Le roman

Hervé Lénervé

Parfois, je suis rochon-grognon et réciproquement.

J'avais péniblement écrit un roman dont je n'étais fier que du titre. Je regarde sur le net, pour voir, s'il n'existait pas déjà, des fois ! « Mémoires d'un amnésique ». Putain, il existait ! Par un certain, je ne sais plus qui ? Tapez sur vos tablettes pour savoir. Je ne vais pas tout faire, non plus.

Fais chier, l'autre. Bon, allez, poubelle le roman. De toute façon, il était nul. Je n'ai même pas réussi à le relire jusqu'à la fin, pour les corrections. Trop chiant ! Trop compliqué, on n'y comprend rien, pourtant il ne s'y passe rien. Aucune action. Aucune, même donner une gamelle à un chat, y'a pas.

Rien, le héros reste vautré sur son canapé, seul chez lui, pendant cinq cents pages. Vous me direz, il a son portable pour des dialogues. Non ! Il l'a laissé hors de portée, sur le meuble télé, ses bras sont trop courts. Bon, vous me direz, il peut toujours regarder la télé, ça fera de l'action dans le livre. Même pas, il a laissé la télécommande avec son portable.

Vous allez me dire, on va se faire chier sans télé.

Et vous aurez parfaitement raison. Heureusement que vous avez acheté le roman.

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