Le revers tranchant de la tendresse
chevalier-neon
J’aimerais tellement faire comme eux,
à ne m’occuper plus que de moi-même,
mais il y en a tant dont les grands yeux
semblent implorer juste qu’on les aime.
Ils gardent au fond d’eux le secret
mais on ne les laisse pas vivre.
Ils voudraient juste être assez sacrés
pour qu’ici quelqu’un les délivre.
Maman hier tu m’as donné naissance
et j’espère que ce n’était pas une erreur.
Je voudrais rendre leurs connaissances
à ceux qui omettent qu’ils sèment la terreur.
Je voudrais tellement être comme eux,
à être le seul qui peut me sauver ;
mais j’oublierais là les règles du jeu
qui veut qu’on ait un cœur pour s’y lover.
Mais Maman dis-moi d’où vient leur oubli ;
puisque chacun cherche son propre bonheur
ils forcent celui d’un autre au repli,
et s’il pleure disent qu’il n’a pas d’honneur.
Je voudrais savoir pourquoi les papillons
on leur caresse toujours vivants les ailes.
Mais savent-ils qu’il entrent dans le sillon
de la mort qui ne rend pas la vie plus belle ?
Et pourquoi Maman si on est un Ange
est-ce que l’on y laisse toujours des plumes
qui aux plumes noir corbeaux se mélangent,
puis ça fait un gris cendre couleur bitume.
Je marche comme sur un scénario manichéen
qui ne pose jamais de frontière visible.
Comme si tous étions d’un même peuple élyséen,
comme s’il n’y avait pas de race invisible.
Il me semble qu’ils sont trop faciles à comprendre,
ces Hommes qui préfèrent adorer l’Imaginaire
pour ne pas donner leur valeur aux vies qu’ils vont prendre
alors que ce sont d’elles qu’ils sont originaires.
Je voudrais comme eux tous fermer les yeux
mais pour mieux sentir de mon cœur les battements ;
je veux les aider à devenir vieux
sans qu’il leur faille obtenir le consentement
de quelqu’un qui ne voudra pas me connaître
puisqu’après tout il ne se connaît pas lui-même.
Si chacun croit que de l’autre il est le maître,
alors quelle vie tiens-je dans mes mains suprêmes ?
Je voudrais être le dernier à savoir,
et même si je souffre de la différence,
je veux être le dernier à faire voir
que j’ai sculpté mon être dans l’indifférence.
Je ne veux pas être ce bloc de glace
qu’aucune flamme ne peut faire fondre.
J'ai gardé en moi bien assez de place ;
si je rencontre un être qui s’effondre,
je veux amortir sa chute dans mon cœur,
et qu’il y reste autant de temps qu’il le désire.
Je voudrais que grâce à moi il n’ait plus peur
qu’on le ravisse aux chances qu’il a à saisir.
Maman j’en connais un qui porte tant de lésions
que la chaleur du soleil brûle ses entailles vives.
Mais le monde peut bien me tourner en dérision,
je mourrai avec lui si personne ne veut qu’il vive.
(écrit le 16 avril 2012)
Il me semble qu’ils sont trop faciles à comprendre
· Il y a plus de 11 ans ·ces Hommes qui préfèrent adorer l’Imaginaire
pour ne pas donner leur valeur aux vies qu’ils vont prendre
alors que ce sont d’elles qu’ils sont originaires.
Je te rejoins. Merci pour ce grand crû !
Victor Khagan
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· Il y a plus de 11 ans ·yan--2