de n'importe qu'elle foutue personne sur cette Terre ? C'est ma vie et j'en ferais ce que j'en voudrais. Peu importe les conséquences. Peu importe les jugements.

Et si j'avais envie de m'inventer une vie ? Et si j'avais envie de dire que je suis un homme homosexuel de trente et un ans qui essaye de survivre en donnant son corps à des aristocrates ? Et si j'avais envie de dire que j'étais la petite fille d'un tueur en série ? Et si j'avais envie de dire que je suis une femme de quatre-vingts trois ans qui finit sa vie dans une chambre d'hôpital à cause d'un putain de cancer de foie de merde ?

Et si j'étais eux ? Si j'étais ces trois personnes à la fois ? Qu'est-ce qu'on ferait ? Est-ce qu'on me dirait que c'est faux, que je ne suis pas ces personnes-là ? Que je suis l'adolescente un peu déprimée et déprimante qui continue de vider les paquets de cigarettes de sa mère ?

Moi, je dis non. Que les autres aillent se faire voir. Je serais ce que j'ai envie d'être. Qu'importe les autres. Qu'importe les conséquences.

Alors, je vais commencer. Je vais tout dire. Tout et à la fois absolument rien. Parce qu'au final ce ne sera pas moi. Mais qui en aura à foutre de nos jours ? Personne.

Je vais dire que je m'appelle Ivy Blum. Ca fait nom d'emprunt. Ca fait nom d'actrice porno. Mais j'aime bien. On dirait que ça chante quand tu le prononce. Ivy Blum. Ça pourrait être une variété rare de plantes venimeuses. Ça pourrait être le nom d'une chanteuse de country des années quatre-vingts dix.

Peu importe. Ivy Blum. Age incertain. Epoque incertaine. Après tout, on s'en fout, on se concentre sur Ivy.

Je m'appelle Ivy Blum et je suis payée pour écouter les peines et les joies des Gens. Mais je suis aussi payée pour les rendre ivres à la fin de leurs histoires. Si ce n'est pas assez explicite pour vous : je suis barmaid. Dans un bar un peu nul du neuvième arrondissement d'une ville fictive. On pourrait l'appeler Ivy Land. Ce n'est pas très original mais je n'ai que ça. Sincères excuses.

Je m'appelle Ivy Blum et je suis barmaid dans le neuvième arrondissement d'Ivy Land.

A Ivy Land les Gens sont malheureux, les Gens sont heureux, les Gens sont entre les deux.

Les Gens portent un G majuscules parce qu'ils sont importants. Pas seulement dans mon histoire mais aussi dans la vôtre. Les Gens comptent, ils ne sont pas juste des passants, ils ne sont pas juste les personnes que vous croisez au supermarché à côté du kebab, ils ne sont pas jute des ombres qui vous suivent le long de la plage quand il fait beau en juillet.

Ils sont importants.

Alors quand je ne suis pas occupée à nettoyer les pichets de bière et à essuyer le bar, je les écoute. Ils retiennent mon attention. Chacun d'entre eux. Ils sont uniques et parfois même assez critiques. Mais je ne les juge pas, jamais. Je suis juste là pour hocher de la tête pour ne pas qu'ils croient que je m'ennuie.

Parce que je ne m'ennuie pas quand je les écoute. Ils sont incroyables les Gens. Ça passe par des histoires d'amour, des histoires de familles, des histoires de meurtres, des histoires de rencontre.

Je suis comme leur purgatoire. Ils savent que je ne dirais rien même s'ils devaient m'avouer qu'ils avaient tué la Reine d'Angleterre. Je hoche de la tête et j'essuie le bar. Mais au fond ça me dévaste. Quand je les écoute mon cœur rit, mon cœur pleure, mon cœur saigne. Mais mon visage ne montre rien. Mon visage c'est la statue de leur Dieu qui ne les juge pas.

Parfois, je m'amuse à repenser à eux. Aux Gens que j'ai rencontrés dans ma vie, au bar du neuvième arrondissement d'Ivy Land. Parfois certaines de leurs histoires hantent encore mes rêves, mes cauchemars et mes pensées.

Je pourrais vous raconter certaines d'entre elles. Je le ferais juste parce que je sais que le « vous » que j'utilise dans ces lignes ne concernent aucune personne réellement vivante. Le « vous » n'est juste qu'une projection de mon esprit pour les différentes personnes que je suis à l'intérieur. Alors je n'ai rien à craindre, pas vrai ?

