le Silence de l'Améthyste
chevalier-neon
Bercer l’automne avec le printemps
et prendre du recul sur le temps ;
avec des yeux qui ne se brouillent,
voir tout l’or derrière la rouille.
Un cœur timide fait d’améthyste
mais trop amoureux pour être triste ;
pas de temps à revendre mais à donner
et des erreurs qu’il faudra se pardonner.
Bercer les nuages avec le vent
mais ne pas voir le futur comme avant ;
regarder derrière pour voir devant,
se dire que Dieu est un savant.
Voler parfois avec les ailes d’un autre
et vouloir faire de son destin le nôtre.
Planter des fruits pour récolter la graine,
ne pas laisser les chagrins qui nous freinent.
Voir le monde depuis la cime des arbres
et un cœur qui bat dans les statues de marbre.
Élever son bonheur avec toute sa peine,
laisser vivre libre son sang bleu dans les veines.
Passer par l’hiver pour venir voir l’été,
se résigner pour toujours mieux s’entêter.
Éloigner de la mort et ce pour toujours
celle qui nous a offert de voir le jour.
Prendre du sens d’exister seulement,
se confondre dans tous ses éléments ;
voir le monde comme une partie de soi,
sentir son herbe comme un manteau de soie
et s’envelopper d’une fraîcheur chaleureuse
puis prendre tout le bonheur pour l’en rendre heureuse.
Nourrir le temps continu avec les saisons
et tirer toute sa folie de sa raison.
Aimer les Humains comme s’ils étaient Dieu
car c’est ce qui se reflète dans leurs yeux.
Faire battre son cœur pour qui veut l’entendre,
tendre ses mains pour ceux qui veulent les prendre.
Imaginer du vert et du rose sous la neige,
contre un trône d’or retrouver le velours du siège.
Faire de sa vie une aventure,
des héros des livres sa nature ;
faire s’amuser la vie de nous si elle s’en lasse,
ne pas l’enfermer dans ses bras pour qu’elle nous enlace.
Changer le temps par le temps qui change,
de deux cieux procéder à l’échange ;
oublier le gris pour choisir le bleu,
se compter avec lui comme un pas deux.
Confier son destin parfois à sa mère
afin de ne rien laisser dans l’amer.
Endormir lentement la nuit avec des lucioles,
ne pas croire de leur lumière qu’elle s’étiole.
Encenser toujours ceux dont on a blessé le cœur
s’ils nous aiment bien trop pour nous en tenir rigueur.
Derrière notre dos nos ailes sont invisibles,
mais intouchables aussi et alors invincibles ;
tu voles déjà si tu regardes le ciel
et tous les sables chauds sous lui deviennent miel.
J’ai l’impression que tu parles mon amour ;
parles à travers moi si léger et si lourd.
J’ai toute ta poésie et tes émotions,
j’ai ta sensibilité et ta dévotion.
Il semble mon amour qu’au fond tu regrettes ;
tu ne veux plus garder ton âme secrète
alors à jamais j’exprimerai pour toi docile
la beauté du monde qui ne te fut pas facile.
(écrit le 15 mai 2012)
Un coeur timide, fait d'améthyste...
· Il y a plus de 12 ans ·Victor Khagan
ABSOLUMENT FABULEUX!
· Il y a plus de 12 ans ·Frédéric Cogno