Le suicide blanc

dimir-na

Texte protégé

Le programme est terminé,

le linge propre,

peut-être étendu.

Dans la pièce aux dimensions  de cage à poules,

le ménage a été fait avec soin

et la petite fenêtre,

laisse encore rentrer,

une lumière hivernale filtrée

par des rideaux presque aussi légers que l'air,

sur lesquels deux cygnes face à face,

semblent s'aimer définitivement,

dans leur immobilisme le plus total.

La table en formica aux rallonges

devenues inutiles,

reflète la puissance d'une ampoule

qui comme l'étoile du berger,

semble tout dire,

du jour qui va partir.

Le "Frigidaire" ronronne

et la trotteuse d'un réveil,

envoie le son du temps,

jouer avec le silence.

Un tiroir,  au tiers ouvert

telle une bouche affamée,

laisse paraître un calendrier,

zébré de coups de feutre rouge vif

et les tabourets empilés,

donnent à leurs ombres,

l'image d'une girafe,

coincée du cou.

Elle a peur.

Toujours debout,

le ventre calmé

par des " anxios" tous avalés,

elle cherche dans l'alignement des tubes

posés sur la machine à enlever des tâches

et dans le rythme du témoin clignotant comme un gyrophare,

le bout de la vie,

le bout de ses ennuis.

Le courant d'air provoqué

par l'ouverture de la porte qui vient de s'ouvrir,

agite ses cheveux en finissant de sécher,

sa dernière larme.

Son corps charpenté,

soudé de viols,

veut s'envoler,

trouver dans cet orage,

le moyen de laver son âme.

devant les ombres de ses enfants,

elle mime les restes de sa présence,

sans jamais s'être effondrée,

ses gamins l'ont sauvée.

  • Mes mots se rapprochent de la réalité et mes pensées veulent partager une tendresse capable de soigner l'âme de certaines personnes

    · Il y a environ 13 ans ·
    Img 0875 150

    dimir-na

  • L'espoir est d'être toujours prêt à prendre un peu du malheur des autres et le remplacer par une infinie tendresse. Le linge sale, je veux bien le laver au lavoir, si ça peut sauver une vie. Tendresse

    · Il y a environ 13 ans ·
    Img 0875 150

    dimir-na

  • Frissons. Bravo.

    · Il y a environ 13 ans ·
    P1040681 465

    yan--2

  • On ressent la désespérance de cette pauvre bonne femme au fur et à mesure de la lecture, c'est trop trop fort ...
    Le malheur ne passe pas à la machine à laver ...

    · Il y a environ 13 ans ·
    Flottins orig

    sophie-dulac

Signaler ce texte