Vous ne les jugerez pas, parce que je ne les jugerai jamais.

Alors je vais commencer.

C'est l'histoire d'une femme de soixante-dix ans, voir un peu plus ou un peu moins, qui a eu du mal à s'asseoir sur l'une des chaises haute du bar. On l'appellera Irène. Ca fait princesse des mers, j'aime bien.

Irène a débarqué dans le bar un mardi soir alors qu'il n'y avait quasiment personne, en chemise de nuit. Elle a peiné à s'asseoir sur cette fameuse chaise et elle n'avait pas du tout l'air de se soucier de son apparence.

Je l'ai tout de suite aimé cette Irène. Elle n'en avait rien à foutre des autres.

Je lui servi un diabolo fraise avec une dose indécente de vodka. Mais Irène a continué à me demander un « diabolo fraise » en omettant qu'il y avait de l'alcool dedans. Au bout du troisième verre, elle en demanda un autre sans vaciller. Je me souviens d'avoir été impressionnée ce soir-là. Je me souviens d'avoir pensé bêtement : « Quand je serais grande, je serais comme elle. »

J'en souris encore.

Irène m'a demandé son quatrième verre de diabolo fraise et m'a saisi le bras quand je lui ai tendu. Elle était prête à parler. 

Irène m'a regardé dans le blanc des yeux. J'ai cru qu'elle allait me vomir dessus mais elle a commencé à parler à voix basse comme si elle était surveillée.

« Fais attention, petite, m'avait-elle dit. »

Je lui demandé pourquoi et elle a regardé le bar de long en large pour s'assurer que personne ne l'entendrait mis à part moi.

« Ils sont partout. »

Forcément, j'ai pensé aux petits hommes verts, ou gris selon la croyance de chacun. J'étais prête à écouter le récit incroyablement fictif de cette dame. Mais elle ne m'a pas dit ça.

« Les Nazis continuent de vivre parmi nous. »

Imaginez ma surprise à ce moment-là. La seconde guerre mondiale était finie depuis des années pourtant Irène avait encore peur d'eux. Au lieu de la rassurer, j'ai hoché de la tête. J'écoutais. Je n'allais certainement pas lui dire : « Mais non, madame. C'est finit tout ça. » Elle n'aurait plus jamais voulu me faire confiance, même après six diabolos fraises.

J'ai hoché de la tête et elle a continué.

« Je les entendu, tu sais. Ils sont dans mon immeuble, ils se sont réunis pour nous éliminer. »

Bien entendu, j'ai demandé ce que le « nous » voulait dire.

« Les juifs. Nous sommes juives, petite. »

Sur le moment, je n'ai rien dit. J'étais bien juive. Elle l'était aussi. Alors, son histoire a commencé à devenir bien plus sérieuse que je ne le pensais. Elle savait des choses.

« Ils complotent dans l'appartement 6B juste en face du mien. Je les entends, tu sais. Les murs ne sont pas très isolés. Ce petit con de propriétaire n'a jamais été foutu de nous les isoler correctement. »

Elle a craché par terre en jurant.

« Ils prévoient de tous nous tuer demain matin. Je les entends, tu sais. Tu sais ? »

J'ai de nouveau hoché de la tête. Ce simple mouvement pouvait rassurer tous les Gens qui passaient au bar d'Ivy Land. Elle a continué à me parler de ces Nazis en donnant des détails incroyablement précis sur ce qu'ils projetaient de faire le mercredi matin. Ils avaient des armes de points, ils avaient de grands couteaux et ils étaient blonds.

Ce dernier détail semblait important pour elle.

« Nazis jusqu'à la racine, petite ! »

Elle m'a parlé de ces personnes pendant plus de deux heures de temps jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'elle avait oublié de donner à manger à son chat.

« Anne Frank va s'inquiéter si je ne vais pas lui donner ses croquettes aux épices qu'elle aime tant. »

J'aurais pu éclater de rire en me rendant compte que son chat s'appelait « Anne Frank » mais je n'ai rien dit. J'ai hoché de la tête. Je ne lui ai fait payer que deux verres sur quatre, elle n'avait presque pas de monnaie.

