le septième ciel
Christian Gagnon
Quand j'étais petit, j'avais une plus que proche amie qui m'apprenait à regarder les étoiles. On trouvait d'abord un endroit où le temps s'arrêtait et la terre tournait plus lentement, la galerie arrière de la maison sur la rue Elm. Assis sur le bord, nos pieds faisaient la balançoire, nos dos la planche, on avait les mains en arrière de la tête avec les coudes en pretzel pour faire l'oreiller. A cette époque, on croyait au bon Dieu, les rues se couchaient le soir, les lampadaires étaient plus discrets, le ciel était couvert d'encre, les étoiles sortaient plus souvent et en grand nombre.
On se tordait le cou pour faire la moitié du tour du monde aller-retour ad nauseam. On était complètement givrés.
Il y a des soirs où le ciel était une pelote à épingles mais en général c'était une passoire, un arrosoir, une pomme de douche. La lumière nous dégouttait dessus, nos âmes étaient flambantes nues et se douchaient.
Les soirs d'encre particulièrement épaisse, le ciel était un gâteau d'anniversaire avec plein de bougies. On se disait que Dieu était pas mal vieux. On était trop loin pour souffler les bougies, mais maintenant je sais que ça ne faisait pas de différence, la plupart sont éteintes.
Parfois le ciel s'éclatait et jouait avec ses paillettes; les étoiles filantes étaient des mouches à feu; la voie lactée une traîne sauvage; les aurores boréales le bon Dieu qui nous faisait des clins d'oeil. On a su plus tard qu'il y avait aussi un mauvais Dieu.
On mesurait les étoiles entre notre pouce et notre index, on jouait aux billes avec. Les étoiles étaient toutes semblables et uniques comme les grains de sable du désert, et il y en avait autant. Le ciel était un désert de petits diamants à 100 points et on attendait que le vent souffle pour que ça nous tombe dessus et ça nous colle aux joues. Ça ne collait pas aux miennes, mais ma plus que proche amie était rousselée d'étoiles.
On inventait les halogènes, les étoiles c'étaient des têtes d'épingles à chapeaux, les globules blancs du firmament, une procession de langues de Zippo, des lampes de poche en dessous des couvertes, des trous de serrure avec plein de monstres derrière. Aujourd'hui je sais que ce sont nos absents qui sont derrière et nous surveillent. On était petits et on voyait tout ce que les grands ne voyaient pas.
Comme ils sont beaux vos voyages interstellaires. Et puis céluil qui vous mene au 7 ème. .. j aime sa douceur et sa fraîcheur
· Il y a presque 6 ans ·gone
un peu tard pour vous remercier, je rapetisse de honte, et je ne fais que 5 pieds 7. merci
· Il y a presque 6 ans ·Christian Gagnon
Je vois en prie. Il n est jamais trop tard. Au contraire. J ai pu vous reliremercie et me souvenir le pourquoi de ce commentaire. Je vous renouvelle mon MERCI pour ce beau partage.
· Il y a presque 6 ans ·Je suis contente que vous ayez pris le temps de le répondre. Je vous souhaime une très belle journée. Diane
gone
5 pieds 7.... Quelle précision. Ne tombez pas trop bas. Relevez vous. C est difficile... parfois douloureux. .. Mais on y arrive tous. :)
· Il y a presque 6 ans ·gone
J'aime beaucoup toutes ces jolies métaphores. Très poétique !
· Il y a environ 6 ans ·Louve
je suis touché par vos commentaires. de l'histoire vraie et du septième ciel, lequel préférez-vous????
· Il y a environ 6 ans ·Christian Gagnon
Les deux mon capitaine.....
· Il y a environ 6 ans ·Louve