Elle est partie en chemise de nuit un mardi soir alors qu'il faisait moins deux. Je l'ai regardé partir en savant que j'avais rempli mon travail.

Le lendemain matin, j'ai allumé la télévision pour regarder les informations et j'ai vu son visage en grand écran sur l'une des plus grosses chaînes internationales. Le gros titre disait : « Les Terroristes et la Mamie d'en face ».

J'en aurais craché mon bol de céréales ce matin-là.

Irène est rentrée chez elle le mardi soir pour donner des croquettes aux épices à Anne Frank avant d'aller chercher son fusil d'assaut AK-47. Elle est allée frapper tranquillement à la porte de l'appartement 6B et a menacé les « Nazis » avec son arme. A ce moment-là, aucun d'entre n'avait chargé leurs fusils et ils furent obliger de se rendre quand ils ont compris que la « Mamie » ne rigolait pas après avoir tiré sur la cuisse de l'un d'entre eux.

Irène a appelé les policiers qui sont venus sur le champ. Ils ont découvert un nombre impressionnant d'armes à feu et n'ont rien relevé sur le fait qu'une femme de soixante-dix ans portait un fusil d'assaut Ak-47 dans les bras pendant qu'Anne Frank se léchait les babines derrière elle.

Les « Nazis » en question avaient prévu de faire sauter une école juive qui se situait dans la ville voisine.

Mamie Irène avait décidé sur un coup de tête un mardi soir de sortir en chemise de nuit pour dire à une personne de confiance qu'elle avait des terroristes en face de son appartement.

Elle est décédée quelques années après et j'ai assisté à ses funérailles au cimetière d'Ivy Land, non loin du supermarché du coin. Je me suis occupée d'Anne Frank jusqu'à ce qu'elle décède à son tour après s'être étouffée avec ses croquettes aux épices. Une mort honorable.

J'aurais très bien pu ne pas croire Irène. J'aurais très bien pu lui demander de se taire et continuer à nettoyer mes pichets de bière. Mais au lieu de ça, j'ai continué de lui servir ses diabolos fraises en hochant de la tête. 

Je ne sais pas si Dieu ou n'importe quelle autre personne au-dessus ne me remerciera pour l'avoir cru jusqu'au bout, mais au moins je sais qu'au fond de moi, je n'ai aucun regret.

Si je devais continuer à raconter leurs histoires, je pourrais mourir en écrivant ses lignes. Pourtant, je ne pourrais passer à côté de l'histoire de Marcel.

Marcel, la trentaine à l'époque des faits, portait bien son nom. Il semblait beaucoup plus vieux que son âge et à la force le fait de prononcer « Marcel » ne me choqua même plus.

Il était sympa Marcel. Il prenait toujours un demi-verre de whiskies avec trois glaçons. Mais il ne dépassait jamais les cinq verres. Au contraire d'Irène, il ne tenait pas l'alcool. Au bout du premier, il chantait La Jument de Michao.

Je savais aussi qu'au bout du deuxième verre, il allait me parler de sa femme et de ses enfants.

« Ce ne sont que des trous du cul. »

Et c'étaient vraiment des trous du cul.

Sa femme couchait avec son meilleur ami depuis des années mais faisait pression sur Marcel en lui promettant qu'elle demanderait une pension alimentaire deux fois plus chère que son salaire de facteur s'il voulait divorcer. Et ces gosses…

Mon Dieu, ces gosses… L'un mordait jusqu'au sang toutes les personnes qu'il trouvait sur son passage, y compris Marcel, et l'autre appelait l'amant de sa mère « Papa » en sachant très bien que ça faisait du mal à son réel père biologique.

Des trous du cul.

Marcel se libérait de son énorme fardeau chaque vendredi soir pendant que sa femme retrouvait son amant et que ses enfants dormaient chez leur grand-mère. Il me racontait dans les moindres détails ce qu'il subissait chaque jour.

« Tu sais que je ne baise même plus avec ma femme depuis plus de deux ans ? »

J'ai secoué la tête en faisant une moue de réprobation.

« Mes couilles vont devenir bleues à la force, Ivy ! »

Je voulais bien le croire.

Il insultait sa femme de tous les noms et regrettait de ne pas être stérile chaque vendredis soirs. Alors je lui disais que le troisième verre allait être gratuit pour lui et il finissait par me faire un maigre sourire. Je savais que le troisième verre était décisif pour lui.

Il allait me parler de Richard.

Richard ou « Rich » pour Marcel, avait la cinquantaine bien tassée et était marié à la Directrice de la clinique d'Ivy Land. Elle aussi c'était une peau de vache. Elle a refusé à son mari de lui donner des enfants sous prétexte que sa carrière allait ralentir à cause des couches culottes. Dans la forme, elle avait raison, dans le fond, ils avaient tous les deux plus de cinquante ans et ne connaitraient même pas la joie d'avoir à nettoyer la merde de leurs jeunes marmots.

Qu'importe, j'ai servi chaque vendredis soirs le troisième verre gratuit à Marcel en sachant pertinemment qu'il allait parler de Richard.

« Tu sais, il m'a souri aujourd'hui. »

Moi aussi, j'ai eu envie de sourire. Marcel avait cet air incroyablement innocent sur le visage qui faisait que son nom semblait ridicule sur une personne aussi jeune.

« Il a regardé Miranda et après il m'a souri. »

Mirande alias la peau de vache.

« Tu crois que j'arriverai à lui sourire, moi aussi ? »

J'ai haussé des épaules et je lui ai sorti que c'était à lui seul de décider.

Marcel avait peur de répondre aux sourires que Richard lui faisait quand ils étaient au supermarché chaque jeudi après-midi avec leurs femmes respectives.

Il avait peur d'aimer ça.

Chaque vendredi soir c'était la même chose. Il prenait un verre, il chantait. Il prenait deux verres, il jurait. Il prenait trois verres, il parlait.

Richard lui souriait tous les jeudis après-midi et Marcel tournait la tête. J'avais l'envie folle de le secouer et de lui dire « Quitte ta femme et va répondre au sourire de Richard, idiot ». Mais je ne pouvais pas. Ca allait à l'encontre de mes principes.

Sauf qu'une fois, Marcel ne s'est pas présenté un vendredi soir au bar au neuvième arrondissement d'Ivy Land. Bien sûr, je me suis inquiétée. Je n'ai pas appelé sa femme pour savoir où il était, je n'ai pas essayé de le joindre sur son portable. J'ai continué à essuyer le bar et à écouter les autres Gens parler.

J'ai attendu chaque jour qu'il revienne pour me dire que sa femme était une connasse, que ses enfants n'étaient que des trous du cul et qu'il n'avait toujours pas souri à Richard.

J'ai attendu le dimanche, le lundi, le mardi, le mercredi, le jeudi…

Plus les jours passaient et plus mon cœur se serrait. Les Gens ne sont pas que des passants que l'on croise dans la rue, ils nous touchent, même si on fait de notre mieux pour les ignorer.

Le vendredi soir suivant, j'ai vu la tête blonde de Marcel ouvrir la porte du bar et j'ai retrouvé mon souffle. Il a commandé un whisky avec trois glaçons et je n'ai rien dit. Il a commencé à chanter la Jument de Michao. Je lui ai ensuite servi un deuxième verre.

« Ce ne sont que des trous du cul. »

Et je lui ai offert le troisième verre.

« Je lui ai souris, Ivy. »

Mon cœur s'est mis à pleurer de joie à ce moment-là mais j'ai continué de hocher la tête. Il n'était pas au bar vendredi dernier parce que Richard lui avait proposé de manger avec lui au restaurant. Ils se sont souris mutuellement toute la soirée et mon cœur saignait de plus en plus.

Je n'avais rien fait. Je l'avais juste écouté. Et il s'est passé ce qu'il devait se passer.

Trois semaines plus tard, Marcel a quitté sa femme et il s'est retrouvé sans le sous et sans enfant dans un taudis du onzième arrondissement d'Ivy Land. Il a continué à venir le vendredi soir mais au bout du deuxième verre seulement, il me parlait de Richard.

« C'est un ange. »

Ca changeait des « trous du cul ».

Six mois après, Marcel s'est trouvé dans le rouge, il ne pouvait plus payer la pension alimentaire de sa femme. Mais il continuait de sourire parce qu'il y avait Richard.

Richard qui n'avait toujours pas quitté sa Miranda.

Pendant plus d'un an, Marcel souriait en cachette à Richard et continuait de vivre comme un clochard. Mais il avait l'air heureux. Que pouvais-je dire quand l'un de mes clients semblait heureux ?

Deux ans plus tard, Marcel s'est rendu compte que Richard n'allait pas quitter sa femme pour lui. Il n'allait pas finir comme lui : seul et sans argent. L'amour ne pouvait pas lui suffire. Alors Richard est parti avec sa Miranda en maison de campagne pour essayer de raviver leur couple mort depuis plusieurs années. Et Marcel est revenu le vendredi soir, et le samedi, et le dimanche, et le lundi, et le mardi, et le mercredi, et le jeudi…

Marcel est venu chaque soir de chaque semaine. Je lui servais un verre, il chantait. Je lui servais deux verres, il jurait.

« Ce n'est qu'un trou du cul. »

Au troisième verre, il restait silencieux. Plus personne ne lui souriait désormais. Même s'il n'avait plus peur de sourire à son tour, il était seul. Et j'étais là, pour l'écouter parler.

Marcel s'est pendu dix ans après être parti au bout du deuxième verre un vendredi soir. J'ai appris deux jours après qu'il avait laissé un mot :

« Un verre, et je chante. Deux verres, et je jure. Trois verres, tu me souris et je te souris en retour, Ivy. Merci. »

J'ai pleuré ce jour-là. Marcel avait ouvert son cœur et son esprit à un homme qui ne le pouvait à ce moment-là. Il n'avait que moi et je n'avais que les Gens. Ainsi, va la vie, n'est-ce pas ?

Je m'appelle Ivy Blum et je travaille dans un bar au neuvième arrondissement d'Ivy Land. Je rencontre des Gens. Ils sont parfois heureux, ils sont parfois malheureux, ils sont parfois les deux. Mais ils sont importants.

Je suis cette adolescente un peu déprimée et déprimante, je suis le vieil homme aigri qui te vide les poches, je suis le jeune gay qui essaye de survivre en vendant son corps, je suis la petite fille d'un tueur en série, je suis la vieille femme qui tente de survivre à son cancer du foie.

Je suis la barmaid qui écoute les Gens qui ont besoin d'être écouté.

Je suis tout ce que vous voudrez bien faire de moi.

Je suis tout et à la fois absolument rien.  

Vous me croyez ?

 

 

 

 

  • Je ne pense pas avoir besoin d'être écouter. Et je ne veux rien faire de toi que tu ne sois par toi même. Mais je me sens tout et à la fois rien, nulle part et partout à la fois. Aussi face à toi peux être pourrai je te parler. A la place j'ai écris un texte. Maladroit sans doute et ampoulé surement.

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Moicrayon

    mr-scarecrow

  • Un jour je te parlerai vraiment, peux être. En attendant je pense que sobrement je peux dire merci et bravo Haylen.

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Moicrayon

    mr-scarecrow

    • J'aimerais que tu me parles maintenant mais en attendant merci beaucoup

      · Il y a plus de 8 ans ·
      Moi

      haylen

  • T'écris tellement bien que j'ose même pas laisser un commentaire lol j'adore ce genre d'histoires, les petits bouts de vie des gens je trouve ça toujours très intéressant, surtout quand c'est bien raconté comme ça !

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Image

    littlerebel

    • Merci beaucoup!

      · Il y a plus de 8 ans ·
      Moi

      haylen

  • Tu t'exprimes vraiment bien, c'est juste... Dingue que tu réussisse à nous faire rester autant du début à la fin. Il ya une fluduité dans ta façon de conter... Quelque chose qui fait tic et qui nous accroche, pour nous relâcher qu'à la fin. On part vraiment ailleurs.

    · Il y a plus de 8 ans ·
    Buho hermoso

    elixir

    • Merci elixir ça fait toujours plaisir d'avoir de bonnes critiques !

      · Il y a plus de 8 ans ·
      Moi

      haylen

  • j'aime ton écriture et la profondeur des caractéristiques des personnages . j'aime beaucoup l'empathie de la serveuse et je suis troublé du fait que j'ai envie de croire aux histoires de la narratrice. en tout cas c'est mon petit bonheur de la journée ce texte

    · Il y a plus de 8 ans ·
    33

    torpeur

    • Merci beaucoup de ton commentaire Torpleur
      Ivy Blum c'est un peu tout le monde finalement, c'est les Gens qui observent les autres Gens

      · Il y a plus de 8 ans ·
      Moi

      haylen

Signaler ce texte